Je crois qu'il faut le dire clairement parce que j'ai l'impression qu'il se passe un truc un peu dingue là:
personne ne dit qu'il faut se forcer à avoir une relation sexuelle parce que ça s'appelle un viol, en fait.
Nous sommes d'accord, ça rentrerait dans la culture du viol.
Par contre, ce qui est dit c'est qu'il y a un travail de déconstruction à avoir sur ce sujet parce que oui, basiquement, refuser une relation avec une personne trans à cause de ses attributs sexuels c'est de la transphobie.
Non. Etre par exemple une femme hétéro et refuser de coucher avec un homme qui a une vulve (par exemple), ce n'est pas transphobe, pas plus que ce ne serait homophobe par exemple. C'est avoir une préférence sexuelle établie, et personne ne sait pourquoi. Cette même femme peut juste avoir déjà essayé avec une personne qui a une vulve et ne pas aimer du tout ce sexe. Elle peut ne vraiment pas en avoir envie et ne pas en ressentir de désir. En fait, elle peut refuser de coucher avec quelqu'un, même une personne trans, sans devoir se justifier. On peut dire non à du sexe sans devoir expliquer de long en large pourquoi, ou même prouver que c'est un refus déconstruit aux yeux des autres.
Parce qu'en fait, une relation c'est pas que du sexe. Non pas que le sexe n'est pas important (quoique, pas pour tout le monde) mais bien que dans le cadre d'une relation, on fait pas une fixation sur les organes génitaux, c'est un tout: y a le physique de la personne, son caractère, ses petites manies....
Une relation est définie par les gens qui la vivent. Si une personne pense que le sexe est important, et que ça ne passe pas avec un organe génital en particulier, c'est son droit. C'est ses relations, et elle peut les choisir. Sinon pourquoi ne pas aussi parler des gens homosexuels qui se refusent à l'autre genre sexuel ?
Tout bêtement parce que les gens ont des préférences. Parfois ça écarte des gens qui les aimaient, et c'est la faute de personne.
Tu ne veux pas coucher avec une personne qui a un pénis ? Eh bah ne le fais pas.
Exactement.
Par contre, tu peux reconnaître qu'il y a une part de transphobie dans ce refus si, et je dis bien si, sans cet organe sexuel, tu aurais couché avec cette personne.
Non. Tiens par exemple, t'es un homme hétéro, tu refuses de coucher avec ce mec avec qui le courant passe si bien parce que t'es pas attiré par le genre masculin ? T'es homophobe.
Et si tu comprends pas que même ce raisonnement peut être gênant, je peux pas mieux l'expliquer, désolée.
Encore une fois, c'est, je pense, un travail de déconstruction à faire mais si un pénis te dégoûte bah... Ne couche pas avec ?
Je m'étonne de ta facilité à dire une chose et son contraire d'une phrase à l'autre, parfois même dans la même phrase.
Oui, si un pénis dégoûte, on couche pas avec.
Non, il n'y a pas forcément de travail de déconstruction à faire quand on a nos préférences. Encore une fois, moi, ça, je le vois pas autrement que comme "ok vous aimez pas ça mais essayez de faire un effort pour vous poussez à aimer ça".
Alors de mon côté, je veux le rappeler.
Le sexe n'est pas un dû.
Un refus ne nécessite pas obligatoirement une justification. Non, c'est non.
La seule chose à déconstruire ou construire, c'est vis-à-vis de la culture du viol, parce que le consentement est la seule chose qui passe avant tout le reste.
Chaque personne a le droit de le dire. Et dès l'instant où vous essayez de mettre les termes "transphobes" ou "se déconstruire" sur un "non", vous retirez le droit à une personne de juste refuser. Vous attendez d'elle qu'elle se justifie dessus. C'est ultra problématique, et limite toxique de mon point de vue. Parce que quand une personne dit "non", on ne lui réponds pas de se déconstruire, on n'insiste pas pour savoir pourquoi, on n'essaye pas de lui expliquer / convaincre pourquoi son refus est gênant. On accepte ce refus, on le respecte. Parce qu'un non n'est pas une agression ou une discrimination. C'est juste un non.