Espace de discussion et de compréhension CF-parents et parents-CF

[Treize]

Pour ce qui est des études supérieures selon les milieux, est-ce qu'il n'y a pas aussi un mécanisme de limitation par les parents ? Je vais prendre un exemple très concret pour expliciter ma pensée. Mon mari donnait des cours de maths il y a quelques années et il a eu une élève plutôt douée (un peu feignasse donc les parents ont fait un effort financier (120€/mois) pour lui donner les cours de soutien pour la forcer à bosser un minimum). Mon mari parle de ce qu'elle veut faire avec ses parents, elle voudrait faire pharmacie et direct les parents disent "oh non, fais plutôt préparatrice en pharmacie, ce sera déjà bien, c'est un bac+2 !". Mon mari a donc sorti l'artillerie lourde pour les convaincre de la laisser tenter pharmacie. Et là dernièrement il a pris de ses nouvelles et... elle a réussi le concours et est à la moitié de ses études... Et il a des tonnes d'exemples dans le même genre d'enfants qui voudraient viser un bac+5 type ingé et les parents freinent en disant que BTS c'est déjà super par rapport à eux (ça constitue effectivement une amélioration). Certains parents ont écouté, d'autres non et ça faisait râler mon mari très fort que le facteur limitant soit le parent qui veut que l'enfant fasse mieux que lui mais pas "trop" non plus (l'argent pour le soutien aux études ne rentrait pas en ligne de compte, j'imagine que sinon c'est le cas effectivement). Il le retrouvait chez tous les parents qui n'étaient pas cadres (et +) alors que chez les cadres et assimilés, les enfants étaient poussés au maximum de leurs capacités (typiquement la fille de deux médecins a réussi le concours médecine par exemple).
@Ethelle c'est une coïncidence ou c'est un vrai effet ?

 

[Clemens]

J'ai un peu envie de pleurer quand je vous lis ^^ on paye 700 euros par mois de nourrice pour 45h/semaine, sans compter les repas. Et on a 170 euros de la CAF (le minimum parce qu'on gagne 200 euros de trop à l'année ) donc 530 euros pour notre pomme par mois... alors qu'on gagne à peu près comme @Efe' , ça se joue à vraiment pas grand chose ^^'

Mais bon, on se plaint pas, heureusement qu'on avait un peu d'épargne avant de se lancer parce qu'on finit pas toujours le mois sans y toucher... j'imagine que ça ira mieux l'année prochaine, avec le crédit d'impôt pour la garde, et la demi-part en plus

 

[Efe']

@Clemens : moi qui veux préparer le concours de B, au moins si je me loupe, ça me fera une consolation, c'est peut être pas si avantageux pour moi financièrement^^

C'est fou quand même les différentes de prix entre ville/campagne, et selon les régions..

 

[Ethelle]

@Efe' effectivement le fait que tu fournisse les repas et que ça soit pas un temps plein (c'est 45h le temps plein !) ça joue je comprend mieux ! Sinon tu serais effectivement sur la fourchette de mes copains en campagne.

@Treize non c'est bien un phénomène étudiée en socio. On identifie un mouvement général (ce qui n'exclut donc pas les choix individuels, mais là je parle vraiment d'un point de vue sociologique et donc plus général) : globalement plus les ressources socio-économiques de la famille sont précaires, plus est étudié le ration coût/risques des études supérieures.

 

[Biancaa]

@Treize C'est drôle ce que tu dis sur les limitations des parents quant aux études des enfants car j'ai l'impression qu'autour de moi c'est plutôt l'inverse . Les parents poussent leurs enfants à faire des études poussées, mais gratuites obligatoirement, et sans les relations qui aident derrière pour s'en sortir (je parle par exemple du droit, de l'économie...), ce que je trouve parfois contre productif. Mais c'est basé sur des cas particuliers donc ce que je dis n'est pas forcément pertinent de ce fait .
@Efe' Si ce n'est pas indiscret, tu es dans quel ministère ?!! Je pense avoir une petite idée mais pas certaine Où comment j'ai l'impression de me faire rouler dans le mien en étant B

 

[Efe']

@Biancaa

Spoiler: J'édite quand tu auras lu

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[Lilliy]

@Onirinaute
Ça depend des ecoles c'est vrai. Mais elles sont souvent moins accessibles que les facs malgré tout. Et puis, il peut être mieux vu d'avoir fait une prépa. Certaines ont des coûts annexes qui ne sont pas des frais d'inscription (voyages d'etude par ex) etc etc. Je parle d'écoles d'ingé car j'ai des exemples autour de moi, mais oui c'est encore plus flagrant dans les ecoles de commerce ou dans d'autres filières.
Il y a aussi une méconnaissance de l'accessibilité chez les classes populaires. Ce qu'on ne cherche surtout pas à changer ni dans les écoles, ni lors de l'orientation.

 

[Biancaa]

@Efe' Merci! Après je ne me plains pas de ma situation non plus

 

[Chambray]

Je suis totalement d'accord sur le fait que comme souligné par @Lilliy, avoir des enfants en faisant partie de la classe ouvrière ou moyenne basse,c'est tout à fait faisable et heureusement !

Mais quand même, il y a un truc qui je crois n'a pas été mentionné pour l'instant dans les depenses qu'engendre un enfant (et pourtant c'est pas un des moindres !), c'est le coût de les loger !

Un enfant, il lui faut sa chambre et une chambre supplémentaire, putain ça coûte cher, surtout en milieu de ville/banlieue !! Ca n'est pas possible ou desirable pour tout le monde de déménager à la campagne ou hors de l'île de France. Alors ok, quand ils sont petits, on peut en mettre deux dans la même chambre mais ça n'est que repousser le problème parce que c'est quand même compliqué d'avoir deux ados dans la même chambre.

Mais voilà, payer une chambre ou deux voire trois supplémentaires sur un budget qui lui ne bouge pas, voire diminue avec l'inflation et le coût de la garde... Je comprends que les gens s'arrêtent de plus en plus à un seul enfant

 

[Liluuuy]

Il faudra que je retrouve l'étude, mais il y 'a quelques années de cela j'avais lu un article qui expliquait que des cadres supérieurs à paris intra muros, quand ils voulaient un deuxieme enfant ( et donc logement plus grand etc) étaient souvent "contraint" (alors on parle pas de meme contrainte qu'une classe plus précaire) de partir de Paris pour avoir leurs exigences (qui n'étaient pas non plus "obtenir un palace") à l'époque je me m'étais dit "mais comment font les classes moyennes, et précaires etc " .

La réalité c'est que quand je travaillais à Paris avec ma paye d'infirmiere dans la FPH ben , aucune de mes collègues n'habitaient Paris, celles qui avaient des enfants habitaient en banlieu, et pas proche (donc visualisez 12h de travail plus 2h ou 3h de route par jour ) ou en province (Compiegne Beauvais etc) (deja que sans enfants on galérait mais j'imagine pas avec) .

 

[Marie Obrigada]

Ce sujet me questionne beaucoup.

Actuellement, je vis sous le seuil de pauvreté avec mon mari et mes 2 filles. Bizarrement la question de l’argent ne commence à nous freiner dans nos projets de famille nombreuse que maintenant. Dans notre idéal on vivrait simplement mais avec beaucoup d’amour avec nos 4 enfants. Bon, la réalité n’est pas tout à fait là mais ça va pour le moment.

La garde est effectivement actuellement un gros budget même si nous obtenons l’aide maximale. Nous avons pourtant fait le choix de ne pas scolariser notre ainée dès ses 3 ans en TPS mais en septembre suivant, donc continuer de payer la garde une année scolaire de plus.

On vit un peu au jour le jour. Je ne me projette pas encore dans 15 ans, avec les études supérieures, un logement en ville, le permis, etc. Si j’y pense, je vais clairement paniquer, culpabiliser et braquer une banque… surtout que j’ai eu la chance d’avoir des parents avec des salaires corrects, bons gestionnaires et donc je n’ai manqué de rien sans être gâtée non plus par des futilités (mais en sachant que c’était possible, je n’en avais pas vraiment envie) : vêtements neufs, 2 semaines de vacances en famille l’été, une semaine au ski, colos, permis + première voiture, études en fac privée avec logement, grande maison… Je crois que je ne pourrais jamais offrir tout ça à mes enfants. On se console en passant de bons moments gratuits mais parfois je culpabilise énormément de ne pas réussir dans ma vie pro alors que j’ai un bac + 5. Je culpabilise aussi de certaines dépenses futiles (du genre la boite à goûter Reines des Neiges à 5€ que je n’ai pas pu refuser à ma fille alors que ce n’est pas du tout indispensable).

Je crois que notre situation est plus difficile à vivre pour moi que pour mon mari car mon niveau de vie adulte est très inférieur à celui que j’avais enfant, alors que lui augmente… d’où des incompréhensions régulières.

Bref, pour revenir à la question, faut-il avoir des moyens financiers pour faire des enfants, je crois qu’en France la politique familiale est encore assez favorable pour que le critère financier ne soit pas totalement un frein. Dans d’autres pays c’est difficile dès le premier enfant dès le plus jeune âge.

 

[Lilliy]

Après, oui un enfant ça a un coût (c'est vrai que la chambre supplémentaire ça peut être un vrai frein). Mais on le sait. Donc les gens qui choisissent de faire des enfants savent qu'ils devront rogner sur autre chose. C'est valable pour toutes les classes sociales en fait.
Parceque ça n'est pas dit qu'un couple de cadres qui est habitué à un certain train de vie prenne mieux le fait de devoir se passer de certaines choses qu'un couple d'ouvrier qui lui a déjà l'habitude de se contenter de moins de confort. Des fois, ce n'est pas le ratio de ce que coûte un enfant au foyer qui passe mal, mais simplement le fait de devoir abandonner certaines choses (et pas forcément matérielles).