Pour contextualiser ma réponse à Keep, que je déplace ici pour éviter de polluer le topic des CF
Je pensais ne pas répondre à ton dernier message parce qu'il n'appelait pas nécessairement de réaction, mais finalement je le fais. Parce qu'il y avait un truc qui me dérangeait et après avoir réfléchi, je pense avoir mis le doigt dessus. Pour donner une info supplémentaire (précision je pense utile), j'ai toujours voulu des enfants et donc je m'y suis beaucoup intéressée, depuis longtemps, quand tu déclares être une ancienne CF ayant changé d'avis.
Ce que je trouve problématique dans ton propos, c'est que tu annonces la chose comme si c'était de la faute des familles si elles grillent d'autres personnes en classe prio. Comme si c'était un acte définitivement volontaire et explicite pour elles de demander un passe-droit particulier, que les hôtesses leur accordent car "ce sont des familles avec enfants en bas âge".
Je suis en désaccord avec ton point de vue. Ce sont les hôtesses, qui jusqu'à preuve du contraire, décident ou non de qui peut éventuellement passer en classe prio le temps d'embarquer. Non pas parce que ce sont "des familles" mais parce que ce sont simplement des gens en difficulté. Si ça t'agace que des gens se fassent aider, il faut en vouloir à la personne qui dispense l'aide, pas ceux qui la reçoivent. Et là on entre dans une considération à la fois philosophique et politique. Est-ce de la faute de quelqu'un d'être vulnérable et donc de nécessiter de l'aide ou est-ce la faute du bon Samaritain, qui décide de son propre chef d'octroyer cette aide au dépend de quelqu'un d'autre parfois ?
Ce que je n'aime pas dans tes propos, c'est que tu as une façon de présenter les choses qui semblent dire que tout n'est qu'une question de volonté. Déjà que seul.e, on est pas à l'abri des aléas, alors avec d'autres individus, qui plus est un bébé, je pense qu'il est illusoire que tu penses que tout est toujours sous contrôle. Qui te dit que ces familles demandent ce passe-droit à chaque fois qu'elles prennent l'avion ? Je n'aime vraiment pas ceux qui disent que tant que tu n'as pas d'enfants, tu ne peux pas savoir. Mais dans le cas d'un voyage avec un bébé, tu peux dire que tu n'attendras aucune aide mais tu ne peux pas savoir à quoi tu t'engages, je suis désolée.
J'ai un modèle de bébé plutôt catalogue, qui ne pleure quasi jamais sauf quand il est très fatigué ou a faim (les bases, quoi). Elle dort souvent en transport, sinon elle reste tranquillement sur mes genoux à m'escalader ou à jouer. Pour autant, c'est une expérience qui peut s'avérer stressante pour un enfant, de se retrouver dans un aéroport, de voir des centaines de personnes, partout, qui parlent (fort), les odeurs bizarres, le stress des parents, les bagages à se transporter, marcher rapidement, s'arrêter avant le sas, repartir, les lumières fortes...
Je ne dis pas que ton bébé sera un braillard ni que tous les parents en chient quand ils partent en voyage avec leurs enfants. Mais quand tu dis "je sais dans quoi je m'engage", désolée mais j'y vois de l'arrogance et de la condescendance envers les parents qui se voient gentiment proposés d'abréger les souffrances de tout le monde (les leurs mais aussi celles des autres passagers quand l'enfant pleure pendant qu'ils font la queue pour déposer leurs bagages).
Voilà ce qui me dérange profondément : on fait passer les gens qui reçoivent une aide qu'ils n'ont pas demandée (dans 90% des cas) pour des chieurs, des nantis qui ont un traitement de faveur dont ils pourraient bien se passer, sous prétexte qu'ils ont des enfants. Pourtant, des petits arrangements de ce genre, tout le monde en profite à un moment ou à un autre. Que dire de ceux qui demandent à passer devant un gros caddy car ils n'ont que 5 objets à acheter ? Des gens petits qui se mettent devant la scène à un concert ? Des femmes enceintes qu'on laisse s'asseoir sur les rares sièges dans les centres commerciaux, parce qu'elles ont des jambes comme des poteaux et un cœur qui bat deux fois plus vite ? Théoriquement, on peut leur refuser tout avantage : ce n'est inscrit nul part que c'est une obligation de leur rendre service. Personne n'a envie d'attendre plus longtemps à la caisse, de devoir reculer d'un rang et de moins voir la scène, de devoir rester debout quand ça fait une heure qu'on arpente les magasins.
Pourtant, ben, ça se fait. Pas systématiquement. Souvent. Ce n'est pas cantonné qu'aux familles hein. Les personnes âgées sont aussi susceptibles de recevoir le même traitement de faveur.
Mais si je comprends bien la teneur du message, ça fait chier d'aider les autres sans qu'on nous ai explicitement demandé si on était d'accord ou pas.
Ok. Mais ça c'est pas un truc de CF. C'est pas un truc qu'on peut mettre sur le dos des parents et leurs enfants. Comme je l'ai dit plus haut, faut vous plaindre à ceux qui prennent la liberté d'aider sans vous consulter.
En l'occurrence, j'ai comme l'impression qu'on se trompe de cible.
Par contre, d'un point de vue légal, bien sûr qu'on a le choix. On a même le droit (voire le devoir ?) d'envoyer paître la personne qui nous pose cette question. C'est intrusif, déplacé et ça n'a rien à faire dans un entretien d'embauche. Ou alors il y a toujours la possibilité de repondre par l'absurde ("et vous ?") Si le recruteur se rend compte de sa bêtise, ça ne nous pénalisera pas forcément. Du moins mon côté optimiste veut y croire 
