Espace de discussion et de compréhension CF-parents et parents-CF

[just_in_case]

Hello (poke @Anechka ) c'est une question très intéressante de se demander d'où vient notre désir (ou non-désir) d'enfant et comment on se positionne là-dessus Du coup j'ai mis du temps à me motiver mais j'ai fini par rédiger cet immense pavé, que j'ai découpé en parties pour un peu plus de clarté.
Après je réagirai peut-être aussi sur d'autres interrogations / conversations en cours si j'ai la foi mais là il fallait que « j'accouche » de ça, ça me trottait dans la tête depuis des jours et j'ai lu avec beaucoup d'intérêt les autres messages sur le sujet.

Spoiler: Sur le désir d'enfant

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[uefuef]

@Kettricken Je pense que c'est là qu'on touche du doigt des vrais incompatibilités de mode de vie : pour moi, un concert ou un resto une ou deux fois dans l'année pour se retrouver en amoureux, après des années sans pouvoir le faire, ça ne me conviendrait pas du tout ! Le frère de mon copain et sa femme vont justement faire un week-end en amoureux là, et c'est le premier depuis la naissance de leur petit dernier, qui a bientôt 2 ans. Rien que cette perspective ça me dévaste quoi Et aussi tu parle de faire des sorties avec les enfants etc, évidemment très cool, mais c'est pas du temps "en amoureux" du coup. Enfin après je suppose que quand on fait des enfants on accepte tous ces changements parce qu'on voit surtout le positif dans la parentalité, alors que forcément moi qui n'en veut pas, tout ce que je vois c'est qu'avec un enfant on a plus vraiment de temps pour son couple et pour ses passions personnelles.

Par contre oui, il y a une vie après la petite enfance et même une fois que les enfants sont grands ! Mes parents (qui m'ont eu à 40 ans) ont "redécouvert" leur couple quand j'ai quitté la maison et aujourd'hui je pense qu'ils sont trop bien, ils ont plein de projet, ils voyagent, vont à des concerts et tout, à bientôt 70 ans ils s'éclatent et ça me fait trop plaisir ! Quand j'étais enfant (et même ado) je les ai toujours vu dans le rush, à courir partout, à jamais prendre de temps pour eux, très peu de sorties, ils étaient très souvent fatigués et énervés l'un contre l'autre, et je pense que c'est aussi parce que j'ai eu ce modèle là que j'arrive pas à concilier "être super amoureux" et "être parent" Parce qu'en vrai quand j'étais enfant, mes parents n'avaient que peu de gestes tendres l'un envers l'autre, c'était surtout des engueulades (pas violentes ou quoi mais des désaccords constants quoi) ou des discussions pratiques sur la vie quotidienne. Aujourd'hui ils sont beaucoup plus apaisés, se prennent nettement moins la tête et font plein d'activités ensemble, ce qu'ils ne faisaient jamais ! La retraite et le départ des enfants, ça change la vie

 

[Dragonya]

@uefuef tout dépend aussi de ton rythme avant d'avoir des enfants aussi et du relais que tu as autour de toi. Avec mon conjoint on fait plus de weekend a deux maintenant que avant par contre on fait moins de sorties car on peut le faire garder une nuit de temps à autre mais plus difficilement une soirée simple et qui a avoir une nuit autant se faire un weekend. Mais de base on sort très peu (on a vécu notre meilleure vie confiné pendant le COVID).
Par contre oui avec un enfant tu as moins de temps pour tes loisirs... Enfin encore une fois ça dépend de tes loisirs. Dans mon cas je lis toujours autant, je joue autant aux jeux vidéos mais je regarde moins de série. Mais on sort avec lui, on peut même jouer à des jeux de sociétés avec lui a côté et on a hâte de pouvoir jouer a des jeux de société avec lui. Mais on n'a jamais été du genre road trip, excursion dans la nature... Donc je ne sais pas comment on se serait adapté avec ce genre de loisir.

 

[Kettricken]

@uefuef ah mais de base, c'était pas notre rythme non plus On allait tout le temps au ciné et au resto. On avait diminué les city trips pour des raisons écolos mais on faisait des petits we
Par contre c'est vrai qu'avec les amis, on avait déjà adopté la mode des diners les uns chez les autres. On allait moins souvent au resto. Mais on allait encore au ciné avec eux, ou à une expo ou autre.

Maintenant, on a donc une soirée en amoureux l'extérieur par mois. . Et , on a fait notre premier we à 2 quand notre fils a eu 3 ans ()
C'est effectivement pas du tout le même rythme. Et parfois ça me manque (beaucoup). Et la question, c'est : est-ce que ça en vaut le coup ?
Pour moi oui, mille fois. Parce que notamment, j'ai déjà connu le mode de vie sans enfant avec mon compagnon, et on a bien profité. Là je profite d'autres choses.
Et pour d'autres ça sera non car ce qu'ils vont trouver dans la parentalité ne va pas assez les intéresser pour compenser ce qu'ils y perdent.

Par contre, je suis pas super d'accord de dire qu'on n'a plus de temps pour les passions perso. On en a moins, c'est sur, mais il en reste encore pas mal.
Quand j'étais fencesitter, j'avais été terrorisée par une amie sexagénaire qui m'avait dit que quand elle avait eu ses deux enfants, étant donné qu'elle bossait temps plein, elle avait réalisé que désormais, elle avait le temps pour le tricot ou la lecture, pas les deux.

Moi j'ai du abandonner un de mes loisirs (l'apprentissage du japonais. J'aurais le temps, mais j'avais pas l'énergie les premières années) mais je cours toujours comme avant, je lis, je joue à ma switch, j'ai pris des cours de tir à l'arc...
Le tout, c'est d'avoir un compagnon qui fait sa part (et peut-être de n'avoir qu'un seul enfant).
Et y a des périodes aussi : quand mon fils avait 18 mois, on pouvait le mettre en porte-bébé et continuer à faire des randos comme avant. Maintenant qu'il marche, c'est plus compliqué de faire 10-20km.

Tu as moins de temps, mais tu en as encore plein. La majorité des gens ont des enfants et des loisirs.
Après, je parle de loisirs, et toi de passion donc on ne parle peut-être pas du même niveau d'implication.

EDIT : ah et aussi, pour certains dont moi, ton enfant DEVIENT un loisir
Avant, je voyais le côté "ohlala dire que les gens qui ont des enfants ils rentre chez eux fatigués du boulot et ils DOIVENT encore s'en occuper"
Alors que la plupart du temps, je KIFFE m'en occuper. Jouer à des jeux de société, faire des bricolages ou lui lire des livres, c'est un loisir pour moi
L'aspect relou de ce loisir par contre, c'est que c'est pas toujours toi qui décide quand tu t'y consacres, et combien de temps

 

[Efe']

Vos messages sont super intéressants, c'est vraiment chouette de voir vos différents parcours et réflexions!

Pour ma part (attention, pavé!):

Spoiler: Éducation et influence

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Spoiler: Mon désir d'enfants

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Spoiler: Ce que ça m'a apporté que je n'imaginais pas

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Spoiler: Ma vie avec les enfants

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[Kettricken]

@Dragonya @Efe' clairement, avoir un entourage qui peut aider, et notamment des grands-parents qui peuvent et veulent prendre les enfants de temps en temps, ça change tout.
Nous on n'a pas ça, mais je m'étais habituée les premières années à avoir 0 aide, donc maintenant qu'on a une soirée par mois grâce à ma soeur, je m'estime super chanceuse
Mais sans ça, j'aurais fini par faire appel à une babysitter

 

[uefuef]

@Kettricken Oui pour la question des loisirs/passions, sans doute que j'exagère un peu, et ça dépend de beaucoup de choses (de l'importance des passions, de l'implications du conjoint ou d'autres membres de l'entourage, du nombre d'enfant etc). Mais disons que ça me parait évident que forcément, avec un enfant en bas âge, on a forcément moins de temps pour soi. Et (j'en parlais sur l'ECM hier d'ailleurs) je me faisais la réflexion que je galère à trouver un équilibre entre mon boulot, ma famille, mon mec, mes loisirs, mes amis, mon aspiration à avoir un mode de vie sain, sans péter complètement un cable ou déprimer. Et je n'ai pas d'enfant dans l'équation ! Donc c'est vrai que ça me parait absolument inimaginable (pour moi je le précise) d'ajouter un enfant et de pouvoir le gérer alors que je trouve déjà difficile à l'heure actuelle de faire tout ce que je veux faire.

Quand tu dis que s'occuper d'un enfant peut être un loisir, oui je le comprends parce que j'apprécie m'occuper de mes neveux ou ceux de mon copain, mais j'apprécie aussi tellement que ça ne dure que quelques heures et après pouvoir retrouver ma tranquilité ! C'est systématiquement ça qui me conforte dans ma décision, quand après une bonne journée avec nos neveux on se regarde avec mon mec et on se dit "Youpi retour au calme !" C'est le côté un peu "sans pause" de la parentalité qui me rebute, même si j'imagine que ça ne dure que quelques années et après l'enfant devient plus autonome au niveau de ses occupations.

 

[Kettricken]

Oui moi aussi parfois le côté "sans pause" me rebute
Après, mon fils me manque de ouf quand je pars quelques jours.

Pour le fait de gérer "tout", moi j'avais un bon équilibre avant d'avoir un enfant... ben c'était aussi effrayant quelque part que si je n'avais déjà pas réussi à avoir cet équilibre. Effrayant parce que justement, tout roulait et j'allais foutre tout en l'air. Mais quelle idée

Je comprends totalement que toutes les contraintes liées à la parentalité soient un repoussoir. C'est clair et net que c'est un choix qui vient avec beaucoup d'obligations et de... ben je trouve pas de meilleur mot que contraintes.
Le truc est que je peux très bien expliquer les contraintes, les personnes sans enfants les comprennent assez bien.
Par contre expliquer pourquoi je quitte le travail le coeur battant de joie à l'idée de faire un calin à mon fils, ben c'est plus compliqué. Ou juste que je kiffe le voir grandir, découvrir le monde et affirmer peu à peu qui il est.

Perso, je me dis que j'ai pris le meilleur de ma vie sans enfant et sans mec, le meilleur de ma vie de couple sans enfant, et là j'essaie de prendre le meilleur de ma vie de famille avec enfant qui finalement ne durera pas si longtemps
Bon je redoute un peu l'étape vie de famille avec un ado, mais on s'adaptera. Et s'il est trop saoulant, ça facilitera le passage à l'étape suivante

Et une fois encore, je pense que une vie sans enfant est tout aussi riche et pleines d'étapes. Et quand je pensais que je n'arriverais pas à avoir d'enfant, je m'étais préparée une année fabuleuse pour compenser.
Donc franchement, y a pas de mauvais choix en l'absolu en la matière (mais y a des choix qui conviennent mieux à certaines personnes qu'à d'autres)

 

[Destiel Mok´]

Pour moi la question se pose pas car célibataire je voulais déjà des enfants. Mon mec était plutôt CF, mais en même temps quand je l'ai rencontré je lui ai dit que j'en voulais, il était ok.

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@Anechka , 100 ans plus tard

Pour la question de l'égoisme

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Pour le club des mères, bah en fait moi je trouve que c'est une réalité à laquelle on n'échappe difficilement. Perso je me considère comme féministe, déconstruite, consciente des enjeux etc. N'empêche que les parents avec qui je me suis faite amie à la crèche ce sont des mères. Quand on organise des après midi avec les copains de ma fille et leurs parents, les mères sont entre elles à essuyer le nez des petits pendant que les mecs parlent de trucs cools. Et ça me rend méga jalouse car j'en ai pas grand chose à foutre des conversations "petite enfance".

Mais en fait, je n'ai pas envie de sortir de la non-mixité non plus. Je préfère quand nous les mères on s'autorise à parler d'autre chose entre nous que des trucs logistiques, mais je n'ai pas le besoin de trainer avec des mecs non plus. Je m'entends bien avec tout le monde en général, hommes et femmes, je rigole et papote volontiers avec les potes de mon mec et les mecs de mes copines. Mais je préfère la compagnie des femmes de manière générale. Ca me passera peut-être mais entre Me too et la maternité, j'ai trop pris conscience des mécanismes de domination et des attitudes genrées systémiques de ces monsieurs et j'avoue que j'ai de plus en plus de mal à le supporter . Donc OK pour rester dans le clan des mères tant qu'on y parle de trucs intéressants (et comme de toute façon je suis incapable de parler de choses qui ne m'intéressent pas et que j'ai tendance à entrainer les gens dans des discussions philosophiques, la plupart du temps même au sein du gynécé, je parle de trucs intéressants).

 

[Illyria]

En tant que CF, il m'est arrivé de ressentir cette envie viscérale d'avoir un enfant.

Je pense que ça doit être hormonal, car l'envie était toujours fugace et irrépressible, comme si rien d'autre ne comptait à ce moment-là. Une fois que je me posais et que j'y réfléchissais, l'envie disparaissait tout aussi sec.

J'ai toujours dit que je ne voulais pas d'enfant mais que si un jour je devais changer d'avis, ce serait avec mon copain et personne d'autre. Je ne me sentirais jamais capable d'affronter ça avec quelqu'un d'autre.

Il s'avère qu'on est tous les deux CF finalement, mais lui de son côté c'est pas tout à fait comme moi. Je pense qu'il trouve des aspects intéressants dans la parentalité mais il pense qu'il sera mieux sans enfant pour plein plein de raisons. Moi j'ai jamais vraiment trouvé de truc sympa au fait d'être parent, et plus ça va moins j'en trouve.

A 37 ans maintenant je suis sûre de ne pas changer d'avis et lui aussi. Mon non désir d'être mère et son non désir d'être père se renforcent année après année et à mesure qu'on construit nos vies avec cette idée finalement. Et bon, ça fait 14 ans qu'on est ensemble et qu'on "grandit" avec cette décision ensemble aussi.

On me demande souvent (et c'est un peu fatigant) comment je réagirais si je tombais enceinte sans le vouloir (sous entendu: si c'est une volonté de la vie tu ne diras pas non) et clairement jusqu'ici ça a toujours provoqué en moi une immense angoisse d'être "coincée" avec un enfant que je n'ai pas voulu. Je psychote pas mal là-dessus d'ailleurs, toujours peur que la pilule fonctionne pas toussa toussa...

 

[Furya]

J'irais lire les réponses mais du coup, je voulais apporter mon témoignage sur l'envie d'enfant/ le désir de maternité.

Spoiler: Ne pas citer

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Edit: j'ai lu les réponses et je ne vais pas polluer avec un DP.
Pour le temps en amoureux, j'avoue que c'est assez dur pour mon copain, lui qui a besoin de relations (calins, et autre) il a du mal à vivre le fait que moi pas spécialement (j'ai toujours été comme ça, mais c'est "pire" maintenant). Par contre, on estime que les sorties avec notre fils, c'est aussi des sorties pour nous. Et vu que j'ai la chance d'avoir des vacances régulières, on s'accorde des journées quand notre fils est à la crèche (d'ailleurs que je suis en vacances, mon fils va à la crèche, je suis cette mère indigne, mais là je ne ressens aucune culpabilité.) Je pense que je retrouverais mon "amoureux" un jour plutôt que mon coparent. Déjà le fait qu'il fasse des efforts dans la gestion de la maison, ça m'aide dans ma vision des choses.

Je crois que je prends les perturbations (genre les pleurs et le manque de sommeil) de façon un peu plus sereine, parce que je sais que mon fils sera mon seul enfant et que bientôt, ça n'arrivera plus. Du coup, ça aide (mais clairement, me lever à 5h parce qu'il a fait un cauchemar et qu'il n'arrive à se rendormir que sur moi, oui je pourrais m'en passer).

Pour le clan des mères, j'avoue ne pas avoir ce problème parce que je n'ai pas beaucoup d'amies proches. Quand je vois mes amies dans ma ville natale, nous sommes 2 mères et 2 CF. Oui on parle de nos enfants, mais c'est loin d'être le sujet principal. Je vais voir deux copines cette semaine, elles sont CF, et à moins qu'une m'en parle, je ne pense pas parler de mon fils (à part "oui oui il va bien" mais après les détails ne sont pas très intéressants finalement).
Après, je pense que je serais un peu vexée si j'avais des amis et que, par défaut, j'allais me retrouver dans ce clan là. Parce que, pour moi, ça me fait penser à ces femmes qui gèrent tout avec la tête sur les épaules et moi, je ne suis pas comme ça. Je sais que je gère ce qu'il faut mais j'ai tellement l'impression d'être une grande gamine parfois, que je me sens un peu illégitime en maman

Et je ne sais plus qui en parlait, mais mon fils me donne envie de "mieux faire". Il me donne envie d'être fière de moi pour qu'il puisse se dire que sa mère a réussi en fait. Et il me donne envie d'être plus moi aussi, de vraiment plus m'assumer. (c'est un travail en cours) et pour ça, je lui en suis très reconnaissante.

 

[Musaraigne]

Personnellement, j'avais toujours pensé vouloir des enfants "un jour" sans trop savoir quand, probablement en partie par formatage social ("c'est une étape de la vie") et en partie par curiosité vis-à-vis de l'expérience de la parentalité. Mais ce qui m'a convaincue que j'en voulais un "là maintenant" (en tout cas dans les quelques années qui venaient), ça a été paradoxalement d'avoir recours à une IVG, à un moment où pour le coup le timing n'était pas bon du tout pour avoir un enfant, pour plein de raisons. J'étais déjà avec mon mec, depuis assez peu (ça a joué dans la décision, mais il y avait aussi des raisons professionnelles et tout simplement du "pas prête là tout de suite maintenant" et le fait qu'il n'était pas prêt du tout non plus), et en fait ça m'a rendue beaucoup plus triste que ce que j'imaginais. Je me projetais en train d'être soulagée par mon IVG, et finalement c'était le cas mais il y avait un vrai mini-deuil que je ne m'attendais pas du tout à vivre. Je ne regrette pas du tout avec le recul parce que déjà mon enfant, celui qui dort à côté, n'aurait pas existé sinon ; et parce que ça m'a permis de mûrir un peu plus ma réflexion sur le désir d'enfant. Grosso modo ce qui m'a réellement animée, c'était le fait que je trouve que la vie c'est absolument dingue - entre tout ce qu'il y a potentiellement à apprendre (que ce soit jouer du trombone, parler portugais, comment marche un frigo, skier, jouer à LOL... ) et à expérimenter (le goût des aliments, les relations amicales/amoureuses/familiales, la fierté quand on a réussi quelque chose, l'émotion devant un film...), je trouve que même avec toute la tristesse qu'il peut aussi y avoir et la situation politique et écologique vraiment pas évidente dans la quelle on est j'ai beaucoup de chance d'avoir droit à ma fenêtre de quelques décennies pour expérimenter le monde, et c'est suffisant pour avoir envie de la donner à une autre personne.

Côté temps libre, j'ai encore assez peu de recul parce que notre enfant est encore tout petit (6 mois), et que les règles du jeu changent tout le temps - par exemple au début il était souvent content de juste nous regarder faire la cuisine / du sport / le ménage / autre avec ses grands yeux, maintenant il demande beaucoup plus d'interactions avec nous quand il est réveillé donc clairement il faut qu'il y en ait un de nous deux qui soit avec lui, ce qui est super chouette parce qu'il est à un âge où il apprend plein de trucs mais réduit nettement le temps libre (et on sait que ça s'inversera à nouveau plusieurs fois, qu'il aura des périodes où il sera plus ou moins demandeur). Mais j'en ai globalement plus que ce que j'imaginais - il y a certaines choses qui sont un peu passées à la trappe, mais globalement c'est plus que ça a changé de forme qu'autre chose. Par exemple j'ai moins de temps pour lire, mais du coup je me suis mise à optimiser mes trajets pour aller au travail avec beaucoup plus de podcasts qu'avant et je compte me mettre aux livres audio. Je tenais énormément à continuer le sport mais je tiens à mon créneau du soir pour être avec mon bébé (je travaille à temps plein), donc maintenant j'en fais plutôt le matin avant d'aller au boulot, pendant ma pause de midi ou le week-end (et mine de rien je case encore assez facilement 4 séances de course à pied par semaine, et 2 ou 3 de renforcement musculaire ou de yoga). On a diminué les loisirs incompatibles avec le bébé réveillé en même temps, et maintenu ceux qui étaient compatibles (typiquement la rando, pour le moment ). On ne sort pas le soir pour le moment mais on était déjà assez casaniers, on n'a jamais été des oiseaux de nuit. A choisir ce qui me manque c'est plus de pouvoir me déplacer le week-end sans la logistique du bébé qui, pour le moment, n'aime pas du tout dormir hors de chez lui - on se doute qu'il finira par s'habituer, mais pour le moment ça implique à chaque fois un endormissement un peu hardcore.