Je ne suis pas d'accord avec beaucoup de points de l'article.
Pas forcément, ça permet de gagner du temps par rapport à l'écriture inclusive, certes, mais pas par rapport à une écriture classique. L'argument me semble un peu fallacieux, partant du principe qu'il faut nécessairement choisir entre l'écriture inclusive et l'écriture épicène, ce qui n'est pas le cas.
Si le point médian n'est pas important, pourquoi alors revendiquer et encourager son utilisation? C'est un procédé récurrent en argumentation: prétendre que le sujet est sans importance quand il est discuté par une personne ayant une certaine opinion...tout en défendant avec vigueur l'opinion opposée.
C'est un sophisme selon moi. Le raisonnement semble être le suivant: 1) Une personne est pour l'égalité si et seulement si elle défend le point médian. 2) Ceux qui sont contre le point médian sont donc contre l'égalité. C'est une manière d'affirmer qu'il n'existe qu'un féminisme: celui qui défend l'écriture épicène. Or, à mon sens, on peut être féministe, défendre l'égalité et ne pas utiliser le point médian.
Cette phrase me semble un peu méprisante. On a le sentiment que ceux qui sont contre le point médian sont souvent des gens en délicatesse avec la maîtrise de la langue et que leur résistance à l'écriture épicène est un mécanisme de défense parce que leur connaissance du français serait trop fragile pour s'adapter à des évolutions.
C'est intéressant parce que ça ne concerne pas seulement le sujet de l'écriture inclusive. C'est une "argumentation" désormais classique qui consiste à discréditer toute idée au motif que celle-ci serait défendue par "l'extrême-droite". Quand on suit des débats politiques, on se rend compte que, lorsqu'un journaliste ou une personnalité politique veut dénoncer l'opinion d'un interlocuteur, la stratégie utilisée est de se contenter d'énoncer que cette opinion est partagée par l'extrême-droite, le RN etc. Alors ça m'interpelle pour deux raisons: 1) Est-ce que ceux qui utilisent le terme "extrême-droite" ou "facho" à tout bout de champ pour désigner une personne de droite dont ils ne partagent pas l'opinion savent le sens historique de ces expressions? 2) Et quand bien même la personne visée serait réellement d'extrême-droite: en quoi est-ce que son opinion sur tout sujet, quel qu'il soit, serait par définition fausse? Si un membre du RN affirme que le ciel est bleu, on va vraiment contredire cette opinion? Ça me paraît un peu facile et pas vraiment dans l'esprit d'un débat argumenté.
Là encore l'argument me paraît fallacieux. Le principe de cet argument est de laisser penser que l'écriture épicène et l'écriture inclusive sont l'apanage du "peuple" tandis que l'écriture "classique" serait celle d'une élite intellectuelle, soucieuse de préserver ses privilèges. Or, sauf erreur de ma part, l'écriture épicène est une invention élitiste. Je ne pense pas que le point médian soit une invention de femmes modestes, avec peu de moyens et un faible niveau d'études. L'écriture épicène est une revendication d'universitaire. Qui ici contesterait qu'Elianne Viennot fait partie de "l'élite lettrée" qu'elle dénonce pourtant?
C'est l'argument du progressisme. C'est nouveau, donc c'est un progrès, donc c'est positif. Après tout, quand la règle de proximité a été abandonnée, c'était aussi un changement et pourtant elle est revendiquée aujourd'hui par des féministes. C'est bien la preuve qu'un changement n'est pas une bonne chose simplement parce que c'est un changement. Si aujourd'hui l'écriture épicène est officiellement reconnue et que dans un an on décide finalement de revenir en arrière, ce sera un nouveau changement. Ça m'amuse quand j'entends que ceux qui refusent l'accord de proximité sont "réactionnaires" ou "contre le progrès" alors que, de fait, l'adoption de la règle de proximité serait un retour en arrière.
le point médian sert à gagner du temps quand on écrit
Pas forcément, ça permet de gagner du temps par rapport à l'écriture inclusive, certes, mais pas par rapport à une écriture classique. L'argument me semble un peu fallacieux, partant du principe qu'il faut nécessairement choisir entre l'écriture inclusive et l'écriture épicène, ce qui n'est pas le cas.
C’est compliqué de communiquer à ce sujet, d’expliquer que vraiment le point médian n’est pas si important.
Si le point médian n'est pas important, pourquoi alors revendiquer et encourager son utilisation? C'est un procédé récurrent en argumentation: prétendre que le sujet est sans importance quand il est discuté par une personne ayant une certaine opinion...tout en défendant avec vigueur l'opinion opposée.
Le point médian révèle la fragilité du consensus sur l’égalité, qui est au final très superficiel. Car au fond, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas VRAIMENT d’accord pour aller vers l’égalité, pas avec tout ce que ça implique.
Le point médian montre aux gens que c'est AUSSI ça l'égalité, qu'on n'a pas fini d'avancer, que plein de choses doivent encore changer.
C'est un sophisme selon moi. Le raisonnement semble être le suivant: 1) Une personne est pour l'égalité si et seulement si elle défend le point médian. 2) Ceux qui sont contre le point médian sont donc contre l'égalité. C'est une manière d'affirmer qu'il n'existe qu'un féminisme: celui qui défend l'écriture épicène. Or, à mon sens, on peut être féministe, défendre l'égalité et ne pas utiliser le point médian.
Ils ne veulent pas revenir sur leur apprentissage, c’est psychologique.
Cette phrase me semble un peu méprisante. On a le sentiment que ceux qui sont contre le point médian sont souvent des gens en délicatesse avec la maîtrise de la langue et que leur résistance à l'écriture épicène est un mécanisme de défense parce que leur connaissance du français serait trop fragile pour s'adapter à des évolutions.
Le point médian, cheval de bataille de l'extrême-droite
Le point médian a été instrumentalisé par la droite et l'extrême-droite.
l’extrême-droite s’est emparée du sujet
comme les députés d’extrême-droite, tiens !
prétendre le contraire, c’est rentrer tête la première dans la rhétorique anti-égalité de l’extrême-droite
Il suffit de ne pas laisser le débat aux fachos !
C'est intéressant parce que ça ne concerne pas seulement le sujet de l'écriture inclusive. C'est une "argumentation" désormais classique qui consiste à discréditer toute idée au motif que celle-ci serait défendue par "l'extrême-droite". Quand on suit des débats politiques, on se rend compte que, lorsqu'un journaliste ou une personnalité politique veut dénoncer l'opinion d'un interlocuteur, la stratégie utilisée est de se contenter d'énoncer que cette opinion est partagée par l'extrême-droite, le RN etc. Alors ça m'interpelle pour deux raisons: 1) Est-ce que ceux qui utilisent le terme "extrême-droite" ou "facho" à tout bout de champ pour désigner une personne de droite dont ils ne partagent pas l'opinion savent le sens historique de ces expressions? 2) Et quand bien même la personne visée serait réellement d'extrême-droite: en quoi est-ce que son opinion sur tout sujet, quel qu'il soit, serait par définition fausse? Si un membre du RN affirme que le ciel est bleu, on va vraiment contredire cette opinion? Ça me paraît un peu facile et pas vraiment dans l'esprit d'un débat argumenté.
Ces règles de masculinisation, ce n’est pas du français : c’est le jargon d'une élite lettrée qui veut maintenir ses privilèges de genre et de classe.
Là encore l'argument me paraît fallacieux. Le principe de cet argument est de laisser penser que l'écriture épicène et l'écriture inclusive sont l'apanage du "peuple" tandis que l'écriture "classique" serait celle d'une élite intellectuelle, soucieuse de préserver ses privilèges. Or, sauf erreur de ma part, l'écriture épicène est une invention élitiste. Je ne pense pas que le point médian soit une invention de femmes modestes, avec peu de moyens et un faible niveau d'études. L'écriture épicène est une revendication d'universitaire. Qui ici contesterait qu'Elianne Viennot fait partie de "l'élite lettrée" qu'elle dénonce pourtant?
Les gens vont s’habituer, comme ils se sont habitués à d’autre changement.
C'est l'argument du progressisme. C'est nouveau, donc c'est un progrès, donc c'est positif. Après tout, quand la règle de proximité a été abandonnée, c'était aussi un changement et pourtant elle est revendiquée aujourd'hui par des féministes. C'est bien la preuve qu'un changement n'est pas une bonne chose simplement parce que c'est un changement. Si aujourd'hui l'écriture épicène est officiellement reconnue et que dans un an on décide finalement de revenir en arrière, ce sera un nouveau changement. Ça m'amuse quand j'entends que ceux qui refusent l'accord de proximité sont "réactionnaires" ou "contre le progrès" alors que, de fait, l'adoption de la règle de proximité serait un retour en arrière.
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