@Arsinoée Alors, au sujet de la personne à barbe non, si je tombe amoureuse de cette personne, sa barbe me gênera toujours. Mais ça ne signifie pas que je ne peux pas en être amoureuse, je vais simplement... éviter de l'embrasser ?
Et ensuite ? Je comprends (du moins, je crois) ce que tu veux dire, mais ce n'est pas toujours aussi "simple". Je suis très sensible à la frustration (de part mon trouble psy) donc je vois peut-être cette composante un peu trop partout mais dans cette conversation je ne peux pas m'empêcher de la voir surgir et de venir bouffer la relation. Attention, je ne nie pas du tout qu'une relation sans s'embrasser (parce que barbe) est vouée à l'échec ou que ça n'existe pas (je le sais d'autant plus que je suis dans le cas où le mélange de bave me dégoûte "physiologiquement", ça me fout la gerbe. Et je suis quand même avec mon compagnon depuis 6 ans, on "fait avec"). Ceci dit, chaque histoire est différente et on ne peut pas passer outre les cas où ces situations d'incompatibilité entraine une frustration de l'un ou de l'autre ou des deux et que ça viennent pourrir la relation. Le problème, c'est que la frustration se construit aussi sur la longueur et venir insidieusement contaminer les autres parties de la vie du couple.
En fait, ce que je remarque surtout c'est qu'il y a de la part de plusieurs personnes une fixation sur les organes sexuels et sur l'acte sexuel alors que ça ne fait absolument pas tout dans une relation. Après, ça bloque certaines personnes bah... Okay ? Tant que vous en parlez avec la personne concernée, je vois pas où est le soucis. Le truc c'est que certains partent très loin et n'hésitent pas à déformer mes propos.
Je suis d'accord avec ce passage à la nuance près que pour beaucoup de gens, que ce soit une construction sociale ou non, l'acte sexuel est un élément important d'une relation et je ne vois pas en quoi ce serait "mal", ce que laisse penser ce type de message. Pour certaines personnes, l'acte sexuel n'a que peu d'importance, voir, ça n'en a pas, et ben voilà, c'est tout, c'est ni bien ni mal, c'est, point. Pour d'autres, c'est important et de même, c'est ni bien ni mal, c'est, point. (j'ai l'impression d'ouvrir des portes ouvertes en disant ça mais ça me semble important quand même de le dire)
Et pour en revenir à cette fameuse déconstruction, c'est toutes les discussions du "ah, les trans femmes ce sont des menaces pour les lesbiennes, c'est devoir se forcer à être pénétré par un pénis" et toute cette vision de menace (parce qu'à la lecture de certains messages c'est exactement ça qui ressort en fait)
Je n'ai pas eu la même lecture des messages. Je n'ai pas eu l'impression a leur lecture que ces messages disaient que les trans obligent les lesbiennes à coucher avec un pénis dans les faits mais relevaient plutôt le discours "théorique" qui est à la limite de l'injonction. J'ai lu ces messages non comme "les trans sont des menaces" mais "le discours tenu ici est borderline et peut amené à des dérives pas glop" (je précise, que je suis diagnostiquée borderline, j'utilise le terme ici non dans son sens psy mais commun).
mais c'est aussi des trucs tout cons du genre "savoir qu'une personne trans est attirée par moi m'ennuie, pourquoi ?" "est-ce que le sexe (l'organe et l'acte en lui même) est si important pour moi ? Pourquoi ?" (et de toute évidence, pour certaines personnes oui, c'est très important pour eux alors que pour d'autres non). Après, je ne pourrais pas te donner beaucoup plus de pistes de réflexions parce que je ne suis pas concernée en tant que personne trans. J'ai été la partenaire par contre et du coup, je comprends totalement cette crainte de la part des trans face à un premier rdv, face à un nouveau partenaire.
Je n'ai pas eu l'impression de lire des messages portant sur cette question de se savoir crushé par un.e trans qui serait mal vécu. C'est une question plus large du pourquoi savoir quel tel personne qu'on aime pas/qui nous attire pas du tout nous mets mal à l'aise. Cette question, pour moi, dépasse le carde de la transidentité, elle vaut aussi en cas d'attirance non attendue/désirée par un.e homo ou par une personne du sexe convoité mais pas du tout dans nos critère (j'ai lu mout message sur ce forum de madz dégouté par l'attirance qu'elle suscitaient de la part d'homme qu'elles n'envisageaient en rien comme potentiel amant/amoureux).
Je comprends la crainte également même si je ne suis pas exactement dans la situation (je ne me défini pas comme trans mais comme "pas très cis") et ayant un schema d'abandon, je sais le dilemne que ça représente de devoir faire une "révélation" sur un sujet sensible pour soi et aussi porteur de préjugés sociaux.
En fait, j'aurais du dire dans mes messages précédents que certaines pensées sont transphobes plutôt que de dire "c'est transphobe" parce qu'apparemment, ce qui a été retenu c'est que je disais "puisque vous dites/faites cela, vous êtes transphobe" et de toutes évidences il y a un blocage qui a été créé.
Personnellement, je pense que ça fait peu de différence puisqu'on est pas draccord sur le qualificatif de transphobie, notamment parce que le point discuté dépasse la question des personnes trans. Comme d'autres l'ont dit avant moi, se pose le même problème dans le cadre d'une personne hétérosexuelle qui refuse une relation sexuelle avec une personne homosexuelle alors qu'elles s'entendent bien etc.
Edit: Ah oui,
@Olduvaï vient de me le rappeler: ce qu'il faut aussi et surtout c'est déconstruire l'idée que si une personne à l'apparence masculine (et donc qu'on avait considéré comme étant "homme") se révèle être trans, ne pas se dire "Ah, je viens d'être trompé.e par cette personne.
Comment a-t-elle osé me cacher la vérité" alors que... En fait, la personne trans n'a rien caché du tout
Bah là encore, pas totalement d'accord mais c'est tellement situation dépend que généralisée me parait un chouilla délicat.
@ArsinoéePour moi, le refus de principe (que je perçois en gros quand des personnes disent qu'elles ne pourraient pas envisager une relation amoureuse/sexuelle avec des personnes trans à cause des organes génitaux) est à déconstruire tout simplement parce qu'il dénote :
- d'une fantasme sur nos corps et nos manières de les utiliser, qui ne sont pas du tout juste définis par le sexe. C'est juste beaucoup de méconnaissance de la part de personne cis qui ne fréquentent pas de personne trans et voient en gros un mec à vulve/une meuf a pénis. Sauf que non.
Même chose quand on parle de trans opéré/pas opéré. Nos corps sont trans. Ça se voit dans tous les cas.
Ce refus de principe il est totalement déconnecté de la réalité dans le sens où la plupart des gens intéressés par des personnes trans sont cis et hétéro en fait. Le rejet vient plus tard, au moment où le corps est ''decouvert'' ou le sujet évoqué. Donc en fait souvent les gens disent ça, et se convainquent de ça, alors qu'ils n'ont aucune idée de comment iels reagiraient après être tombé sous le charme de quelqu'un qui s'avère être trans.
Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas avoir de préférence. Ni de conviction s là dessus. Ni qu'il faut forcément en changer. Mais est ce que c'est vraiment utile d'aborder le sujet aussi régulièrement entre personnes cis en charriant autant de préjugés qui sont écoutés et repris ?
Difficile de répondre parce que je ne suis pas totalement d'accord avec ton premier paragraphe tout en étant quand même d'accord avec, et je suis idem, globalement d'accord avec ton 2ème paragraphe.
Je ne suis pas d'accord sur la partie fanstame du corps de l'autre et de comment les utiliser dans le sens où j'ai plus l'impression a la lecture des message que ce n'était pas ce que pouvait faire la personne trans dans le cardre d'une relation sexuelle qui coince que ce qu'on (personne cis, je m'inclu dedans même si c'est pas totalement le cas mais bon, c'est déjà assez compliqué comme ça) va faire nous avec l'aurte et notamment son sexe dans le cadre d'une relation sexuelle.
Quelque part, j'ai l'impression depuis des pages qu'il y a surtout un très gros malentendu parce qu'on parle de la même chose sans parler de la même chose ou alors à des niveaux différents.
Ce qui rend la discussion encore plus difficile c'est que oui, évidemment, "dans la vraie vie vrai" c'est beaucoup plus complexe que ça et qu'une relation avec quelqu'un quelque soit son genre ou son sexe c'est pas que du sexe, quand bien même le sexe serait important dans une relation pour ceuce pour qui c'est le cas.
Je suis de celles qui disent que je n'aurait pas/je n'ai pas envie/je ne suis pas attiré par une relation sexuelle avec une vulve (quelque soit la personne qui la porte) pas parce que j'aurai "peur" ou je ne sais comment dire de ce que pourrait faire la personne a vulve mais parce que
moi, je sais pas quoi en faire, je ne peux pas investir une vulve sexuellement, je suis comme une poule devant un couteau (et oui, je sais, c'est bizarre vu que j'en ai une et que je m'en sers). Et je n'envisage pas une relation sexuelle en sens unique "je reçois sans rien donner", hors, je suis incapable de donner (et comme en plus, les bisous, c'est pas mon truc, ça limite quand même vachement les trucs à faire) a une vulve. Il y a aussi le paramètre que je personnellement, dans ma pratique du sexe, le pénis de mon compagnon est très très investit par moi-même, nos rapports se concentrent sur la pénétration + stimulation du clito par vibro parce que c'est la seule façon pour moi d'avoir un rapport satisfaisant (les préliminaire m'emmerdent profondément). Je pense que je suis loin d'être la seule qui soit dans ce cas et c'est aussi, ce qui peut expliquer que a priori, ça nous parait très improbable d'avoir une relation avec quelqu'un qui n'a pas "le bon sexe".
Je suis toutefois, totalement d'accord avec le fait que dans la "vraie vie vraie", une rencontre peut faire que tout change et que tout devient facile. C'est une possibilité et c'est nécessaire de le dire. Il me semble tout aussi nécessaire de dire que ça peut aussi ne pas être le cas et que ça ne fait de personne "le méchant de l'histoire".
PS : ce message est très long, je l'ai écrit en essayant au maximum de structurer ma pensée mais le résultat n'est peut-être pas à la hauteur de mes espérance, donc si un point chiffonne, demandez-moi de reformuler/préciser.