Espace de discussion et de compréhension CF-parents et parents-CF

[Volokine]

Je me suis toujours demandée ce qu'attendais le recruteur comme réponse à cette question...A mon avis, aucune réponse n'est juste, tu as un utérus, game over. J'ai eu de la chance dans ma jeune carrière que l'on ne me m'ait jamais posée. J'ai beau rêver de leur envoyer également un bon gros "vas te faire voir", je n'aurais pas pu me permettre une telle réponse en entretien. En revanche, avoir le poste en ayant répondu bien gentillement à la question et le refuser pour cet épisode doit-être un moment magique.
Dans mon idéal j'imagine que j'aurais fait un petit rappel à la loi , tout en répondant la vérité. Libre ensuite d'avancer plus loin, ou non, dans le processus de recrutement.

Au final, c'est aussi en partie pour cette raison que j'ai voulu avoir un enfant tôt. On parle toujours de privilégier la carrière, pour la faire avant et avoir une place au moment de la maternité. J'ai vu les choses totalement différemment en me "débarrassant" de la maternité rapidement, et ne pas me retrouver avec un gros poste à gérer avec un nourisson. La démarche de "pourquoi un enfant" je ne peux pas tellement l'expliquer, j'en ai toujours voulu (la question que j'ai lu sur le forum CF du "pourquoi se justifier de ne pas vouloir d'enfant, ce sont les parents qui devraient se justifier d'en vouloir" m'a un peu travaillé. Personnellement je n'ai pas de réponse. Mais doit-on toujours en avoir ? Personne ne devrait avoir à justifier des choix aussi personnels tant qu'ils ne dérangent personne. Je prends malgré tout conscience qu'on a jamais besoin de se justifier de faire un enfant, par contre le faire à 25ans, ça étonne toujours, comme quoi on a toujours un truc qui dérange.

 

[LolaEnCiencia]

Je suis assez étonnée de lire (dans plusieurs interventions, je n'ai pas noté qui spécifiquement) des propos du type: ''beaucoup de parents ne se posent pas la question de pourquoi ils ont fait des enfants, ils en ont juste fait parce que c'était dans ''l'ordre des choses''.
J'ai été longtemps sans vouloir d'enfants (une bonne dizaine d'années alors que j'étais en âge d'en avoir) et j'ai eu l'occasion d'en parler avec pas mal de parents de mon entourage et lorsque je leur formulais cette idée, tous ont ouvert de grands yeux et m'ont dit qu'au contraire, ils avaient beaucoup réfléchi et s'étaient posé beaucoup de questions avant de faire des enfants. Tous, sans exception! Du coup j'avais plutôt l'idée que c'était généralement un choix réfléchi, avec pas mal de remises en cause. Mais que comme c'était assez intime, ce n'est pas forcément quelque chose dont ils parlent beaucoup à l'extérieur.
D'ailleurs, j'ai plein de ''raisons'' pour lesquelles je veux des enfants avec mon conjoint mais je n'ai pas envie d'en parler à des gens, sauf éventuellement quelques proches. Alors que c'était assez simple pour moi d'expliquer pourquoi je ne voulais pas d'enfant avant...

 

[Liluuuy]

En fait je pense que si certain.e.s ont mis qu' il faudrait demander aux parents pourquoi ils font des enfants c'est aussi pour expliquer que c'est tout aussi intrusif de demander à un parent de se justifier qu' à une personne qui en a pas/ n en veut pas .

Et je pense qu' actuellement dans la société on a plus tendance à demander à ces derniers de se justifier qu'à ceux qui ont des enfants . Et à mon avis personne ne devrait avoir à se justifier de ses choix

 

[LolaEnCiencia]

@Liluuuy je ne sais pas si c'était une réponse à mon message, dans le doute je te réponds. Je suis tout à fait d'accord qu'on ne devrait pas avoir à se justifier dans un sens comme dans l'autre. Par contre, les propos auxquels je réagissais n'étaient pas «on ne demande pas aux parents pourquoi ils ont fait des enfants» mais «les parents ne se demandent pas pourquoi ils ont fait des enfants», ce qui est assez différent.

 

[Liluuuy]

C'était pour rebondir sur

. La démarche de "pourquoi un enfant" je ne peux pas tellement l'expliquer, j'en ai toujours voulu (la question que j'ai lu sur le forum CF du "pourquoi se justifier de ne pas vouloir d'enfant, ce sont les parents qui devraient se justifier d'en vouloir"

De @Volokine .
Mais j'ai toujours un train de retard visiblement

 

[123pourquoi]

C'est fou Par contre, d'un point de vue légal, bien sûr qu'on a le choix. On a même le droit (voire le devoir ?) d'envoyer paître la personne qui nous pose cette question. C'est intrusif, déplacé et ça n'a rien à faire dans un entretien d'embauche. Ou alors il y a toujours la possibilité de repondre par l'absurde ("et vous ?") Si le recruteur se rend compte de sa bêtise, ça ne nous pénalisera pas forcément. Du moins mon côté optimiste veut y croire

Malheureusement je pense plutôt que ca veut dire faire une croix sur l'emploi en question. Faut pouvoit se le permettre.
Souvent si la question est posée c'est qu'il y a un vrai risque pour l'entreprise sur le poste (ou que les gens sont vraiment fermés sur le sujet...), donc l'entreprise préférera souvent ne pas tenter sa chance.

 

[Onirinaute]

@LolaEnCiencia ça dépend sans doute beaucoup des parents que l'on fréquente mais je pense qu'il y a aussi des parents qui ne se posent pas forcément la question, ou plutôt qui veulent des enfants parce qu'ils en ont envie et c'est tout. Et c'est recevable comme raison.
A l'opposé vu qu'être CF ce n'est pas le comportement qu'on attend de toi par défaut et qu'il est beaucoup remis en question, on est un peu obligé de réfléchir à des justifications, alors qu'en fait juste ne pas en avoir envie, ça devrait être recevable.

 

[Kaeloolagrenouille]

Je pense qu'il n'y a pas a avoir de raison à ne pas vouloir d'enfants.

Pour les enfants, je me dis que c'est un peu comme les relations amoureuses. Pourquoi se met-on en couple? Je veux dire, on peut très bien ressentir le sentiment d'appartenance, de prendre soin d'autrui, d'affection, du désir en dehors des relations amoureuses. Pourtant on s'interroge pas sur cette envie. Il y a probablement de la norme sociale et des hormones derrière cette envie. Ca peut-être pareil pour avoir des enfants. Mais l'important c'est de vouloir le bien de l'enfant à venir et prendre soin de lui. Après chacun est libre de fixer quelles valeurs il a envie de transmettre et donc de mettre une logique derrière cette envie.

Parce que sinon je trouve que c'est très jugeant de dire que c'est pas recevable d'avoir envie de faire des enfants. Avoir envie ne veut pas dire que ça va faire de la personne un mauvais parent.

 

[Ehkncholoo]

Je trouve ce topic intéressant, bon j'ai pas tout lu, j'ai eu un peu la flemme eheh.
Le fait de pouvoir dans l'idéal échanger entre CF et parents, dans le respect, c'est intéressant, de se comprendre les uns les autres, et donc d'éviter de se juger bêtement.
@justinetttte Pour répondre, j'ai surement toujours su que je n'en voulais pas, je n'aime pas les enfants.
Je veux une vie libre et sans soucis, je ne veux pas avoir a choisir un travail un appart, ou si ou ça, parce que "enfant" mais juste parce que j'en ai envie. Je ne veux aucune prison dans ma vie.
Je ne veux pas faire subir ça à mon corps, a mon couple, et pour rien au monde je ne voudrais partager mon conjoint, passé après un enfant, faire tourné notre monde autour d'autre chose que lui et moi.
En gros. y'a d'autre raison, mais ça c'est les plus importante ^^

 

[Fealynn]

Pour contextualiser ma réponse à Keep, que je déplace ici pour éviter de polluer le topic des CF

Spoiler

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Je pensais ne pas répondre à ton dernier message parce qu'il n'appelait pas nécessairement de réaction, mais finalement je le fais. Parce qu'il y avait un truc qui me dérangeait et après avoir réfléchi, je pense avoir mis le doigt dessus. Pour donner une info supplémentaire (précision je pense utile), j'ai toujours voulu des enfants et donc je m'y suis beaucoup intéressée, depuis longtemps, quand tu déclares être une ancienne CF ayant changé d'avis.

Ce que je trouve problématique dans ton propos, c'est que tu annonces la chose comme si c'était de la faute des familles si elles grillent d'autres personnes en classe prio. Comme si c'était un acte définitivement volontaire et explicite pour elles de demander un passe-droit particulier, que les hôtesses leur accordent car "ce sont des familles avec enfants en bas âge".

Je suis en désaccord avec ton point de vue. Ce sont les hôtesses, qui jusqu'à preuve du contraire, décident ou non de qui peut éventuellement passer en classe prio le temps d'embarquer. Non pas parce que ce sont "des familles" mais parce que ce sont simplement des gens en difficulté. Si ça t'agace que des gens se fassent aider, il faut en vouloir à la personne qui dispense l'aide, pas ceux qui la reçoivent. Et là on entre dans une considération à la fois philosophique et politique. Est-ce de la faute de quelqu'un d'être vulnérable et donc de nécessiter de l'aide ou est-ce la faute du bon Samaritain, qui décide de son propre chef d'octroyer cette aide au dépend de quelqu'un d'autre parfois ?

Ce que je n'aime pas dans tes propos, c'est que tu as une façon de présenter les choses qui semblent dire que tout n'est qu'une question de volonté. Déjà que seul.e, on est pas à l'abri des aléas, alors avec d'autres individus, qui plus est un bébé, je pense qu'il est illusoire que tu penses que tout est toujours sous contrôle. Qui te dit que ces familles demandent ce passe-droit à chaque fois qu'elles prennent l'avion ? Je n'aime vraiment pas ceux qui disent que tant que tu n'as pas d'enfants, tu ne peux pas savoir. Mais dans le cas d'un voyage avec un bébé, tu peux dire que tu n'attendras aucune aide mais tu ne peux pas savoir à quoi tu t'engages, je suis désolée.
J'ai un modèle de bébé plutôt catalogue, qui ne pleure quasi jamais sauf quand il est très fatigué ou a faim (les bases, quoi). Elle dort souvent en transport, sinon elle reste tranquillement sur mes genoux à m'escalader ou à jouer. Pour autant, c'est une expérience qui peut s'avérer stressante pour un enfant, de se retrouver dans un aéroport, de voir des centaines de personnes, partout, qui parlent (fort), les odeurs bizarres, le stress des parents, les bagages à se transporter, marcher rapidement, s'arrêter avant le sas, repartir, les lumières fortes...

Je ne dis pas que ton bébé sera un braillard ni que tous les parents en chient quand ils partent en voyage avec leurs enfants. Mais quand tu dis "je sais dans quoi je m'engage", désolée mais j'y vois de l'arrogance et de la condescendance envers les parents qui se voient gentiment proposés d'abréger les souffrances de tout le monde (les leurs mais aussi celles des autres passagers quand l'enfant pleure pendant qu'ils font la queue pour déposer leurs bagages).

Voilà ce qui me dérange profondément : on fait passer les gens qui reçoivent une aide qu'ils n'ont pas demandée (dans 90% des cas) pour des chieurs, des nantis qui ont un traitement de faveur dont ils pourraient bien se passer, sous prétexte qu'ils ont des enfants. Pourtant, des petits arrangements de ce genre, tout le monde en profite à un moment ou à un autre. Que dire de ceux qui demandent à passer devant un gros caddy car ils n'ont que 5 objets à acheter ? Des gens petits qui se mettent devant la scène à un concert ? Des femmes enceintes qu'on laisse s'asseoir sur les rares sièges dans les centres commerciaux, parce qu'elles ont des jambes comme des poteaux et un cœur qui bat deux fois plus vite ? Théoriquement, on peut leur refuser tout avantage : ce n'est inscrit nul part que c'est une obligation de leur rendre service. Personne n'a envie d'attendre plus longtemps à la caisse, de devoir reculer d'un rang et de moins voir la scène, de devoir rester debout quand ça fait une heure qu'on arpente les magasins.

Pourtant, ben, ça se fait. Pas systématiquement. Souvent. Ce n'est pas cantonné qu'aux familles hein. Les personnes âgées sont aussi susceptibles de recevoir le même traitement de faveur.
Mais si je comprends bien la teneur du message, ça fait chier d'aider les autres sans qu'on nous ai explicitement demandé si on était d'accord ou pas.
Ok. Mais ça c'est pas un truc de CF. C'est pas un truc qu'on peut mettre sur le dos des parents et leurs enfants. Comme je l'ai dit plus haut, faut vous plaindre à ceux qui prennent la liberté d'aider sans vous consulter.
En l'occurrence, j'ai comme l'impression qu'on se trompe de cible.

 

[Keep]

@Fealynn
Justement, je n'en veux pas aux personnes qui bénéficient d'aide...

C'est clairement contextualisé et je fais référence à une situation précise à laquelle j'ai été confrontée plusieurs fois.
Quand tu es passée prioritaire ça n'a pris que 5 minutes tu disais. Ça n'etait pas le cas dans les situations que j'ai vécu, sinon la question ne se poserait même pas.
Et je ne suis pas inhumaine, il ne s'agissait pas non plus d'enfants en pleurs ou visiblement en souffrance...

Quand je voyage je paye souvent mon billet un + cher pour prendre AF-KLM, pour maintenir mon statut prioritaire qui me permet de gagner du temps (du temps de travail dans les espaces reservés, pas pour aller faire les duty free ou manger un sandwich). La logique commerciale fait que j'ai droit à un traitement de faveur, en échange de favoriser cette compagnie. Et j'aimerais donc en bénéficier puisque c'est un dû commercial.

Je ne suis pas contre une file "situation de handicap/femme enceinte/autre..." à l'aéroport, surtout quand il y a 5 ou 6 comptoirs d'enregistrements ouverts pour un vol.

Ce qui me gêne c'est uniquement quand la file Sky priority n'en est pas vraiment une.

Tout comme dans le sens inverse les caisses affichées "prioritaires+tout public" me gênent en supermarché, car jai remarqué que les personnes prioritaires n'osent pas systematiquement y aller, car il y a déjà tout un tas de personnes non prioritaires à qui il faudrait demander de laisser leur place. Dans mon magasin Carrefour, il y a une caisse 100% prioritaire avec un téléphone qu'on decroche pour appeler un.e cassier.e et une chaise pour l'attendre. J'en bénéficie enceinte et je trouve ça très bien donc je ne crache pas non plus dans la soupe.

Je ne pense pas être arrogante ou condescendante et si c'est ce qui transparaît dans mes messages je dois vraiment mal exprimer ma pensée...

 

[Kettricken]

J'avais ecrit le message ci-dessous dans le topic des CF, pensant être dans ce topic ci.
Je l'y recopie donc


@Pomella Comme tu dis, un enfant c'est pas une pâtisserie. Rennoncer à un désir d'enfant, c'est pas la même chose que de sauter un goûter.
Je ne sais pas si tu as déjà parlé à des couples infertiles mais si c'est le cas, tu verras vite que la souffrance est réel.

Est-ce que ça veut dire que ce désir prime sur le futur bien-être de l'enfant ? Et que ce désir est souverain ?
Non bien sûr.
Mais est-ce que vivre à Paris sans être riche est une raison suffisante pour s'asseoir sur ce désir ? Alors même que toutes les autres conditions sont remplies pour rendre un enfant heureux ?
Non plus.
Sinon, on pourrait pousser le raisonnement plus loin et dire que les gens de condition modeste (je ne parle pas de la vraie pauvreté) devraient s'abstenir d'être parents car les enfant vont en souffrir. Idem pour les parents LGBT, par exemple....

Ça serait bien de ne pas juger trop vite des choix auxquels sois-meme confronté