@Ghost wind J'ai relu ton post. En fait, je ne l'avais pas mal pris parce que je me doutais qu'il n'y avait aucune volonté d'agression de ta part, mais je voulais quand même réagir ou laisser quelqu'un réagir sur ce point parce que l'asexualité est vraiment trop rarement abordée à mon goût. J'ai eu l'occasion quelques fois de tomber sur des choses intéressantes sur internet, mais ce qui me pose problème c'est que l'asexualité est toujours abordée d'une façon tellement neutre ou positive que les problèmes qui peuvent en découler ne sont jamais évoqués. Du coup, ça peut donner l'impression que c'est quelque chose de très simple ou de facile à vivre alors que c'est une véritable souffrance dans mon cas (enfin le mot "souffrance" est peu être un peu fort mais disons que je vois vraiment ça comme un problème qui me pèse dans la vie quotidienne et dont j'aimerai beaucoup me débarrasser ).
Je pense avoir compris ce que tu voulais dire quand tu parlais des différences de discriminations. Je te rejoins sur le fait qu'il y a différents stigmates avec différents degrés de visibilité (selon le stigmate et selon les personnes), donc ceux dont le stigmate est visible vont être plus souvent exposés et peuvent parfois être victimes de violences directes et physiques de la part d'autrui. Je trouve ces violences horribles et je suis consciente que j'y échappe. Pour autant, le fait d'avoir un stigmate invisible ne met pas à l'abri de la souffrance ou de la discrimination.
Je pense que si on m'avait tabassé dans la rue parce que je suis lesbienne je trouverais ça mille fois pire que le fait de me sentir exclue de la société pour mon asexualité, mais étant donné que je n'ai pas vécu ça je me focalise sur ce qui me touche personnellement (et c'est normal, mais ça ne m'empêche pas d'être consciente de l'existence des problèmes qui touchent les autres). Je pense qu'une même chose peut être un énorme poids pour certains alors que ce sera un détail insignifiant pour d'autres, du coup on ne peut pas faire d'échelle de discriminations puisque tout dépend de la subjectivité de chacun. Et puis au-delà de ça je trouve que le fait de créer des échelons de souffrance est au mieux pas du tout constructif, au pire très culpabilisateur vis-à-vis de ceux qui ont "la chance" de ne pas se prendre les pires trucs dans la figure.
Et puis aussi la différence essentielle entre certaines discriminations LGBT et les discriminations qui visent les asexuels (et plus largement toutes les personnes dont la société ne reconnaît pas vraiment l'existence) réside surtout dans le regard que vont porter les témoins. Par exemple, si un gay se fait tabasser dans la rue, les témoins vont trouver ça horrible et faire preuve d'empathie (s'ils sont eux mêmes LGBT ou s'ils ne le sont pas mais qu'ils sont sensibilisés aux discriminations), tristement banal (s'ils sont cyniques) ou normal (s'ils sont homophobes au point de cautionner l'acte). Si je prend l'exemple d'un asexuel qui explique son vécu à quelqu'un ou qui se sent exclu par une publicité qui promeut un objet ou un service en utilisant des références au sexe, il est peu probable que les témoins le blâment ou le tabassent mais ils ne pourront pas non plus réellement compatir ou faire preuve d'empathie à l'égard de ce type parce que c'est tellement marginal qu'ils ne peuvent pas se projeter, voire même peuvent se dire que ça n'existe pas, que ce n'est qu'une passade, qu'on a juste pas trouvé la bonne personne, etc... Donc dans ce cas-là, la discrimination n'est pas directe mais elle passe par une forme de déni qui fait qu'on se sent encore plus seul et différent.
Si je devais résumer mon post, je dirai que toutes les discriminations sont illégitimes et posent problèmes, mais le problème se manifeste d'une façon plus ou moins visible d'où des ressentis très différents. Donc on ne peut effectivement pas dire que tout le monde est dans le même bateau, ce serait réducteur.
(Si jamais je suis pas claire, n'hésitez pas à me le signaler ).
Je pense avoir compris ce que tu voulais dire quand tu parlais des différences de discriminations. Je te rejoins sur le fait qu'il y a différents stigmates avec différents degrés de visibilité (selon le stigmate et selon les personnes), donc ceux dont le stigmate est visible vont être plus souvent exposés et peuvent parfois être victimes de violences directes et physiques de la part d'autrui. Je trouve ces violences horribles et je suis consciente que j'y échappe. Pour autant, le fait d'avoir un stigmate invisible ne met pas à l'abri de la souffrance ou de la discrimination.
Je pense que si on m'avait tabassé dans la rue parce que je suis lesbienne je trouverais ça mille fois pire que le fait de me sentir exclue de la société pour mon asexualité, mais étant donné que je n'ai pas vécu ça je me focalise sur ce qui me touche personnellement (et c'est normal, mais ça ne m'empêche pas d'être consciente de l'existence des problèmes qui touchent les autres). Je pense qu'une même chose peut être un énorme poids pour certains alors que ce sera un détail insignifiant pour d'autres, du coup on ne peut pas faire d'échelle de discriminations puisque tout dépend de la subjectivité de chacun. Et puis au-delà de ça je trouve que le fait de créer des échelons de souffrance est au mieux pas du tout constructif, au pire très culpabilisateur vis-à-vis de ceux qui ont "la chance" de ne pas se prendre les pires trucs dans la figure.
Et puis aussi la différence essentielle entre certaines discriminations LGBT et les discriminations qui visent les asexuels (et plus largement toutes les personnes dont la société ne reconnaît pas vraiment l'existence) réside surtout dans le regard que vont porter les témoins. Par exemple, si un gay se fait tabasser dans la rue, les témoins vont trouver ça horrible et faire preuve d'empathie (s'ils sont eux mêmes LGBT ou s'ils ne le sont pas mais qu'ils sont sensibilisés aux discriminations), tristement banal (s'ils sont cyniques) ou normal (s'ils sont homophobes au point de cautionner l'acte). Si je prend l'exemple d'un asexuel qui explique son vécu à quelqu'un ou qui se sent exclu par une publicité qui promeut un objet ou un service en utilisant des références au sexe, il est peu probable que les témoins le blâment ou le tabassent mais ils ne pourront pas non plus réellement compatir ou faire preuve d'empathie à l'égard de ce type parce que c'est tellement marginal qu'ils ne peuvent pas se projeter, voire même peuvent se dire que ça n'existe pas, que ce n'est qu'une passade, qu'on a juste pas trouvé la bonne personne, etc... Donc dans ce cas-là, la discrimination n'est pas directe mais elle passe par une forme de déni qui fait qu'on se sent encore plus seul et différent.
Si je devais résumer mon post, je dirai que toutes les discriminations sont illégitimes et posent problèmes, mais le problème se manifeste d'une façon plus ou moins visible d'où des ressentis très différents. Donc on ne peut effectivement pas dire que tout le monde est dans le même bateau, ce serait réducteur.
(Si jamais je suis pas claire, n'hésitez pas à me le signaler ).
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