Oups devancée !
Quand il parle des magazines, c'est en France je pense ( Ou du côté de l'UE ) vu que Gilette est une marque Américaine ( Non ?)
Peut-être que ça dépend de la définition qu'on donne à presse féminine, mais dans tous les cas, même en France, elle existe depuis (au moins) le début du XX° siècle
Parmi les magazines encore en course aujourd'hui, on peut citer
Vogue, qui arrive en 1920 dans nos contrées -- mais qui certes vient des USA.
On peut citer
Femina (à partir de 1901),
La Vie heureuse (1902) (qui fusionnera par la suite avec
Femina),
L'Art d'être jolie (1904-1905, édité par Liane de Pougy),
Midinette (fin des années 1920-début années 30s, j'ai trouvé 1926 sur un forum

)...
Ce sont tous des magazines illustrés qui s'adressent à un public féminin et plutôt bourgeois. Comme la presse féminine aujourd'hui, on y parle beaucoup de beauté et de mode (le titre
L'Art d'être jolie en témoigne bien), des encarts pubs évidemment

(certaines pubs sont liées à ce monde féminin (corset, produits cosmétiques, etc.), d'autres non), des encarts de "conseils" (dans
Midinette par exemple), quelques anecdotes ou potins sur les célébrités de l'époque, mais aussi parfois des articles ou des encarts qui accompagnent les droits des femmes ou mettent en valeur ce qu'elles accomplissent, et des articles sur des sujets divers et variés...
Midinette publiait dans ses pages beaucoup de textes (romans, fiction, mais aussi narration de films) mais l'abandon de ce genre dans la presse féminine me semble plus être lié à une évolution globale de la presse

Au final, c'est une presse qui me semble plutôt proche de celle d'aujourd'hui (y avait même déjà des pubs pour qu'on ait des seins fermes ou pour qu'on maigrisse

)
(Je vous mettrais bien des photos, mais les pages sur Gallica sont énormes donc ce n'est pas très pratique pour juste vous donner un aperçu

)
Il y a aussi une presse entièrement consacrée à la mode (qui présente les tendances du moment quoi

) dès le XIX° (voire dès la fin du XVIII° si on les faits descendre du
Cabinet des modes, (à partir de 1785), qui évoque aussi la mode masculine me semble-t-il) (en vrac :
Journal des dames et des modes dès 1797,
Le Petit écho de la mode, 1880-1983,
Mode-palace dès 1901,
L'élan de la mode, dès 1907,
Le Jardin des modes nouvelles, 1912-14,
Le bon ton, 1912-25...) ; une presse qui s'adresse aux femmes avec la vocation de parler de mode et d'arts dès le XIX° (
Le Messager des Dames, Le Papillon...) ; certains magazines s'adressent aussi à la couturière qui est en nous (
La boîte à ouvrage)

; des magazines qui évoquent le rôle des femmes (
La Mère éducatrice avec pour slogan "Quand on aime, tout est facile"

,
La Jeune mère,) ; et d'autres qui s'adressent aux femmes pour parler des "intérêts féminins pour reprendre la formule du
Journal pour toutes (
La Femme (à partir de 1879) qui me semble un peu plus éloigné de la sphère de la beauté (mais qui conserve quelques articles sur le rôle traditionnel des femmes évidemment hein

),
Journal pour toutes (1864-1867) donc...).
Et pour finir, je citerais aussi
Les Gauloises - moniteur mensuel des travaux artistiques et littéraires des femmes, entre 1874-1877, qui a tout à fait une place à part.
(Béni soit Gallica

)
Donc je ne sais pas vraiment si on peut dire que la presse féminine naît pendant les années 1930 puisqu'il existait déjà une presse féminine dès le XIX° siècle (peut-être plutôt autour de mi-XIX°).
Peut-être parlait-il plutôt de l'avènement de la presse féminine moderne, actuelle ? Notamment avec la création de
Marie-Claire en 1937, qui s'éloigne du public bourgeois visé par la plus grande partie de la presse féminine (notamment grâce à son prix), tout en innovant assez peu dans les thèmes (mode, élever ses enfants, art de recevoir, conseils pratiques, romans feuilletons...) et qui connaît très rapidement un très grand succès (en 1938, il est le premier hebdomadaire, toutes catégories confondues) donc qui a une place très importante, à la fois dans l'histoire de la presse et dans l'histoire de la presse féminine

Après, est-ce qu'il y a une si grosse rupture entre la presse pré-1930 et la post-1930 ?
