destynova;4464849 a dit :
lady-stardust-2;4464755 a dit :
destynova;4463613 a dit :
Mais j'imagine en France ce qui se passerait si le sujet venait sur la table, les administrations ne sauraient pas à qui s'adresser, qui employer, avec quel budget etc.
Coucou, je me rajoute dans le débat
Si j'ai bien compris, on parle du sujet du viol: en France, ça me semble pourtant assez clair de "à qui s'adresser", car le viol est un crime, et pour un crime on s'adresse à la police (bon ok après la police est pas toujours efficace...). La personne qui a eu vent du crime (que de soit de la part de la victime, de témoin(s), etc, ou qui en tout cas est en possession de preuves) devrait aller à la police ou orienter la victime/les témoins vers la police.
Je n'ai pas du coup l'impression qu'il faudrait forcément que l'université s'engage: on parle de personnes, l'orientation de la victime/des témoins, le dépôt de plainte, etc, peut être fait à titre individuel par le membre de l'université qui en a eu vent (je me demande si ne pas aller à la police quand on est mis au courant d'un crime (que l'on sache ou non si les allégations sont vraies ou fausses) est passible de quelque chose, j'ai un doute...)
Derrière "les administrations" se cachent des gens, je ne vois pas donc pourquoi la personne qui a eu vent d'un crime devrait se cacher derrière cette entité pour évacuer ses responsabilités (orienter vers la police).
Du coup l'idée même, qu'en France, ce soit à l'université de s'en occuper (et donc de donner des santions?) me parait un peu bizarre... Dans le cas d'un crime, c'est à la police d’enquêter et à la justice de juger, pas un conseil universitaire, comme il a été déjà dit.
Et même dans le cas des USA ça me semble chelou, mais après, si y'a un article de loi spécial pour ça qui prévoit les modalités comme ça a justement l'air d'être le cas de l'article, pourquoi pas... mais ça ne doit en aucun cas se substituer à la justice et à la police).
Bien sûr, il y a des tas de raisons qui font qu'une victime va peut-être plus se tourner vers son université que vers la police, mais il me semble que l'université devrait alors la diriger tout de même vers eux (ça me semble être la seule obligation que devrait avoir une université... en plus bien sûr des obligations "normales": en France, il me semble que "couvrir" des criminels est interdit aussi
Oui mais ducoup d'un côté tu commences par dire que c'est un crime et que donc l'université ne peut pas se cacher et devrait le dénoncer, et d'un autre côté tu dis que ce n'est pas à l'université de s'en charger...
C'est un peu toute la problématique du truc (en plus du déni ambiant dans une société qui baigne dans la culture du viol) : tout le monde sait que c'est grave mais en même temps c'est le boulot de personne de s'en charger.
Ce qui est demandé via l'association Know your IX ce n'est pas de faire justice à la place de la justice mais, entre autre, d'être resté sans réaction alors qu'ils avaient eu connaissances des viols (certaines jeunes filles ont découvert que leur violeur avait déjà été accusé sans qu'aucune mesure ne soit prise), d'avoir protégé les accusés (voire les avoir aidé à planquer les preuves dans le cas de Steubennville par exemple), à l'inverse de n'avoir rien proposé du tout pour protéger les victimes (une victime s'est plainte de harcèlement suite à son agression, on lui a dit de porter un chapeau pour que les gens ne la reconnaissent pas), mais aussi de ne disposer d'aucune structure qui permette aux victimes de s'exprimer, ni de faire de prévention.
Traiter le problème du viol, ce n'est pas juste le rapporter à la police (et puis qui fait ça? Dans quelle mesure la police va-t-elle se déplacer si madame X qui a tel poste administratif va dénoncer une accusation faite par une élève?). Ça demande une vraie écoute et prise en charge des victime pour les rediriger vers qqun qui va prendre leur plainte officiellement et une communication avec des services de police, des services juridiques, mais aussi des services médicaux (si le viol a lieu sur le campus, il serait pas mal que les services médicaux soient formés à faire des prélèvements, à un début de prise en charge des victimes, à être habilité à les rediriger vers des structures de prise en charge adaptée, etc).
Donc ça sous entend vraiment une démarche coopérative entre différents services
Pour ce qui concerne l'Angleterre et les US, je pense vraiment que l'université a une responsabilité dans la prise en charge de ces viols, car le nombre de cas recensés sur les campus est assez important. Pourtant l'autre jour j'étais venue ici pour partager un article qui disait que le nombre de violeurs était surement faible mais que les coupables étaient des récidivistes. Les universités ferment les yeux là dessus mais je pense qu'ils ne peuvent pas ignorer ce qui se passe dans leur propre enceinte. D'ailleurs c'est le propos de l'amendement auquel fait référence l'association : d'après la loi on ne peut pas ignorer un crime, on doit le rapporter et investiguer dessus (et il est illégal de cacher un tel crime). Ils auraient tout intérêt à faire de la prévention, à faire savoir qu'ils ont des dispositifs de prise en charge et d'écoute des victimes, sans quoi le crime reste silencieux et la victime isolée. A lors que ça a l'air d'être plus culturel (voire institutionnel vu ce qu'il se passe) c'est pas juste telle fille qui a manqué de chance.
Par exemple, j'ai une copine qui est aux états unis, son copain était dans une fraterie, ben lui il avait l'air de trouver ça normal mais les mecs devaient réaliser certains objectifs pour être intégrés. Ces objectifs c'était du genre faire boire et se taper tant de filles de telle sororité, alors après c'est une question de point de vue mais moi je trouvais que ça avait l'air d'un viol institutionnalisé. Oui je pense que l'Université devrait mettre son nez là dedans car encore une fois c'est un crime, et les frateries sont directement rattachées aux universités donc oui il y a une responsabilité.
Ah mince, j'avais l'impression d'être claire mais je crois que je me suis embrouiller: est-ce que orienter vers la police la victime/les témoins c'est vraiment "s'en charger"? Je crois qu'on ne met pas sous les mots "s'en charger" et "dénoncer" les mêmes choses en fait.
Si les personnes en question (victimes, témoins), ne veulent tout de même pas aller à la police, il me semble alors que la personne de l'université peut y aller d'elle-même.
Je garde en tête en fait l'idée qu'une dénonciation de viol se fait à quelqu'un en particulier et pas à "l'administration" en général, même un courrier adressé à l'université en général me semble donné à un représentant de la dite-université dont c'est le job de représenter non? En France en tout cas, dans les universités, il existe un médiateur (plus pour des questions de refus d'inscription, de contestation d'une note, etc), c'est le recteur d'académie il me semble. Pour les Etats-Unis, on parle en général d'universités privées, mais ça m'étonnerait qu'il n'ait pas aussi un médiateur spécialisé pour ces cas, qui du coup pourrait très bien être envisager comme représentant de l'administration si il n'y a pas nommément de personnels de l'université pour rediriger vers la police / aller voir la police soi-même.
Je suis tout à faire d'accord avec toi en fait, sur l'idée que les université sont coupables "d'être resté sans réaction alors qu'ils avaient eu connaissances des viols , d'avoir protégé les accusés et à l'inverse de n'avoir rien proposé du tout pour protéger les victimes", mais pour le coup là c'est plus que de la non-redirection vers les services de police. Je parlais du non-engagement de l'université (à part bien sûr la redirection vers la police) en ayant en tête que son personnel ne couvrait pas les auteurs, etc.
En fait, dans ma tête, je faisais le parallèle avec d'autres situations, hors de l'université: si un(e) élève confie avoir été violé(e) à un de ses profs de primaire, collège ou lycée, faut-il qu'il y ait aussi dans ces établissements une prise en charge spécifique (du parler du traitement du viol de manière générale)? En gros, doit-on rajouter des qualifications aux personnels en plus?
Je me dis que ce n'est vraiment pas leurs compétences...
Même si, au niveau des services médicaux de l'université, être formé "en général" comme tout personnel médical, à la prise en charge et à la réorientation, devrait, si ce ne l'est pas déjà, être obligatoire (mais ça ne devrait pas être spécifique au personnel médical de l'université, mais à tout type de personnel médical en général selon moi, peut-être est-ce déjà un peu le cas en France d'ailleurs?).
Cependant faut-il se substituer aux légistes (en France c'est eux qui font les constats médicaux pour tout types de violence et d'accidents) pour la constatation des preuves du viol, etc? Il faudrait alors du personnel qualifié ET habilité, ça me semble moyen possible, et surtout... redondant, quand il existe à côté (dans des hôpitaux) des gens là spécialement pour ça.
D'autant plus que ce qui est valable pour des universités (privées dans le cas des USA) pourrait être aussi dit aux entreprises, etc.
Je suis d'accord en fait sur l'idée qu'il serait bien qu'il existe un service de ce genre dans les facs (prévention, écoute et redirection) mais je me demande en quoi les universités auraient un devoir à cela.
Si elles veulent mettre de l'argent là dedans, super (bon faut pas rêver, ce serait plus pour y gagner en termes d'image après les scandales), mais sinon... ça reste un choix de l'université il me semble (sauf si on est dans le cas d'universités publiques comme en France, qui devrait appliquer une campagne du ministère)
Si elles enfreignent sciemment les règles en ne dénoncant pas un crime, bien sûr qu'il faut qu'elles soient sanctionnées, idem si l'alcool n'est pas autorisé, etc. Le viol n'est pas autorisé, donc s'ils en ont vent, je retombe sur l'idée du dépôt de plainte à la police, mais là pour le coup, pareil, c'est des personnes physiques qui ont vent d'une agression, non? Pour les fraternités, il n'y a pas un responsable administratif ou un truc du genre?
Mais tant qu'il n'y a pas d'histoires de mensonges pour couvrir des coupables, de non-dénonciation de crime et d'incitation au viol, je ne vois pas trop comment on peut les poursuivre, d'autant plus qu'en gros ça rentre déjà dans le cadre de l'amendement tout ça. Elles ont déjà une responsabilité (qui me semble pas si particulière que ça, ignorer un crime, aux yeux de la loi en général, ça ne m'a pas l'air très légal).
La problématique de la couverture des criminels, de la non-dénonciation de crimes, etc, me semble dépasser la problématique des seules universités en fait, ces choses là ne sont déjà à la base pas légales, donc ça concerne la police et la justice (du coup c'est complètement normal que ces universités soient attaquées en justice).