@Khyra @Color Full Vaste sujet. Pour ma part, je pense que la distinction entre sexe et genre est fallacieuse.
Cette distinction trouve sa base idéologique dans l'existence (incontestable d'ailleurs) des personnes intersexes. Selon la théorie dite "du genre", l'existence des personnes intersexes prouve que le sexe biologique ne saurait être binaire puisque les personnes intersexes, de part l'impossibilité parfois d'identifier leurs organes génitaux et le caractère extraordinaire (au sens premier du terme) de leur caryotype, ne peuvent être considérées comme mâle ou femelle.
Partant de ce constat, le militantisme LGBT considère qu'il n'y a pas de binarité mais un continuum dont "mâle" et "femelle" ne sont que des extremums, les personnes intersexes étant situés entre ces deux extremums. Ainsi, tous les paramètres relatifs au sexe biologique (pilosité, taux de testostérone, taux de progestérone, organes génitaux externes, etc.) sont perçus non plus comme des variables discrètes (ne prenant que deux "valeurs" correspondant au sexe biologique masculin et au sexe biologique féminin) mais comme des variables continues de sorte que la distinction entre "mâle" et "femelle" devient, selon la théorie du genre, arbitraire, sociale, culturelle, bref: tout sauf naturelle.
Ainsi, puisque le sexe biologique ne saurait être suffisant, il faut doubler ce sexe biologique d'un genre qui serait distinct et permettrait à toute personne, insatisfaite de son sexe biologique, de s'identifier à un genre décorrélé du sexe biologique. Le genre serait rendu possible par le caractère prétendûment arbitraire de la distinction homme/femme. On en arrive à ce qu'est la théorie du genre aujourd'hui: "On est ce qu'on veut être".
Arnaud Gauthier-Fawas (dans la séquence désormais célèbre) l'avait bien illustré ("Je ne suis pas un homme"). Dommage qu'aujourd'hui peu se souviennent que cette intervention avait été suivie d'une autre intervention dans laquelle il contestait être blanc, ce qui interroge sur la manière dont la logique derrière la théorie du genre peut être exploitée pour d'autres questions que celle du sexe biologique.