@Gryffondor je trouve que c'est prendre les femmes hétéro monogames pour des quiches que de supposer que la raison pour laquelle elles se foutent en couple hétéro, c'est UNIQUEMENT pour des raisons "romantiques et écervelées".
Déjà le hihihi on est trop amoureux, on se complète à 100%, n'est pas nécessairement faux. C'est quand même chouette de rencontrer une personne, d'en tomber amoureuse, de voir que c'est réciproque et de réaliser que les tempéraments se complètent, si cette personne est disponible pour vivre quelque chose qui convient aux deux.
Deuxièmement, l'orientation sexuelle n'est pas une vue de l'esprit. Le fait que de facto, on soit attirées par des hommes, ce n'est pas quelque chose que l'on contrôle. Là où je suis d'accord, c'est qu'on contrôle ce qu'on fait de ce désir. L'attirance n'est pas une raison suffisante pour sauter le pas, nous sommes d'accord.
Par ailleurs, je ne pense pas qu'un modèle exclusif ou non vaille mieux qu'un autre. Cela dépend de son vécu, de son caractère. Par contre je suis persuadée que pour certaines personnes, le modèle polyamoureux est plus adapté, comme je suis persuadée que la monogamie reste le meilleur modèle pour certains (et a minima, pour moi). Et mon choix ne se base pas sur des raisons romantiques. J'aime mon mari plus que tout au monde et vice versa, mais nous savons tous les deux que si nous nous séparions, nous retomberions amoureux et nous trouverions probablement des partenaires attirants si nous voulions ouvrir le couple.
Mais, il y a de nombreuses raisons de choisir un modèle de relation monogame hétéro qui ne soit pas romantique ou romantisée :
- Malgré les écueils avérés et quasiment inévitables, la compagnie d'un partenaire unique au quotidien peut apporter beaucoup. Même si cet amour est une construction, il offre un sentiment de sécurité, de solidité et parfois même d'émancipation (pour peu que la partenaire nous accepte et nous encourage).
- Les conventions sont liberticides, mais en fonction des parcours de vie, elles peuvent aussi s'avérer rassurantes et confortables.
- Dans le polyamour et les relations libres aussi, les femmes sont perdantes. Les codes de séduction mainstream sont les mêmes pour tout le monde et très exigeants pour les femmes. Pour moi, les emmerdes sont multipliées par le nombre de partenaires. Au final, même sans attaches, il faut quand même se conformer aux codes imposés. Ils sont seulement différents.
- La monogamie permet de continuer à nourrir son besoin d'affection et sa libido, sans avoir besoin de se confronter à un monde des rencontres qui est épuisant, réducteur et qui peut consumer un espace mental absolument dingue, à l'instar de la charge mentale. Une fois un partenaire correct trouvé, on peut passer à autre chose et ne plus avoir besoin de "s'embêter avec tout ça", tout en profitant des avantages d'une relation affective et physique.
- Dans certains cas, notamment de neuroatypie, la monogamie offre à celui ou celle qui souhaite continuer à entretenir des relations, une sécurité et une familiarité indispensable à l'épanouissement, impossible à atteindre avec plusieurs partenaires. Personnellement, chaque nouvelle rencontre me plonge dans un état d'angoisse et d'obsession toxique. Avoir depuis des années le même partenaire que je connais mieux que tout, me permet de nourrir mon besoin affectif sans exacerber mes TOCs et autres joyeusetés.
Personnellement, j'arrive parfaitement à n'aimer que lui et n'envisager que lui. La monogamie m'apporte bien plus que le petit frisson d'une rencontre. Mais je conçois sans problème que ce ne soit pas le cas pour tout le monde.