@alita99 je l'avais un peu vu en cours et je cherche désespérément des sources et des bouquins là-dessus. Mais notre prof avait expliqué que c'est avec les angles droits et l'orthorexie que le masculin a pris le dessus sur le féminin dans l'architecture. C'est intéressant de voir comme ça rationnalise l'espace au détriment d'autres notions (la séparation des lieux, le confort). Y a des cultures où on a moins de symboles phalliques en architecture ou qui ont une vision de l'habitat très différente (je pense aux cases mousgoums ou certaines maisons dans les Pouilles).
Enfin bref si quelqu'un a de la doc là-dessus, je vous donne ma reconnaissance éternelle.
Je sais pas si c'est le genre de choses que tu cherches (et puis il me semble avoir déjà posté certains liens, alors peut-être que tu les as déjà lus), mais le blog
inequality by interior design a quelques articles intéressants.
Par exemple,
cet article parle d'une opposition l'architecture masculine qui se concentre sur l'aspect visuel et esthétique, et l'architecture féminine plus "pratique". (Fin 19ème-20ème siècle.) ça rejoint ce que tu disais.
Si on se concentre sur l'intérieur, les
maisons victoriennes comptaient énormément de pièces, car chaque pièce servait à une activité bien précise. Et comme les activités sont genrées, les pièces deviennent également genrées.
Par exemple, les hommes avaient des pièces réservées, comme le
fumoir (puisque fumer était une activité essentiellement masculine à l'époque victorienne), où ils se rendent après dîner. Pendant ce temps, les femmes vont dans la "drawing room" (du verbe
withdraw, se retirer). La popularité du tabac a contribué à cette séparation genrée.
Cet article parle des pièces qui servaient à isoler les femmes pour qu'elles puissent exprimer leurs émotions hors du regard des hommes (berk, des émotions féminines, cachez-moi ça !). Le cas de la "widow's walk" est spécifique aux USA (d'après wikipedia, on trouve des pièces similaires dans l'architecture italienne), mais l'architecture française n'est pas en reste : "Le mot
boudoir vient de
bouder qui signifie se mettre à l'écart." me dit mon pote
Wikipédia. "L'apparition du boudoir correspond à une évolution des mœurs liée à l'évolution des rapports hommes-femmes et a une incidence sur l'architecture d'intérieur. Tandis que l'expression publique devient une manière de s'affirmer pour les hommes de la bourgeoisie, les femmes se retrouvent dans des salons plus intimes. En effet, le salon de réception devient réservé à l'expression masculine."
Dans les maisons d'aujourd'hui, les pièces réservées aux femmes n'existent plus (dans les faits, on peut dire que la cuisine en est une, mais c'est pas exactement une pièce de loisir où tu peux te retirer pour être tranquillou*), par contre on a maintenant le
garage, qui est un espace plutôt masculin. L'auteur en parle comme d'une "man cave".
Et je ne l'ai pas encore lu, mais il y a un article sur
le jardin comme espace genré.
*J'en avais discuté avec
@MamieCaro (je te mentionne, des fois que tu passes par là
), et on avait remarqué que pendant les repas de famille, la cuisine était essentiellement occupée par les femmes. Alors ouais, c'est dommage parce que ça montre bien que les tâches ménagères que sont la cuisine et la vaisselle sont réservées aux femmes, mais d'un autre côté, c'était aussi un moment pour discuter entre femmes, sachant que la conversation à table est souvent monopolisée par les hommes (c'est pas tout à fait vrai pour ma famille, la parole est relativement partagée, mais les hommes imposent plus souvent leurs opinions et les moments dans la cuisine permettent parfois de revenir sur les sujets où c'est le cas). C'est un peu HS, mais ainsi, voilà.