@Tératogène @Kaus Australis
En parlant des femmes trop émoitionnelles, j'ai lu un article sur la politique australienne. L'auteur démontre que les hommes sont particulièrement émotionnels en politique, et souvent plus que les femmes, mais que leur émotion n'est pas identifiée comme telle. Et en fait, je trouve que ça s'applique très bien à la politique d'autres pays comme la France (Fillon, Sarkozy, Mélenchon, Copé, etc. sont quand même méga émotionnels), et l'auteur cite d'ailleurs Trump comme exemple de personnalité politique gouvernée par l'émotion. Elle souligne que si Trump était une femme, on dirait qu'elle a ses règles. Et même si certains commentateurs ont douté de l'état mental de Trump, je suis d'accord pour dire que si ses réactions irrationnelles et imprévisibles venaient d'une femme, on la jugerait complètement folle. Trump passe pour immature mais ça passe quand même.
Elle rappelle que la colère, la jalousie professionnelle et le sentiment de rivalité sont des émotions notamment.
http://www.smh.com.au/comment/men-a...o-are-making-a-good-case-20170302-gup0lj.html
Je ne vais pas traduire tout l'article mais elle cite des exemples où des hommes politiques australiens ont fait des remarques sur les politiques publiques mais qu'il paraissait clair qu'ils les faisaient par vengeance ou amertume et non par réel projet politique, qu'ils faisaient ça contre un rival et non par professionnalisme, qu'ils ont aussi tendance à énormément réagir aux piques envoyées par leurs rivaux, ne serait-ce que pour les qualifier de regrettable et déclarer qu'ils n'en parleront pas.
Et pour les femmes politiques, l'auteur prend l'exemple de Julia Gillard, ancienne Premier Ministre australienne :
Quand elle était Premier Ministre, elle a été critiquée, d'abord pour ne pas être assez émotionnelle, et ensuite pour l'être trop lorsqu'elle a visé Abbott avec son célèbre discours sur la misogynie.
Et c'est vrai qu'on reproche souvent aux femmes politiques comme Hillary Clinton d'être trop froides, pas assez chaleureuses. Clinton a expliqué qu'elle avait dû apprendre à contrôler l'expression de ses émotions pour ne pas qu'on lui reproche d'être trop émotionnelle, et que du coup on lui reprochait d'être trop froide. C'est comme si les femmes étaient toujours au bord du "trop émotionnel" quand elles agissent normalement et qu'elles devaient donc en faire des tonnes pour limiter l'expression des émotions.
En fait, les femmes paraissent probablement froides car en réalité, l'émotion est très présente en politique, contrairement à ce que voudraient faire croire les hommes, donc ne pas exprimer de fortes émotions ne parait pas si naturel que ça. Marine Le Pen est rarement qualifiée d'émotionnelle et pourtant, elle l'est. Elle est souvent en colère, elle crie souvent à l'injustice, au favoritisme etc. Mais en fait, elle a adopté une expression des émotions largement validée par les hommes, donc ça passe inaperçu.
Et l'exemple de l'auteur de l'article sur Gillard, ça montre aussi que certains thèmes sont jugés émotionnels. Se plaindre partout que les journalistes sont vraiment méchants et ne parlent pas gentiment de toi, ce n'est pas jugé émotionnel. Pleurnicher parce qu'il y a des personnalités politiques qui t'ont trahies, ce n'est pas jugé émotionnel. Mais se plaindre parce qu'on subit le racisme, le sexisme ou l'homophobie, c'est ne pas savoir faire la part des choses et se laisser guider par ses émotions.
Ségolène Royal avait été dézinguée quand face à Sarkozy le gros émotionnel elle avait poussé un coup de gueule sur le traitement des handicapés. Alors que bon, je me souviens de ce débat, son coup de gueule semblait parfaitement préparé. Mais malgré tout, tout le monde avait dit "oh la la, elle est émotionnelle en fait". Parce que le sujet c'était les discriminations peut-être.