Ca fait trois mois que je suis en colocation.
Ca fait donc aussi trois mois que je me sens oppressée à chaque fois que je reviens chez ma mère et dois y passer quelques jours. Maintenant je comprends les racines de ma légère obsession du desencombrement (je dis "obsession" mais elle ne re-fait surface que lors de mes périodes d'examens à la fac(donc maintenant)). Ma mère n'est pas une collectionneuse mais réussit quand même à remplir une étagère KALLAX Ikea de 2x2 avec ses produits, dans la salle de bain. C'est sans compter une petite cave pleine à craquer, des tiroirs pleins de bougies qu'elle n'utilisent jamais, des vêtements qui ne voient plus la lumière du jour... Et quand j'en repars, j'ai cette angoisse d'oublier quelque chose parmi ses affaires. Je me souviens que lorsque j'y habitais, j'avais développé des stratégies pour me sentir moins oppressée : mes espaces personnels étaient strictement délimités. MON armoire à chaussure, MON étage dans l'armoire de la salle de bain... Il m'est arrivé de me faire des petits chocs : je rangeais mon armoire, puis allais ouvrir sa pire armoire (avec des manteaux, des vieilles cassettes, des vieux albums, des sacs à mains...), le refermais, revenais ouvrir le mien et expirais un bon coup.
Bref, autant dire qu'en déménageant, je n'ai pas laissé le moindre objet chez moi.
Mes colocs ne m'ont jamais fait de remarque sur mon minimalisme. En partie parce que j'accroche beaucoup de déco aux murs, en partie parce que ma chambre est petite (donc, a l'air plus rapidement remplie). Il n'y a que mes coups d'un soir qui ont eu des réactions : trop blanc, trop showroom, trop impersonnel. "Mais je devrais faire quoi pour la rendre plus personnel ?". "Je ne sais pas, il y a des posters dans la mienne par exemple...", l'un d'eux a répondu.
Cette critique de l'impersonnel me semble la plus erronée : ayant peu d'objets, le minimaliste les choisit avec soin, si bien qu'il porte une vraie marque de sa personnalité. Elle en dit donc plus long qu'un poster de Manu Chao accroché au mur, qu'on aurait retrouvé dans une vieille caisse en déménageant. En outre, si ma décoration est froide (mon bureau est en verre et métal (ici), ma lampe de chevet en béton (ici), mes draps blancs, mon étagère en grille noire (ici)), peut-être que c'est en réaction au bouillonnement constant dans ma tête. Je pense réellement que cette mode du minimalisme/désencombrement est une stratégie qu'on développe collectivement face à la montée du stress. Ca me fait penser à cette vidéo de The School of Life qui s'attaque à "Qu'est-ce que le mauvais goût" et qui parle de la théorie de la compensation : "We are all a bit unbalanced inside, and get attracted by style that promises to coompensate us from the things that we are lacking within. For example, people who feel chaotic, undisciplined and cluttered inside, are liable to be very drawn to interiors that are sereine, pure and poised.".
De mon point de vue, la preuve en est que je ne conçois le minimalime comme rationnel qu'en période d'examen. Le reste du temps je me demande pourquoi est-ce que j'ai fini par donner les 42 rouges à lèvre que je possedais à une période.
Ma chambre telle qu'elle l'était il y a un mois :
Désolée pour la pavé, je profite d'en parler parce que je n'ose pas le faire dans la vie réelle.
Et c'est vraiment agréable de vous lire, longue vie à ce topic !
Ca fait donc aussi trois mois que je me sens oppressée à chaque fois que je reviens chez ma mère et dois y passer quelques jours. Maintenant je comprends les racines de ma légère obsession du desencombrement (je dis "obsession" mais elle ne re-fait surface que lors de mes périodes d'examens à la fac(donc maintenant)). Ma mère n'est pas une collectionneuse mais réussit quand même à remplir une étagère KALLAX Ikea de 2x2 avec ses produits, dans la salle de bain. C'est sans compter une petite cave pleine à craquer, des tiroirs pleins de bougies qu'elle n'utilisent jamais, des vêtements qui ne voient plus la lumière du jour... Et quand j'en repars, j'ai cette angoisse d'oublier quelque chose parmi ses affaires. Je me souviens que lorsque j'y habitais, j'avais développé des stratégies pour me sentir moins oppressée : mes espaces personnels étaient strictement délimités. MON armoire à chaussure, MON étage dans l'armoire de la salle de bain... Il m'est arrivé de me faire des petits chocs : je rangeais mon armoire, puis allais ouvrir sa pire armoire (avec des manteaux, des vieilles cassettes, des vieux albums, des sacs à mains...), le refermais, revenais ouvrir le mien et expirais un bon coup.
Bref, autant dire qu'en déménageant, je n'ai pas laissé le moindre objet chez moi.
Mes colocs ne m'ont jamais fait de remarque sur mon minimalisme. En partie parce que j'accroche beaucoup de déco aux murs, en partie parce que ma chambre est petite (donc, a l'air plus rapidement remplie). Il n'y a que mes coups d'un soir qui ont eu des réactions : trop blanc, trop showroom, trop impersonnel. "Mais je devrais faire quoi pour la rendre plus personnel ?". "Je ne sais pas, il y a des posters dans la mienne par exemple...", l'un d'eux a répondu.
Cette critique de l'impersonnel me semble la plus erronée : ayant peu d'objets, le minimaliste les choisit avec soin, si bien qu'il porte une vraie marque de sa personnalité. Elle en dit donc plus long qu'un poster de Manu Chao accroché au mur, qu'on aurait retrouvé dans une vieille caisse en déménageant. En outre, si ma décoration est froide (mon bureau est en verre et métal (ici), ma lampe de chevet en béton (ici), mes draps blancs, mon étagère en grille noire (ici)), peut-être que c'est en réaction au bouillonnement constant dans ma tête. Je pense réellement que cette mode du minimalisme/désencombrement est une stratégie qu'on développe collectivement face à la montée du stress. Ca me fait penser à cette vidéo de The School of Life qui s'attaque à "Qu'est-ce que le mauvais goût" et qui parle de la théorie de la compensation : "We are all a bit unbalanced inside, and get attracted by style that promises to coompensate us from the things that we are lacking within. For example, people who feel chaotic, undisciplined and cluttered inside, are liable to be very drawn to interiors that are sereine, pure and poised.".
De mon point de vue, la preuve en est que je ne conçois le minimalime comme rationnel qu'en période d'examen. Le reste du temps je me demande pourquoi est-ce que j'ai fini par donner les 42 rouges à lèvre que je possedais à une période.
Ma chambre telle qu'elle l'était il y a un mois :
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Désolée pour la pavé, je profite d'en parler parce que je n'ose pas le faire dans la vie réelle.
Et c'est vraiment agréable de vous lire, longue vie à ce topic !