(Petit avertissement important avant que je me lance : je vais parler là uniquement de mon expérience perso, et donc de la façon dont moi je vis et considère mon identité. Mais il n'y a pas de "bonne" ou de "mauvaise" façon de se penser et de vivre, donc je cherche pas du tout à en tirer des généralités
)
Sur mon rapport à la communauté LGBT
En fait, quand j'ai compris que l'attirance sexuelle n'était pas un role-play à l'échelle internationale mais bien un vrai truc que les gens ressentent pour de vrai, j'ai commencé à me questionner. Un jour j'étais posée dans le bus, je me suis auto-mise au pied du mur, et j'ai décidé de choisir une personne dans le bus avec qui je ferais potentiellement l'amour si j'avais le temps.
J'en suis arrivée à la conclusion suivante : je ressens la même chose pour les hommes et pour les femmes de ce bus.
Du coup, je suis dit : vlà la réponse, je suis bi.
J'ai rien fait de cette conclusion, je suis passée à autre chose.
Avec le temps, j'ai découvert d'autres mots et d'autres concepts, notamment l'asexualité (via des blogs qui relayaient des posts LGBT).
Et je me suis dit : ha bah en fait, je suis littéralement
l'inverse de bi.
J'ai même envisagé de faire mon coming-out à ma soeur (qui a une affinité avec l'idée de la pansexualité) en disant que j'étais genre l'anti-pan, attirée par aucun genre (ça me semblait pédagogique comme approche)
...Je vois plus du tout où je voulais en venir avec cette histoire
Enfin si, y'a l'idée que pour moi, on garde ce rapport au genre dont tu parlais,
@AngelTen Richard II . A mes yeux mon asexualité (comme mon aromantisme) ne sont pas des indicateurs de ce que je peux ressentir physiquement et avec quelle intensité, mais bien une orientation. (Une orientation vers rien, certes)
Du coup, ayant découvert l'asexualité via les LGBT, et m'étant auparavant questionnée sur les identités bi/pan me concernant, je me suis dès le départ plus ou moins considérée comme LGBT (ou du moins, définie par rapport aux LGBT)
Cela dit je me suis pas toujours sentie très à ma place du fait de mes privilèges et du côté très "non-événement" de ma sexualité comme dit
@Emile. (côté qui m'empêche d'ailleurs de faire un c-o, l'impression de raconter ma vie pour rien
genre "hé au fait je suis intéressée par personne, voilà, passe-moi le sel")
En fait ce que je cherchais, plus qu'une étiquette "approuvée par le club LGBT", c'était une communauté. Des gens qui vivaient des expériences similaires à la mienne, ou qui se trouvaient parfois dans des situations semblables à la mienne.
Il s'est trouvé que c'était la communauté LGBT, qui brandissait son "A" en signe de bienvenue à l'époque.
Je m'y suis trouvée bien, j'avais plus l'impression d'avoir à faire semblant d'être hétéro, j'ai d'ailleurs arrêté petit à petit. Du coup j'ai commencé à penser que j'en faisais partie, malgré le fait que j'étais cis et pas attirée par un/des genre.s qui seraient "mal vus" par la société.
Je n'y suis pas non plus particulièrement attachée, vu que j'ai gardé des doutes au fond de moi. Mais il y a des ace/aro pour qui cette communauté est importante, et du coup j'ai de la peine pour eux quand je les vois constamment invalidé.e.s voire insulté.e.s et jeté.e.s dehors.
@Objet Peut-être que "queer" m'irait mieux oui... Mais j'ai lu tellement de gens disant qu'il était hors de question pour les A de se désigner par ce terme
J'ai un peu intégré le truc du coup.
Après, pour ce qui est d'une oppression et expérience commune, je trouve que même sans intégrer les A-A, la communauté est extrêmement diverse. Même sans entrer dans la complexité du privilège cis au sein des LGBT (la "porosité" LGB et TNB a été mentionnée, je n'en avais pas conscience), je pense que rien qu'au niveau par exemple des différentes cultures, religions, législations nationales, du racisme, validisme... ça fait un paquet d'expériences qui diffèrent.
Peut-on vraiment parler d'oppression commune...?
Je pense que oui, dans une certaine mesure ; mais à mes yeux pour définir cette oppression, il faut la saisir dans son plus vaste appareil : le cis-hétérosexisme.
Et les A-A ne sont pas "conformes" au cis-hétérosexisme selon moi (sauf pour certaines expériences peut-être, mais c'est aux concerné.e.s de voir comment ils ressentent ça)
M'enfin je m'égare, je dis peut-être n'importe quoi.
Bon je me suis un brin perdue dans mon blabla, et j'ai dû vous perdre au passage
Faut vraiment que je bosse la concision et l'efficacité, haha