Considérations philosophiques

2 Juin 2021
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Je sais pas trop où poster ça du coup je le partage ici :
Je viens d'écouter un épisode du podcast Émotions intitulé "Tako Tsubo, une émotion peut-elle nous briser le coeur" (Le lien de l'épisode sur Podcast Addict), c'est juste passionnant (et ça développe un peu de philo donc c'est pas complètement hors sujet avec ce topic :cretin:) Je vous le conseille chaudement. Ça parle de cette maladie, le tako tsubo donc, qui ressemble à un infarctus et qui en fait correspond à une déformation du coeur (pendant un instant) liée à des souffrances/stress/émotions ressenties et non reconnues/non verbalisées par la personne qui est touchée. Le podcast explique (via notamment une médecin spécialiste du sujet) que c'est comme si le corps à travers le coeur "piegeait" des stress, souffrances, conflits divers et variés qui ne sont pas "gérés" par l'intellect (que ce mécanisme soit conscient ou non) et, comme un vase qui se remplit, parfois une "goutte d'eau" (un conflit un peu fort, une perte brutale, ça dépend des gens) fait que le coeur se déforme un instant (là c'est la symptomatique de l'arrêt cardiaque et tout ce qui s'ensuit : perte de motricité, difficulté à parler, fourmillement ou tâches noires devant les yeux, urgences, peur de mourir, etc) puis reprend sa forme.
Et donc le podcast explique qu'il y aurait un lien très concret entre ce que l'on ressent émotionnellement et la façon dont notre corps y réagit.
Voilà perso je trouve ça tellement passionnant, et cela résonne tellement avec mes "croyances" selon lequelles santé physique et santé émotionnelle sont intrinsèquement liées que forcément j'avais envie de le partager...
:taquin:

J'aimerais beaucoup avoir votre avis sur ce qui est dit dans ce podcast ! :fleur:
 
16 Janvier 2022
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@Fille du Feu Les liens entre des symptômes somatiques et la santé mentale ne sont pas des croyances, c'est décrit depuis très longtemps.
J'ai une formation paramédicale et j'ai appris sur beaucoup de troubles psycho-somatiques (l'aphonie psychogène, entre autres).
Plus globalement toute personne qui souffre de troubles mentaux voit très fréquemment des liens entre ses difficultés mentales et son corps (j'ai déjà fait des crises tachycardie, eu des troubles digestifs, des troubles du sommeil, des malaises, des douleurs du dos etc parce que j'avais une souffrance mentale). Les psychiatres sont notamment bien formés à ça et pourraient dire pourquoi cela arrive (perturbations endocriniennes, etc).
Le souci va être de décortiquer ce qui est "de la poule ou de l'oeuf" (pour simplifier, car ce n'est jamais si simple) et de, quand on est médecin ou de profession para-médicale, rester dans une démarche scientifique et ne pas se complaire dans de la simple croyance et de la symbolique.
Par exemple, un jour je suis allée chez une podologue, et elle a mis en lien mes troubles de dos avec une IVG qui aurait atteint je ne sais pas quel nerf. Je n'ai pas du tout retrouvé ça dans la littérature scientifique et j'ai trouvé ce lien très abusif et dangereux. Et si, avec cette explication, elle passait à côté d'une autre ?
Je sais aussi que j'ai une copine qui va chez une praticienne en médecine chinoise qui lui dit que tout trouble du corps vient d'un conflit de l'esprit ou je ne sais pas quoi. Ce systématisme relève bien de la croyance, et je dirais : attention à toutes les dérives que cela peut entraîner. Oui, la survenue d'un cancer par exemple est une donnée complexe et influencée par différents facteurs (je ne suis pas spécialiste mais ayant fait un peu d'épigénétique et tout le tintouin j'ai compris qu'on en arrive à cette conclusion). Oui il y a des troubles somatiques qui viennent principalement de causes psychologiques (comme l'aphonie psychogène dont j'ai parlé au-dessus). Cela ne veut pas dire que TOUTE symptomatologie vient d'une difficulté psychologique. Que, par exemple, votre cancer de la gorge vient de votre difficulté à faire entendre votre parole, ou une bêtise du genre. J'ai entendu une collègue me dire que son praticien en médecine chinoise lui avait dit que si elle avait mal à l'épaule gauche au lieu de la droite c'était parce que le côté gauche représentait le côté masculin et donc qu'elle devait avoir un conflit avec son père... :top:
 
2 Juin 2021
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@Maadge oui c'est clair qu'il ne faut pas généraliser. Selon moi on ne pourra jamais faire de "tableau récapitulatif" de "telle maladie est associée à telle émotion enfouie" car justement ça n'est pas "figé".
Selon moi, pour 5 personnes atteintes d'une même pathologie par exemple (je sais pas genre une affection aux poumons), il y aura potentiellement une cause psychique (je dis bien potentiellement, car ça peut aussi tout simplement venir de l'hygiène de vie et/ou alimentaire ^^) et cette cause psy (si avérée) sera potentiellement différente pour les 5 personnes, même si elles ont les mêmes symptômes physiques.

Sans chercher à guérir ses maladies uniquement via la cause émotionnelle, je trouve super intéressant et "empouvoirant" de pouvoir agir de 2 façons sur une maladie : via un traitement si/quand cela est nécessaire, et en même temps en s'intéressant à d'éventuelles causes psychologiques sous jacentes. Enfin je me dis qu'on ne perd rien à tenter de doubler ses chances quoi :cyclope:

Après pour les causes qui peuvent paraître "fantaisistes" (ce que tu cites par exemple entre l'IVG et le rapport au père) : le propre de l'inconscient c'est de garder en lui des choses dont on n'a pas conscience. En l'occurrence, le rapport à ses parents (père ou mère selon l'histoire vécue de la personne) est souvent source de conflits intérieurs (ça a été longuement étudié en psycho il me semble :hesite:), donc quelque part c'est assez logique que ça puisse ressortir souvent.
Idem pour ton exemple de l'IVG : choisir de pratiquer une IVG est un droit inaliénable et hautement nécessaire. Autant on peut vivre très bien son IVG, autant cela peut aussi être traumatisant y compris de façon inconsciente. Et en fait l'un n'empêche pas l'autre, bien au contraire. En tant que femme, non seulement j'ai envie d'avoir le droit d'avorter si j'en ai envie, mais j'ai aussi envie qu'on m'apporte du soutien si jamais cet acte est ambivalent pour moi (genre "je ne veux pas de cet enfant maintenant, et en même temps j'aurais aimé avoir ce bébé pour x raisons, donc je me sens triste d'avorter" : c'est ok, c'est légitime et ça devrait être reconnu, non pas comme une preuve que l'IVG devrait être découragé, mais juste que bah on est humaines et on peut faire des choix ambivalents qui n'enlèvent en rien notre capacité à faire ces choix...). En l'occurrence, ne pas pouvoir exprimer son ambivalence face à ce type d'acte (qui est très jugé dans notre société, donc potentiellement source de culpabilité pour la personne, et ce même si elle, elle est ok avec elle même), ça ne m'étonnerait pas que ça puisse ressortir autrement. (J'ai repris ton exemple de l'IVG mais dans ton cas si ça se trouve ton praticien était juste à côté de la plaque hein, encore une fois chacun son vécu et je ne crois pas non plus que les éventuels "liens" psycho somatiques se font facilement, c'est compliqué la psyché humaine :cretin:)

Après la psychologie demande un certain recul sur soi même et d'accepter qu'on ne contrôle pas ce qui se passe dans notre inconscient. Y'a aussi les mécanismes de résistance qui se mettent en place etc, je ne pense pas du tout que ce soit "simple" tout ça :rire:
Et puis ça n'empêche pas aussi qu'il existe des praticiens mal intentionnés ou trop peu formés ou juste trop perchés.. bref ^^
Je suis sûre qu'un jour on aura percé tous ces mystères, je trouve cela passionnant :nerd:
 
Dernière édition :
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Selon moi, pour 5 personnes atteintes d'une même pathologie par exemple (je sais pas genre une affection aux poumons), il y aura potentiellement une cause psychique (je dis bien potentiellement, car ça peut aussi tout simplement venir de l'hygiène de vie et/ou alimentaire ^^) et cette cause psy (si avérée) sera potentiellement différente pour les 5 personnes, même si elles ont les mêmes symptômes physiques.

En médecine, attribuer des symptômes à une cause psychique est un diagnostic d'élimination. Ca veut dire qu'on doit rechercher une pathologie sous jacente systématiquement.
Si l'hygiène de vie tient une place prépondérante dans bon nombre de maladies, le psychisme est très rarement seul responsable d'une maladie (hors psychiatrie et troubles somatoformes). Alors, certes, les pathologies (et d'autant plus les chroniques) vont avoir un impact sur le psychisme mais l'inverse est loin d'être vrai.

En tant que soignante, je trouve ça hyper violent et hyper culpabilisant d'attribuer une cause psychique à tout plein de maladies car cela sous-entend que le patient aurait pu y faire quelque chose. Y'a quand même un bon paquet de maladies qui sont la faute à pas de chance ou à des facteurs non contrôlables (genre âge et sexe). Je pense aux cancers du sein, aux lymphomes, et plein d'autres. Une des étapes essentielles de la prise en charge c'est de rassurer les patients sur le fait qu'ils n'y pouvaient rien, mais rien du tout. Je n'ose imaginer ce qu'il pourrait se passer si d'autres personnes commençaient à leur raconter les balivernes en mode "c'est la faute à tes émotions"...

Accompagner les patients dans la maladie avec une prise en charge psy : oui.
Dire "y'a une cause psychique à votre maladie" : un grand NON. Malheureusement en médecine, on a beaucoup de "c'est la faute à pas de chance"


Et pour le Tako-Tsubo, c'est une maladie bien connue des cardiologues. Même si le mécanisme n'est pas encore totalement élucidé, on a des pistes sérieuses d'un point de vue physiopathologique.
que c'est comme si le corps à travers le coeur "piegeait" des stress, souffrances, conflits divers et variés qui ne sont pas "gérés" par l'intellect
C'est pas exactement ça. Mais une des hypothèses avancées est que l'émotion forte provoque une décharge de catécholamines (hormones du "stress", de la peur) à l'origine d'un trouble de la contraction cardiaque.
J'ai pas eu le courage de finir le podcast, mais l'intervention du médecin est pertinente. Après, certains intervenants suivants partaient trop dans des considérations métaphysiques sans réelle base scientifique.
Si tu veux en savoir plus sur cette pathologie, voilà ce qu'en dit Société Française de Cardiologie : https://www.cardio-online.fr/Actual...Tako-Tsubo-recommandations-consensus-ESC-2018
 
2 Juin 2021
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@Fentanyl
En tant que soignante, je trouve ça hyper violent et hyper culpabilisant d'attribuer une cause psychique à tout plein de maladies car cela sous-entend que le patient aurait pu y faire quelque chose.
Cette réaction revient souvent quand j'aborde le sujet "lien émotions/maladies".
Ma vision des choses c'est que : si les émotions, les ressentis non exprimés, ce qu'on garde pour soi (inconsciemment ou non) ont réellement un impact sur la santé physique, on peut aussi agir en prenant cette possibilité en considération pour éventuellement "prévenir" de futures maladies (tout comme on s'assure d'avoir une alimentation équilibrée et éviter le trop gras trop sucré trop salé pour prévenir les maladies qui se déclenchent suite à ça).
Voir les choses sous l'angle de la culpabilité, c'est regarder derrière soi en se disant qu'on est trop nazes de pas y avoir pensé avant, de pas avoir su avant, et de s'auto flageller. Personnellement je trouve ça assez contre-productif et "limitant" de voir ça sous cet angle.
On peut aussi se dire "ah merde, on savait pas que ça pouvait impacter, ça craint, maintenant on le sait donc on va essayer de faire mieux" : par exemple accorder une place plus importante dans la société en général au bien-être des gens et à leur santé mentale et émotionnelle, encourager les gens à mieux écouter leurs corps et mieux prendre soin d'eux, du coup encourager une société qui prend en compte que le stress est un facteur (un petit facteur, mais quand même!) de plein de maladies, donc encourager une société à "ralentir" sur certains points de vue : laisser davantage de temps libre aux gens, équilibrer les temps de travail, les salaires, etc...

Bref vous connaissez ma petite marotte, j'aimerais une société plus douce pour tous et toutes :nerd:

Donc l'idée c'est pas de dire aux gens "pff t'as un ulcère, t'es infoutu de gérer ta colère t'es trop naze". Ce serait plutôt de dire : "peut-être que cet ulcère, que déjà tu peux soigner concrètement et rapidement avec des médicaments et ce serait dommage de s'en priver, c'est "aussi" ton corps qui te fait passer un message : est-ce que tu ressens de la colère ? est-ce qu'il y a des émotions fortes que tu gardes en toi et que tu refuses de laisser sortir ?" après c'est un travail avec un.e psy ou n'importe quel praticien disposé à explorer cette voie-là.

Mais une des hypothèses avancées est que l'émotion forte provoque une décharge de catécholamines (hormones du "stress", de la peur) à l'origine d'un trouble de la contraction cardiaque.
Oui et justement dans le podcast ils parlaient du fait que quelque chose agirait comme une sorte de "vase qui se remplit" de stress/émotions/trucs impalpable issus de notre pensée, et que cette décharge d'hormones agirait comme une "goutte d'eau" : raison pour laquelle on ne fait pas un arrêt cardiaque chaque fois qu'on vit un truc un peu fort.
Cette maladie est "rare", j'ai lu qu'au départ les cas étaient plutôt au Japon, puis il y a eu des cas en Europe et une légère hausse depuis 2020 et le covid (période pas mal stressante pour beaucoup de gens).
Y'a quand même un bon paquet de maladies qui sont la faute à pas de chance ou à des facteurs non contrôlables (genre âge et sexe). Je pense aux cancers du sein, aux lymphomes, et plein d'autres.
Y'a un bon paquet de maladies qu'on ne savait pas expliquer du tout il y a seulement quelques siècles. Parmi elles, il y en a un bon paquet qu'on a réussi à élucider pleinement, et tant mieux, vive le progrès de la médecine !
Je sais pas, je ne fais qu'émettre des hypothèses mais je trouve ça intéressant de faire le lien avec notre "corps émotionnel" parce que ce lien existe, on le sait, et plus ça va plus j'ai l'impression qu'on trouve de plus en plus de liens. Dans la mesure où je ne prône pas de se passer de médocs, vraiment je ne vois pas le souci à essayer d'explorer un peu + ces liens-là. On vit dans une société hautement stressante, ça a un impact sur nos corps (il me semble que c'est indéniable), il y a mille autres facteurs qui ont des impacts sur nos corps (alimentation, qualité de l'eau et de l'air, qualité de vie globale) sur lesquels on s'efforce d'avoir un certain contrôle (c'est-à-dire qu'on a maintenant suffisamment de données pour savoir si une eau est potable, si un aliment sera bon pour notre santé ou non, si l'air qu'on respire est ok ou non, etc.).

Je me dis que prendre soin de nos émotions, déjà, ça ne peut pas faire de mal. J'entends par là : les reconnaître quand on les ressent, les verbaliser, ne pas les laisser couver en nous comme si elles n'existaient pas, les laisser être exprimées (que ce soit en dialoguant ou en créant - écrire, dessiner, danser, chanter, peu importe chacun son style).
Je pense qu'on aurait tout à gagner à se dire que notre état émotionnel peut jouer un rôle sur notre santé physique.
Et après, et c'est mon hypothèse de rien du tout, je me dis que ptêtre que certaines maladies auraient moins l'occasion de se déclarer.

(Et d'ailleurs, je suis très heureuse de savoir que les soins psychiques sont pris en compte par de nombreux médecins dans leur pratique conventionnelle, qu'il y ait des soutiens psychologiques dans certains établissements et pour certaines maladies, enfin tout ce que vous avez pu me partager sur le sujet, c'est super ! et du coup bah : si les médecins se rendent bien compte que y'a un lien, pourquoi est-ce que la prise en charge ne se fait pas plus tôt ? la prise en charge psychique du coup, en mode prophylaxie ? enfin ça pourrait être essayé au moins, je sais pas.. :hesite: genre on fait un groupe test avec une population qui vit sa vie et qui, au quotidien, bénéficie d'un accompagnement de type "psychanalyse" (c'est-à-dire régulièrement faire le point sur les petits trucs qui nous ont soulés dans la semaine, observer nos émotions, dénouer éventuellement des petits traumas etc.), et puis on observe sur 10, 20 ans, si le fait de verbaliser régulièrement ses émotions a un impact ou non sur la bonne santé globale du corps :hesite: évidemment il faudrait pas mal de groupes tests, pouvoir isoler certaines variables, mais bref techniquement je suis sûre que c'est possible :lunette:)
 
16 Janvier 2022
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@Fille du Feu Les thérapies psychologiques sont très étudiées et c'est rarement la psychanalyse qui se montre la plus efficace. Je n'ai même jamais entendu une seule recommandation sérieuse de la psychanalyse pour traiter aucun trouble psychologique.
Je ne peux que être d'accord avec toi sur l'importance des soins psychiques si et seulement si on reste dans des interprétations raisonnables et un raisonnement scientifique. Il n'y a pas de systématisme entre certaines maladies et les émotions, le lien avec ses parents, etc...
Je vais prendre un exemple concret : on a dit pendant des années et des années que si les personnes autistes sans expression verbale ne parlaient pas, c'était à cause de leur rapport à leur mère, ou parce que leur surmoi je ne sais pas quoi, etc. Aujourd'hui on sait expliquer les choses de manière scientifique, mais certains continuent leurs projections abusives, et de faire perdre du temps précieux à des patients qui sont vulnérables.
Je ne pense pas du tout que tu soutiens ça et je projette sûrement plein de choses sur tes paroles mais c'est parce que c'est un sujet qui me tient justement à cœur :sweatdrop:

Et pour mon IVG... Bah la podologue ne m'a même pas demandé comment je l'avais vécue, moi. C'est quand même la base, avant d'interpréter... Ce qui m'a énormément choquée dans mon éthique, étant moi-même soignante. Et elle aurait appris que je ne l'ai pas mal vécu du tout :dunno:
 
2 Juin 2021
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Les thérapies psychologiques sont très étudiées et c'est rarement la psychanalyse qui se montre la plus efficace. Je n'ai même jamais entendu une seule recommandation sérieuse de la psychanalyse pour traiter aucun trouble psychologique.

J'ai cité exprès la psychanalyse, non pas pour traiter un trouble, mais bien dans une optique "d'hygiène émotionnelle" (un peu comme se brosser les dents :cretin:). Je pense aussi que la psychanalyse est le truc le plus naze pour régler des troubles (je me suis un peu renseignée sur le sujet :lunette:), d'ailleurs les gens en psychanalyse peuvent y passer des décennies sans "guérir". Donc clairement son avantage n'est pas là.
De ce que je perçois, la psychanalyse peut être utile car elle permet d'ouvrir un temps régulier (hebdomadaire, mensuel) durant lequel le patient va se poser et observer ses émotions, essayer de comprendre ce qui le traverse. Je pense que cette branche de la psychologie peut être utile pour "gérer quotidiennement ses petits tracas", alors que je la pense plutôt inutile pour "gérer des traumatismes anciens, des troubles ancrés, des maladies mentales installées".
Pour moi cela se montre en filigrane dans le fait que les gens, malgré le fait que la psychanalyse ne les soigne pas, continuent à y faire appel (il peut y avoir des psychanalystes charlatans qui jouent de leur position pour allonger les thérapies, m'enfin y'en a aussi pour lesquels les clients sont juste contents d'aller les voir et ça leur fait du bien, point). Je pense que parler à quelqu'un de ses problèmes, ça fait du bien, fondamentalement.

Personnellement je fais ça avec mes ami.es, et la plupart des gens ont des proches à qui ils peuvent "tout dire" (ou un forum bienveillant :fleur: ou des amis virtuels, bref... ). Et puis y'a plein de gens qui n'ont pas ça, des amis suffisamment sympas et à l'écoute pour écouter sans juger, s'intéresser à la situation sans forcément chercher une "solution toute faite". Je pense que quand on n'a personne à qui parler de ses petits tracas quotidiens, ça peut, parfois dans certains cas qui sont hautement variables et non systématisables :nerd:, créer cet "engrangement" d'émotions couvées au fond de soi qui peut, potentiellement, si d'autres facteurs sont réunis, être le "facteur de +" qui va contribuer à la déclaration d'une maladie.

mais certains continuent leurs projections abusives, et de faire perdre du temps précieux à des patients qui sont vulnérables.
Oui bien sûr, je comprends, il y a beaucoup de mal qui a été fait, et qui est encore fait, dès lors qu'on entre dans une "pseudo science" dans le sens où la psychologie, ça n'est jamais réellement mesurable, observable, c'est toujours du subjectif et donc "ça laisse la porte ouverte à toutes les fenêtres".
Quand Freud est arrivé avec sa théorie "révolutionnaire" (le fait qu'il identifie l'inconscient, et tout ce qui s'en est suivi), toute une époque a cru que "le complexe d'Oedipe", "le conflit contre la mère, le père", "l'impact dramatique des mères", "les pulsions sexuelles" etc expliquaient l'ensemble de la psyché humaine. Du coup tout un pan de la recherche scientifique, celui de la psychologie, s'est engouffrée dans une nouvelle discipline sur des bases extrêmement parcellaires, et ont essayé de "tout faire tenir" dans la théorie freudienne. (Evidemment je simplifie là, il y a toujours eu des personnes avec des théories contradictoires, et heureusement, c'est ce qui nous a permis de ne pas rester coincés dans les théories freudiennes).
Le fait est que Freud avait dit des trucs justes, et aussi des conneries. Et le temps que "on" se rende compte des conneries, beaucoup de mal a été fait.
(Et c'est souvent le cas de la plupart des gens d'ailleurs : on dit parfois des trucs justes, et puis parfois des conneries - c'est notre lot à tous :rire:)

Bref, oui il y a encore des gens qui sont un peu "bouchés" et c'est bien triste.

Perso l'idée que je défends c'est pas de plaquer des causes psychiques sur les gens sans les consulter d'abord. Au contraire l'individualité de la personne a toute son importance, c'est son vécu à elle qui l'influence et il est hautement personnel.

Pour ta podologue, en effet elle aurait mieux fait de te poser la question, c'est la moindre des choses :fleur:

A mes yeux à la fois c'est vraiment très complexe de réussir à faire ces liens émotions/corps physique (et du coup j'aimerais beaucoup que "la science" s'intéresse à tout ça encore + pour vraiment comprendre comment tout ça fonctionne), et à la fois je pense vraiment que le fait de juste "prendre conscience de nos émotions et les gérer sainement, les recycler" ça pourrait tellement faire du bien sur un plan plus global.
Je pense qu'on est dans une période où y'a pas mal de gens qui pensent un peu comme moi, et du coup qui se lancent dans des métiers liés au soin thérapeutique, sauf que c'est un continent encore assez inexploré donc il y a : des erreurs, des bêtises, des trucs qui des fois marchent, des fois marchent moins bien.. C'est un peu le propre de toute nouvelle chose/découverte/invention... Les formations ne sont que ce qu'elles sont, ça mérite d'être affiné c'est sûr...

Je viens d'écouter un entretien de l'écrivain Bernard Werber et il a dit un truc que je trouvais intéressant : il parlait justement des charlatans du monde de la spiritualité, et il disait (en gros je cite de mémoire) "les gens trop rationnels, c'est dommage car ils refusent de prendre en compte l'irrationalité sous prétexte que certains gens irrationnels en ont profité pour faire du charlatanisme. Du coup, tout ce qui est irrationnel est maintenant directement mis dans le panier du charlatanisme, alors que bon, y'a des trucs sympas aussi à vivre du côté de l'irrationalité..."
Je comprends vraiment la méfiance que peuvent susciter mes propos sur ce sujet, n'empêche je trouve ça dommage de se méfier autant d'une idée (ce lien émotion-santé physique) que je peux résumer par "écouter ses émotions, en prendre conscience et choisir ce qu'on en fait, ça peut être cool pour son corps, non ?", par "peur".

(Parce que soyons claires !! je vous écris tout ça ici, mais si j'ai une personne gravement malade devant moi, je vais pas lui raconter tout ça ; je vais me poser, lui demander si elle veut un café et l'écouter si elle a des choses à dire ou jouer au scrabble ou j'en sais rien :rire: )
 
2 Juin 2021
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En fait les gens peuvent faire ce qu'ils veulent: ça ne les protège pas.
Ben oui je sais bien ça :fleur:
Le fait de savoir que fumer attaque les poumons, ça ne m'empêche pas de fumer, mais au moins je connais la conséquence que ça a (contrairement aux années 50 où là on pensait carrément que la cigarette était bonne pour la santé).
Après chacun ses choix, c'est ça le libre arbitre : être capable de faire ses choix au quotidien en ayant un maximum d'informations pour faire un choix éclairé.

Et puis ne pas contrôler ce qui nous arrive, ça n'a jamais empêché l'humain d'essayer de contrôler/maitriser/prédire, c'est précisément ce que l'on fait depuis la nuit des temps..
 
16 Janvier 2022
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@Fille du Feu Je ne sais pas forcément quoi ajouter de plus...
Juste que les facteurs de risques ou de protection sont des sujets déjà bien étudiés pour chaque maladie. Les facteurs psychosociaux sont souvent mentionnés oui. On en est pas à un stade où on n'a jamais fait le lien entre "émotions et corps". Parfois tu as même des pourcentages de ce qu'on pense être le facteur le plus prépondérant.
Il y a quelques semaines j'ai étudié la maladie de Crohn et j'ai trouvé moult documentation sur les comorbidites avec les troubles anxieux, par exemple.
D'ailleurs "gérer une émotion", "engranger des émotions", "recycler" ça ne veut rien dire en soi, c'est très flou.
Et que si tu veux te lancer dans le soin je ne peux que te conseiller de faire des études diplômantes reconnues par l'état et sérieuses. Il manque de psychiatres, psychologues, d'orthophonistes... Et tu y trouveras des choses vraiment passionnantes sur des notions que tu as air d'apprécier.
Pour finir, je ne sais pas ce que tu appelles "l'irrationnel" ? Je n'ai rien contre le sujet des émotions par exemple, et une émotion n'a rien d'irrationnel... Je trouve que tu apportes un sujet très intéressant justement. Tu as raison de vouloir faire la promotion d'une bonne santé mentale, surtout aujourd'hui où il y a un manque criant de soins. La prévention est intéressante à aborder : comment faire en sorte que les gens soient en bonne santé mentale ? Par quelle technique ? Par quels moyens économiques ? Est-ce que cela pourrait avoir un impact sur la santé de manière globale ? Probablement !
Mais je voulais juste rappeler que ces choses sont plus étudiées que tu n'as l'air de le penser et qu'il y a des risques à tomber dans facilement dans des délires New Age comme ceux que j'ai cités au-dessus et qui pour plein de raisons m'horripilent.:yawn:
 
2 Juin 2021
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Non, ça n'empêchera pas ton cerveau de décider pour toi à un instant T de comment gérer tout ça, même si tu t'étais "préparée" mentalement, on ne peut pas se préparer à quelque chose qui n'a pas encore été vécu.

Ben.. si :dunno:
Le féminisme a permis à de nombreuses femmes d'exprimer les injustices subies, et à terme ce mouvement a permis à de nombreuses femmes de prendre confiance en elles et de mieux gérer les hommes. Alors oui ça n'est pas parfait (rien ne l'est), et "toutes les femmes" ne sont pas encore libérées du patriarcat, n'empêche que ça évolue.
Perso je ne peux que voir autour de moi à quel point s'auto analyser permet de se sentir plus serein face à n'importe quelle situation. Ça ne veut pas dire devenir méga zen et ne plus avoir aucun problème : ça veut dire affronter un problème en ayant sous la main des outils qui aident à mieux gérer.
Savoir que le processus de sidération existe par exemple, ça permet à l'instant t de moins céder à la panique en comprenant ce que le corps fait. Alors évidemment là c'est dit en 1 phrase et ça n'est pas aussi simple.
Mais bref on tourne en rond :rolleyes:

Tu parles de spondylarthrite ankylosante, justement Bernard Werber en était atteint depuis son enfance, les médecins lui avaient prévu qu'il serait "statufié" à ses 30 ou 40 ans. Au final quand il s'est mis à écrire librement et à s'épanouir dans son métier de "raconteur d'histoire", les crises se sont raréfiées et maintenant à 56 ans il est en bonne santé globale et n'a plus de crises.
Pour lui le lien est évident, tout comme pour plein de gens qui ont "miraculeusement" guéri et qui ont fait le lien entre leurs blessures profondes et leurs maladies.
Mais oui ça ne marche pas à tous les coups. Mince. Est ce que les traitements conventionnels marchent à tous les coups ? Non plus. Pourtant ça n'empêche pas les gens d'y foncer sans la certitude que ça fonctionnera.

@Maadge j'ai entamé une formation en psycho-sexologie, je ne sais pas quand j'arriverai au bout mais je suis dedans :cretin: :ordi:


La prévention est intéressante à aborder : comment faire en sorte que les gens soient en bonne santé mentale ? Par quelle technique ? Par quels moyens économiques ? Est-ce que cela pourrait avoir un impact sur la santé de manière globale ? Probablement !
:boire:


et qu'il y a des risques à tomber dans facilement dans des délires New Age comme ceux que j'ai cités au-dessus et qui pour plein de raisons m'horripilent.:yawn:
Certes :lunette:
 
8 Septembre 2014
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Paris
@Fille du Feu
Citer la soi-disant guérison miraculeuse de la spondylarthrite ankylosante de Bernabrd Weber pour appuyer tes arguments, c'est du cherry-picking. En gros toute la littérature scientifique parle du handicap généré par cette maladie, des galères du quotidien, des traitements plus ou moins efficaces et tu sélectionnes le seul patient qui prétend avoir guéri, sans qu'il n'y ait de réelle preuve (ne serait-ce que du diagnostic, parce que ça n'est pas une maladie qui commence classiquement dans l'enfance et qu'elle ne guérit pas seule)
Au travers de mon court parcours d'étudiante, j'ai pu constater les difficultés qu'engendre la SPA, y compris chez des amis. Jamais j'irai leur dire "détend toi, ca te guérira". avoir un rachis tout raide avant 40ans, c'est quand même une sacrée plaie au quotidien.

Je veux bien croire que verbaliser tes émotions, s'auto-analyser permet d'être plus serein au quotidien, mais c'est pas ça qui v'a t'empecher de chopper la grippe, de développer un cancer.

Dans un post précédent, tu disais :
Y'a un bon paquet de maladies qu'on ne savait pas expliquer du tout il y a seulement quelques siècles. Parmi elles, il y en a un bon paquet qu'on a réussi à élucider pleinement, et tant mieux, vive le progrès de la médecine !
Et bien justement, un tas de ces pathologies non expliquées étaient mises sur le compte des émotions ( c'est le stress, c'est dans ta tête, faut se détendre, va chez la psy....). Je pense à l'endométriose et plus récemment à la fibromyalgie. Un épquipe suédoise aurait découvert des anticorps qui provoqueraient cette maladie (alors que jusqu'à présent, on n'avait aucun marqueur)
Le lien de la publication : https://www.jci.org/articles/view/144201
C'est en s'éloignant du concept "c'est la faute aux émotions, à un machin refoulé dans l'inconscient" que la médecine a pu progresser, des diagnostics posés et des patients enfin correctement pris en charge après des années d'errance et de souffrance.

J'espère que ta formation en sexo-psychologie t'amènera un peu plus de bases médico-scientifiques (et surtout qu'elle est conduite par un organisme agréé et fiable, on trouve un peu de tout dès lors que ça n'est pas reconnu comme diplôme d'état)
 

Plummpy

Pas de MP sauvages, merci
26 Avril 2021
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Savoir que le processus de sidération existe par exemple, ça permet à l'instant t de moins céder à la panique en comprenant ce que le corps fait. Alors évidemment là c'est dit en 1 phrase et ça n'est pas aussi simple.

Je crois qu'il y a erreur sur le phénomène. L'état de sidération se produit justement parce qu'on tombe dans la panique, dans un état de terreur et de stress si puissants que le coeur peut s'arrêter s'il perdure trop longtemps.

Cet état de panique est nécessaire au cerveau pour déclencher cette protection. Si tu ne cèdes pas à la panique, ton cerveau n'a aucune raison de t'immobiliser, puisque tu restes maîtresse de toi-même, de ton stress, et que ton coeur ne risque pas de s'arrêter.

Je suis une ancienne victime d'agression sexuelle, une proche de victimes d'agression et de viol. Je trouve... douteux que des faits étudiés, analysés, et vécus de l'intérieur par de vraies personnes soient traités aussi légèrement. Tu précises que c'est une approximation, oui, mais l'approximation que tu proposes déforme le fait.
 

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