Personnellement, j'ai dans mon entourage deux mères qui regrettent
La première a un fils de 5 ans dont elle doit s'occuper fort seule, étant donné que le père bosse comme un fou. Elle dit qu'elle trouve ça trop dur, que ça génère trop d'angoisse pour elle. Elle n'avait pas prévu que ça serait si angoissant. Elle a notamment peur de mourir et de laisser son fils sans maman. D'autant qu'elle a peut de relais : sa famille à elle vit à des milliers de km, par-delà des océans entiers. Et sa belle-famille... ben c'est compliqué. Donc son mari la tanne pour un deuxième et elle s'y refuse net.
L'autre à deux fils adultes (genre aux alentours de 30 ans). Elle, je sais qu'elle a beaucoup réfléchi, et à chaque fois. Mais malgré tout, elle dit qu'elle n'avait pas prévu de si mal vivre le fait d'avoir deux êtres humains totalement dépendants d'elle. Elle est très indépendante, très volontariste, elle prend toujours les choses en main, elle aimait son travail et se défonçait pour sa carrière. Elle dit qu'à refaire, elle le referait pas.
Ceci dit, on avait eu une fois une conversation super intéressante sur le fait que c'est au fond très dur de savoir quelle situation nous aurait mieux convenu.
L'amie en question avec ses deux fils expliquaient pourquoi elle n'en aurait pas eu si elle avait su. Mais dans le groupe qui discutait, il y avait une femme de 42 ans dont le désir d'enfant s'était réveillé un ou deux ans avant et qui venait tout juste de se retrouver célibataire. Autrement dit, elle était en train de devoir faire le deuil d'avoir un enfant biologique.
Et elle rétorquait à mon amie maman qu'elle ne pouvait pas savoir si elle n'aurait pas mal vécu le fait d'être privé du choix d'être mère. Moi-même, j'étais à l'époque en plein dans une situation d'infertilité, à pleurer chaque mois quand mes règles revenaient, et j'avais tendance à appuyer son propos : qu'une fois qu'on a eu un enfant, on peut dire que ça ne nous convient pas mais on n'a aucune idée si ça ne nous aurait pas déchiré le coeur de ne pas arriver à en avoir.
Ce à quoi notre amie maman rétorquait que l'inverse était vrai aussi.
Moi perso, ayant été CF jusqu'à 31-32 ans, c'est une des choses qui me fait le plus peur (à un ou deux jours d'accoucher) : c'est de me retrouver à me dire que je me suis trompée.
Mai en même temps, j'ai tellement souffert pendant ces 3 ans où je n'arrivais pas à tomber enceinte que je me dis qu'il valait mieux prendre le risque d'avoir un enfant et de croiser les doigts pour kiffer ça que de rester dans cette souffrance.
Mais clairement,
@Mamzelle.Sleepy , ton collègue plane : on peut y avoir réfléchi des mois avant (cf bibi) et ne quand même pas être prêt, ne quand même pas pouvoir savoir si ça va nous plaire d'être parent sans l'avoir expérimenté
Ca me fait rire d'ailleurs : j'ai parfois l'impression que les hommes sont plus prêts à s'indigner du discours autour des potentiels regrets. Serait-ce parce qu'au final, la venue d'un enfant affecte souvent moins leur quotidien...?
) et de lui dire que tout est possible, même le non exceptionnel !
Typiquement, dans la famille de mon compagnon, on ne fait pas d'études. Ça ne veut pas dire qu'ils n'essayent pas d'avoir un certain train de vie (investir dans la pierre est important par exemple) mais ils ne voient pas du tout les études comme une rampe essentielle. Après, nous parlons d'un cas peut-être particulier puisque l'Angleterre n'a pas le même système éducatif que la France (frais d'inscription basés sur le modèle américain).
).
Merci de ta bienveillance envers ma question. Ca me rassure qu'une non CF me dise ça. Et je comprends totalement ton positionnement, et c'est limite rafraîchissant pour moi de voir des personnes assumer que non tout n'est pas rose.
