J'ai été pesco-végétarienne pendant un temps, puis je suis devenue complètement végétarienne ensuite, et Fab, ça fait tellement de bien de te lire !
Il arrive encore que quand j'annonce que j'ai fait ce choix alimentaire, j'aie droit à des regards limite outrés du genre "Haaan mais elle a rejoint une secte" et des à remarques faites sur la défensive. Vient ensuite le chapitre sur la nutrition (carences, fer, protéines machin tout ça) puis, mon préféré, le chapitre condescendant : "Ah bah oui, toi t'as toujours aimé les mignons petits animaux"/"Tu sais pas ce que tu rates, tu devrais goûter, ça te fera pas de mal"

(bah si, précisément, l'odeur de la barbaque et du poisson, ça me donne envie de gerber à présent).
Mais bon Dieu, je mange ce que je veux il me semble, alors étant donné que je ne vous juge pas, ne me jugez pas et foutez-moi la paix si c'est pour ne pas être constructifs.

Dans ces cas-là, j'ai du mal à rester diplomate et à expliquer que j'ai fait ce choix par goût, étant donné que je n'ai jamais vraiment couru après la viande, et aussi par conviction, et que non, c'était pas criminel d'avoir autant d'empathie pour un cochon que pour un cheval (probablement mes animaux favoris avec les chats).
Drama queen que je suis, je n'hésite pas à parler de la seule fois lointaine où j'ai "craqué" et pris de la charcuterie ; ça l'a fait cauchemarder la nuit d'après. Je sais que c'est lié à ce que j'ai mangé car ce rêve était vraiment horrible...
Bref, je n'en reviens toujours pas que ça soit aussi difficile de faire comprendre qu'un animal vivant souffre tout autant qu'un être humain, et que ce n'est pas moins ignoble de manger des vaches abattues à la chaîne que des chiens en Chine. Eh ouais, les gens, si vous trouvez choquant que votre petit toutou soit un aliment potentiel pour d'autres, pensez à ce que doivent ressentir les hindous en voyant les Occidentaux (mais pas que) consommer des tonnes de viande bovine.
Parfois, quand j'annonce mon végétarisme, j'ai juste l'impression qu'on me prend pour une jeune (j'ai 23 ans) suiveuse moutonnière qui se conforme à la mode.

Les gens en sont encore là, sans rire ? Mais c'est vrai que c'est plus facile de ridiculiser les autres que de remettre en question son propre mode d'alimentation.
En revanche, il y a une semaine, j'ai eu une conversation téléphonique très agréable avec un pote, qui se demandait honnêtement ce que je mangeais de bon. Comme j'aime bien cuisiner des plats d'ailleurs (notamment libanais... aaah les falafels, cette invention divine

), je crois que mes réponses lui ont donné envie. C'est assez reposant de pouvoir répondre à quelqu'un qui est dans la curiosité et pas dans le jugement.