Je voulais juste revenir sur un des points de départ. Je suis peut-être un peu couillonne, mais en fait je vois pas le problème de préférer demander aux gens que de chercher seul sur google, ou plus généralement de se reposer sur les autres au lieu de rester en soi, pour soi, par soi. Je pense que cette glorification du faire seul et ce rejet de l'assistanat (franchement ce mot, sérieux quoi) (ce que moi j'appellerais du partage) sont des résultantes de notre culture libérale qui met l'accent sur la réussite individuelle. Or d'une part on sait bien comme on l'a démontré brillamment ici que l'idée que l'on puisse, par la simple force de sa volonté, en "se sortant les doigts", "s'en sortir" (vers où ? pour quoi ?) est plutôt illusoire, mais surtout, pourquoi faire ?
Je veux dire, l'existence est à mon avis bien plus riche quand on échange avec autrui, et avoir besoin de l'autre n'est en rien méprisable. Je ne comprends pas comment on peut rester dans cet espèce de jugement libéral surmoïque : "oh le mec il a demandé à sa communauté d'amis sur twitter au lieu de rester dans son coin et d'utiliser google, le naze" :/
Par exemple, moi j'interviens quasi que sur le fil des parents. Mon fils a des boutons chelous, et moi je suis une stressée de la vie, donc je compte bien aller poster des photos de ses boutons pour qu'on en discute avec les autres collègues parents. Ben mon expérience sera bien plus intéressante émotionnellement, humainement, et intellectuellement, que si j'avais googlé toute seule. Ah oui j'aurais pu faire ma monade auto-suffisante, mais à quoi bon ? Moi ça me gêne pas d'avoir besoin, je rends aussi parfois, je suis pas en dette si c'est ça qui fait peur. D'ailleurs moi pour enfoncer le clou, je vois pas le problème de se dire qu'on pourra compter sur l'Etat pour avoir des enfants. Mais moi, je vois pas le problème d'un état social, alors
D'autant que l'échange, le besoin, le partage, tout ça, c'est peut-être un peu idiot à lire, mais c'est aussi comme ça je trouve que du nouveau, de l'excitant, du créatif, émergent ! Enfin à mon avis, c'est plutôt une question politique presque, et je conclurais donc en illustrant mes propos par ces petites photos clin d'oeil :
Sinon pour en rajouter une couche sur l'idée de
@shigurette : moi aussi je pense que quand on dit "hé les pauvres ils pourraient bien se mettre leur désir d'enfant dans la poche, car ce n'est pas RAISONNABLE", je crois qu'il y a une donnée qui n'est pas comprise. Le désir d'enfant, c'est du désir, genre avec un D, c'est de la pulsion de vie, ça sort par là où ça sort et puis ça fait son chemin et c'est très puissant. On le voit dans the handmaid's tale (à mon avis), on le voit chez les réfugiés ou les pauvres qui continuent de faire des enfants et de se réjouir de la vie qui survient même si ça va être l'horreur, même si on n'a pas les moyens.
Je l'ai déjà raconté ailleurs mais pendant longtemps je ne voulais pas d'enfants, et pour un tas de raisons mais la première essentielle c'était que j'en avais pas envie. Et puis progressivement, j'ai désiré un enfant, voilà. Et c'est vrai que je pense que la discussion est biaisée si on applique un cadre de pensée rationnel de type "calculer son budget pour partir en vacances".
Tout ça est très brouillon, désolée.