Blabla général littérature

[Lady Stardust]

Déjà dans le Maitre et Marguerite j'avais été très émue par les passages sur Ponce Pilate alors que le reste du livre mélange d'autres thèmes.
Je ne comprend pas toujours ce qu'il critique, je vois des moqueries envers le fonctionnement communiste mais je ne saisie pas s'il est contemporain de cette période, et à quel point ? Des personnes plus renseignées que moi peut être ?

Il est complètement contemporain de cette période: Le Maître et Marguerite a été écrit en URSS durant les années 30, aka les années de la Terreur (Grandes Purges), et pas mal de passages critiquent effectivement, de manière souvent burlesque, la société soviétique (les dénonciations et "disparitions", la nomenklatura dans les "magasins pour étrangers", la censure et la médiocrité des cercles littéraires soviétiques, la bureaucratie qui broient les gens, etc). Il n'a jamais été très "fan" du communisme (euphémisme) et a été persécuté pour cela, certains de ses écrits ont été censurés, d'autres interdits, Staline lui-même critiqua certaines de ses pièces, bref une mort professionnelle

J'avais étudié le livre en cours de litté, et, concernant la partie en URSS, en gros l'idée c'est: est-ce que le diable présenté par Boulkagov est vraiment le diable, l'incarnation du mal, dans l'URSS de Staline des années 30?
Ce diable, ainsi que ses acolytes démoniaques, en a l'apparence, tous les attributs physiques, mais moralement pas tant que ça: leurs "pitreries" mettent en lumière l'absurdité, l'aléniation et l'horreur du système stalinien.



Pour rester dans le thème du stalinisme:
Je suis en train de lire "Conversations with Stalin" (en anglais donc) de Milovan Djilas, un auteur yougoslave (monténégrin), qui m'a été prété par une amie, j'en suis à la moitié à peu près (il fait environ 130 pages), et c'est super intéressant
Il s'agit des mémoires de l'ancien vice président de la Yougoslavie, centré sur ses voyages en URSS de 1943 à 1948 pour établir des contacts entre la toute jeune Yougoslavie (ça débute quand il était encore résistant durant la Seconde Guerre Mondiale et que les résistants communistes cherchent des soutiens pour établir un régime communiste à la fin de la guerre).

Ce sont des mémoires, donc écrites a posteriori (dans les années 60), après qu'il ait déjà fait pas mal de prison dans son pays pour "dissidence" (des prises de position plus trop "en phase"avec la ligne du Parti), on y voit pointer les doutes dès les premiers contacts avec l'URSS, il analyse les évenements à la fois avec le recul des années et son expérience du communisme "en haut de l'échelle" ainsi que de la dissidence mais aussi en les remettant dans le contexte de l'époque et son idéologie (pour mieux comprendre "l'enthousiasme" et le soutien aveugle a tout ce que disait / faisait Staline).

 

[Ada or ardor]

@Ju- Eco
C'est marrant j'ai lu Mémoires de fille il y a juste 2 semaines
Tu as envie de quoi comme lectures ?

Je viens de finir Pornland: how porn has hijacked our sexuality de Gail Dimes, je sais pas si ça a plus sa place ici ou sur la vps, c'est sur l'influence de l'industrie pornographique dans notre société, et si certaines lisent en anglais et sont intéressées, je vous l'envoie avec plaisir, sans être des idées révolutionnaires, c'est une analyse très intéressante.

Ah bah c'est exactement ce que je cherche à lire en ce moment. J'ai emprunté tous les bouquins de socio concernant le porno de ma fac pour les vacances, malheureusement les français n'ont pas écrit grand chose, contrairement à l'immensité de ce qu'il me semble y avoir du côté anglo-saxon . (Par contre dédicace à Cultures pornographiques : anthologie des porn studies, notamment pour l'article "Que dit-on d'une lesbienne aux doigts longs ?" ).
L'influence du porno sur la (ma) sexualité, c'est la question à 1000 points . Je n'ai pas de liseuse par contre, mais je mets ce titre de côté .

 

[paco_tille]

Hola! J'étais très heureuse il y a deux jours au cours d'un long trajet en voiture de tomber sur une émission de france culture où était interviewé Abdellah Taïa (http://www.franceculture.fr/emissions/hors-champs/abdellah-taia).

J'avais lu le mois dernier le dernier roman de cet auteur marocain, Un pays pour mourir, un court livre plutôt boulversant où l'on suit 4 personnages à Paris, Salé et ailleurs, une femme cisgenre marocaine, une femme trans algérienne, un réfugié iranien homosexuel, et la tante de la première personnage.
Le livre fait environ 150 pages si je me souviens bien, ce qui consacre finalement trop peu de pages à chaque personnage, trop peu, car chaque fragment contient des véritables éclats, des passages chuchotants pleins de lumière, les personnages nous murmurent leur rapport à la mort, à leur corps, à l'amour, aux mots, à Paris, à la lutte pour exister. Même si j'ai trouvé que Taïa tombait dans certains travers, son écriture a quelque chose d'infiniment sensible et persistant.
Là, je commence Le Jour du roi, où un garçon de 14 ans vivant à Salé se prépare à l'idée du passage du roi Hassan II dans sa ville, roi qui lui inspire un cauchemar plein de crainte, d'admiration et de désir.

L'interview est assez courte, trop courte là aussi! Taïa parle de son rapport à sa sexualité, la sexualité telle qu'il la perçoit au Maroc, son rapport à la langue française, aux traumatismes... C'est, euh, fort.

 

[nezentrompette]

@paco_tille Tu m'as donné envie de lire du Abdellah Taïa (que je ne connaissais pas du tout. Merci pour la découverte!)

 

[Ju-]

@Lady Stardust : Alors en fait il était super culotté !! Mais il a pas eu d'autres ennuies ? Juste la censure ? Ca vaut pas la prison ça pour l'époque ?

@Lemon Curd : C'est vrai ? Tu en as pensé quoi de ce livre ?

Du coup j'ai téléchargé Délicieuses Pourritures de Joyce Carol Oates, m’astreignant à des formats "courts".
C'était super sympas, même si c'était pas la claque littéraire de l'année !

Mais je suis retombée dans mes vieux démons, j'ai télécharger la biographie de Marie Antoinette de Zweig... Et donc un pavé.

Je ne sais pas trop ce que je recherche, j'aime beaucoup les "classiques", mais c'est peut être par facilité.
En tout cas, il faut que j'arrête les pavés de 500 pages

 

[adita]

@Mrs.spock @Althée @Mémé Trombolline @Munin @Rosenrot_ @Penny Winkle2
Merci à toutes les filles pour vos conseils
J'ai noté des trucs qui sont en tête de la PAL. Les événements ont fait et font encore que c'est encore plus difficile pour moi la lecture en ce moment donc j'ai encore moins lu que les mois derniers ah ah (rien en fait ). Mais dès que je serais sur pieds (je suis sur la bonne voie je vous rassure) je viendrai parler des lectures que vous m'avez conseillées

 

[Anera]

Je ne sais pas si le sujet a déjà été abordé (très probablement mais comme d'habitude, je suis en retard) mais qu'est-ce que représente la PAL (Pile à Lire) pour vous ?

Margaud Liseuse avait posé la question à ses abonné.e.s et Cassandra de Croque les mots a elle-même donné son opinion. (je mets les vidéos en spoiler pour ne pas encombrer)

Spoiler

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Je sais que c'est un ressenti propre à chacun.e, c'est juste pour voir un peu ce que vous en pensez. Personnellement, j'ai été dans les deux états mentionnés par Margaud Liseuse : le plaisir et l'angoisse. Étrangement, j'étais angoissée par ma PAL quand elle ne faisait à peine qu'une dizaine de livres alors que maintenant que j'en ai 45 au compteur, c'est limite si je ne suis pas en pleine extase. Je dirais même que je suis plutôt en colère de ne pas savoir par lequel commencer. ("mais je sais paaaaaas, ils sont tous bien, celui-là me tente, mais celui-là aussi, raaaaah, je sais pas, je sais pas" - d'ailleurs, je suis en plein dedans, je ne sais pas quel sera mon prochain livre et je renvoie bouler Livraddict et son option de choisir un livre au hasard, je suis juste chiante en fait )

Par contre, du côté du nom, je rejoins plutôt la Booktubeuse de Croque les Mots : Pile à Lire, ça sonne très impératif, comme si on devait les lire, je n'aime donc pas trop penser à mes livres comme la PAL mais plutôt comme "les livres que je n'ai pas lu", ça met moins la pression comme ça. (j'en parle juste comme étant la PAL parce que tout le monde le dit ainsi mais c'est tout)

 

[Rosenrot_]

@Anera : "Pile à lire" est juste un nom facile pour désigner le concept, mais sinon c'est juste une liste de livres que j'ai envie de lire, no stress. ça m'embête de pas réussir à la réduire, pas parce que j'ai des livres que je dois lire, mais parce que je trouve triste d'avoir autant d'envies et de me dire que je suis pas certaine d'arriver à les satisfaire en une vie (oui, je suis à peine dramatique). Ceci dit, je sais que ma PAL contient pas mal de "classiques que tout le monde est censé avoir lu" et je suis pas certaine d'avoir réellement envie de les lire. Mais bon, je leur accorde une priorité minimale, donc je m'en fiche un peu.
Je me mets peut-être plus la pression pour les livres papier que je possède ou que quelqu'un m'a prêté parce que c'est quand même con que j'achète un livre ou qu'on m'en prête un et que je les lise jamais. Et j'en ai un paquet.

 

[Confiteor]

Bah pour ma part la PAL, ce sont les livres que je possède mais n'ait pas encore lu. Et si je les ai achetés c'est bien parce que je veux les lire sinon je me serais abstenue. Donc, je ne ressens aucune obligation. J'aime juste pas en avoir trop parce que ça veut dire que certains livres vont rester longtemps dans la pile avant que j'y touche et peut-être qu'au moment où je vais jeter mon dévolu dessus ça ne correspondra plus à mes attentes du moment.

Par contre, en ce qui concerne les livres que j'aimerais lire dans un futur plus ou moins proche, je tiens une liste pour ça. J'achète donc au fur et à mesure et la PAL n'excède donc jamais 15 bouquins.

 

[Althée]

Comme @Rosenrot_ tout ce qu'il me reste à lire me semble parfois abyssal et ca m'angoisse beaucoup de penser que je n'aurais jamais assez de temps pour tout lire !

Ma PAL n'est pas une obligation pour moi, en général ce sont les livres que j'ai acquis et pas encore lus (prêtés ou achetés), qui consistent en un amas de livres sur ma table basse dans lequel je pioche quand j'ai fini un livre. C'est seulement apres qu'ils accèdent à la bibliothèque car sinon j'oublie que je les ai. Actuellement il doit y avoir une quinzaine de livres que j'aimerais lire durant l'été mais parfois il m'arrive de l'épurer et de ranger des livres que je n'ai pas lus, je sais qu'ils finiront tôt ou tard par me faire envie.

 

[nezentrompette]

Ma PAL, comme son nom l'indique, est une pile de livres, à côté de mon lit: ceux que j'ai achetés ou que l'on m'a prêtés. Perso j'ai un peu tendance à l'achat compulsif quand il s'agit de livres: il suffit qu'on me parle d'un livre qui me fait envie et hop, je l'achète (si je le trouve d'occasion ou qu'il est vraiment pas cher en neuf. Seul le prix peut me freiner et dans ce cas le livre passe en idée de cadeau pour anniversaire/noël).
Ma PAL et moi, on a une relation amour/haine: à des moments tous les livres que j'ai dedans me motivent à lire donc il y a un renouvellement constant, elle diminue puis augmente avec de nouveaux livres, ça bouge. A d'autres moments aucun des livres qui s'y trouvent ne me fait envie, comme si voir leurs couvertures tous les jours me saoulait d'avance, et je vais jeter mon dévolu sur les nouveautés dès qu'elles franchissent le seuil de mon chez moi.
Et puis il y a mes creux de lectures, quand je n'ai envie de rien. Dans ces moments, ma PAL me fout le cafard parce que je sais que j'ai des choses à lire, qu'au lieu de glander sur le net je pourrais lire des trucs bien, mais non, je le sens pas.
Certains des livres de ma PAL sont là depuis des années, certains je les ai pris, commencés puis remis dans la PAL parce que je n'accrochais pas à ce moment-là. Je le vis bien, je ne me mets pas la pression en m'imposant des délais maximum pour les lire, c'est entre elle et moi.
Du coup il n'y a que les livres de ma PAL qu'on m'a prêtés ou qui m'ont été conseillés par quelqu'un qui attend de savoir ce que j'en pense qui me mettent mal à l'aise. C'est comme si une tierce personne s'immisçait et contrôlait le temps que je mets à démarrer ma lecture. Ca colle une priorité sur certains livres de ma PAL alors que j'aurais préféré en lire un autre: en ce moment par exemple je lis Le Miniaturiste de Jessie Burton, prêté par mon beau-frère, j'aime bien mais je sens clairement que si je l'avais ouvert à un autre moment j'aurais pu plus l'apprécier. Sauf que je me sens obligée de le lire vite parce qu'il est pas à moi et que son propriétaire l'attend. Après ça, je dois (et le verbe "devoir" est significatif) lire Il cavaliero inesistente de Italo Calvino en VO parce qu'un ami italien m'a conseillé de le lire pour me remettre un peu à la langue, et il veut savoir si j'y suis arrivée.
J'ai une vingtaine de livres dans ma PAL, mais ca fluctue beaucoup. Malgré tout, je trouve un certain réconfort de savoir qu'elle est là et que je ne serai pas à court de lectures une fois mon livre terminé.

 

[Maïline]

Ma pile à lire est constituée de deux piles : celle de la bibliothèque (j'achète assez peu de livres en général) et celle des livres que j'ai achetés ou qu'on m'a prêtés. La deuxième pile comprend moins d'une dizaine de livres, mais je l'écoule très lentement, je donne la priorité à ceux de la bibliothèque.
Je ne ressens pas de pression particulière, sauf quand je suis en période de vide littéraire, que je vois tous les livres qui m'attendent, que je pense aussi à ceux de ma liste de livres à lire (LàL ? ) et que je réalise que la vie est courte et la bibliothèque trop fournie. Mais je ne suis pas la seule à avoir des angoisses existentielles littéraires apparemment !

En fait ce que je trouve le plus frustrant, c'est qu'il y a plein de livres que j'aimerais relire mais que je ne trouve jamais le temps, je culpabilise presque de ne pas découvrir de nouvelles œuvres si je relis et ça m'agace ! J'aimerais me détacher de ce côté complétionniste pour garder seulement le plaisir de lecture. Je ne fais pas la course, j'ai toute ma vie pour lire, s'il y a une centaine de livres qui m'attendent ils attendront.