Les TERF se présentent très souvent comme defenseuses des lesbiennes (soit que les mecs trans soient dans leur esprit des soeurs lesbiennes perdues soit que les femmes trans soient des hommes infiltrés qui veulent violer des femmes, et tromper les lesbiennes)
Dans tous les liens qui ont été fournis dans les pages précédentes et sur l'autre topic, il y avait une statistique qui ne m'a pas surpris : la plupart des personnes trans ne sont pas hétéro, une majorité serait bi.
Souvent dans les reportages sur le sujet on nous montre des couples "hétéro" à la base avec l'une des deux personnes qui va transitionner, et le couple tient ou non. Ca arrive que ça se passe comme ça. C'était peut-être même courant il y a de ça encore quelques années, quand les différentes sexualités étaient encore très tabou et que les personnes trans cherchaient à s'intégrer au maximum dans le genre qu'on leur attribuait.
Ce que je vais dire à zero valeur scientifique, je parle juste de ce que je vois dans mes cercles à moi : les jeunes trans sont souvent en couple entre elleux, toustes celleux que je connais sont bi/pan, ou homo. Peut-être tout simplement parce que c'est les configurations qui sont les plus sécurisantes pour mener une vie affective OK.
Moi par exemple, pas que j'en fasse un principe, mais ça fait un bail que je suis pas sorti avec une personne cis. Pas que ça me pose un probleme spécialement, juste : dans ma situation, c'est plus compliqué.
Maintenant, c'est quoi le problème pour rencontrer des gens et faire du sexe quand on est une femme trans ?
Au moins au USA, des femmes trans se font tuer tous les ans par des hommes qui découvrent qu'elles ont un pénis justement. Qu'ils se sont fait "trap".
Alors du coup dans cette situation tu fais quoi ? Soit il faut le dire avant d'en arriver à se déshabiller, mais c'est vraiment très gênant, voir carrément humiliant, surtout quand on passe le reste de sa vie à essayer de ne pas se trahir.
Soit y'a des personnes très intéressés par les femmes à pénis, et que par le fantasme qu'ils s'en font. Et donc, c'est très humiliant.
Certes les lesbiennes ont sans doute moins de probabilité de tuer les femmes trans. Certes tout le monde peut violer.
Mais sous entendre que le combat des personnes trans pour qu'on prenne en compte leur genre et pas leur sexe en premier lieu dans des relations intimes c'est "vouloir forcer les lesbiennes à accepter la pénétration" euh ???????
C'est quoi ce gap là ? C'est sérieux ?
Si c'était le cas ça tomberait sous le coup de la loi, ce serait très grave, et ce n'est pas DU TOUT ce qui se passe.
Non mais sérieux, la transphobie elle est là, c'est ce discours qui est dangereux, c'est ce discours qui stigmatise les femmes trans.
En vrai tout ce qu'on cherche à dire c'est :
- Ayez en tête la difficulté à relationner pour les personnes trans quand elles sont en dehors de leurs cercles. Non c'est pas facile de parler de sa bite chaque fois qu'on rencontre quelqu'un, et de se demander à chaque fois quel regard on va recevoir. Dégoûté, énervé, menaçant, gêné, mégacurieux-sans-gêne ? En tout cas, très rarement, bien trop rarement, juste un regard qui dit "c'est ok, c'est pareil".
- le problème c'est le refus de principe. La plupart des personnes qui disent "je ne sortirais jamais avec un trans" n'ont jamais été dans la situation où ça aurait pu arriver. On est pas si nombreuxse que ça.
Ca ne les empêche pas, peut-être, de parfois avoir trouvé attirantes des meufs trans sans le savoir. Ce refus de principe il pose un probleme quand il prend le pas sur l'attirance normale qu'on peut avoir pour quelqu'un. "Ah oui je suis attiré.e par toi mais oups, maintenant que j'ai vu ton corps tel qu'il est c'est non".
Personne ne va forcer la relation sexuelle hein. C'est juste que n'importe qui serait dégouté de se faire recaler juste pour une particularité physique. C'est quand même extremement violent.
Et pour finir là on parle tranquille des pénis des femmes trans mais y'a quand même beaucoup de personnes trans qui n'utilisent pas leurs génitaux parce que ben ça les angoisse autant que ça a l'air de vous angoisser.
Coucher avec une femme trans ça veut pas dire se faire pénétrer, ça veut même pas forcément dire être obligé de toucher ou quoi. C'est des relations exactement comme les autres, le maitre mot c'est le consentement, personne n'a le droit de vous forcer à faire quelque chose qui vous met mal à l'aise. Et c'est pas parce que les femmes trans sont des femmes trans que d'un coup ce principe risque d'être plus mis à mal que dans une relation hétéro avec un mec cis.
Dernier truc qui me vient en tête : c'est marrant parce que c'est aussi courant pour les meufs cis hétéro de dire qu'elles ne sortiraient pas avec un mec trans parce qu'elles ont vraiment besoin d'un pénis.
Alors j'peux comprendre hein, j'aime bien les pénis aussi, mais à un moment c'est pas du tout une insulte quand on dit que la transphobie et le cisheterocentrisme joue énormément sur ces préférences, puisque que visiblement tout ça tourne autour de l'absence ou de la présence de penis.
Niveau représentation ça se joue là aussi... Les hormones modifient les génitaux, un mec trans n'a pas une vulve "classique", les pénis des femmes trans hormonées ne ressemblent pas à des pénis d'homme. Il y a des mecs cis qui ont des vraiment petit penis, et des femmes cis qui ont des très gros clitoris. Ces variations elles existent naturellement dans la variété humaine, elles sont communes, tout le monde peut être amené à les rencontrer, et la moindre des choses, si on est féministe et qu'on est sensibles à la violence exercées sur les corps et sur le sexe en particulier, c'est d'être ouvert à cette diversité de corps et regarder tout le monde avec bienveillance.
Parce qu'en fait le rapport au corps quand on est trans, ben il devrait pas nous pénaliser plus qu'être gros, ou avoir une vulve "moche", ou des poils qu'on garde. Oui y'a des préférences. Mais quand on en fait un principe et qu'on clame haut et fort qu'on ne sortira jamais avec une grosse/une moche/une trans, ben on est violent et c'est tout.
(et merde, on est l'une des populations les plus victimes de violences sexuelles mais c'est toujours nous les agresseurs potentiels, dfebrnyu, aaaaaaaaah)