Espace de discussion et de compréhension CF-parents et parents-CF

[Membre supprimé 354348]

@Anechka

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@Holy_Raccoon

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[Kettricken]

Est-ce qu'il y a des gens fence-sitter voire CF qui ont constaté une envie irrépressible d'avoir un enfant en étant célibataire ?

La poussée d'hormones que j'ai eu à 27 ans, c'était quand j'étais célibataire. J'en parlais dans mon vieux message mais en gros je ne voulais toujours pas d'enfant mais mon corps me criait "bébééééé!"
Mais clairement, avec le recul, je pense que mon CFisme et mon fencesitterisme ont été fort alimenté par le fait que je n'ai vécu aucune histoire d'amour vrai avant 29 ans. Aucun couple ni rien. Du coup, je pense que le truc s'est auto-alimenté, que je me suis en partie mentie à moi-même et que les choses auraient été différentes si j'avais vécu de vraies histoires de couple plus jeune


@Anechka je trouve tes messages super riches. Je vais répondre un peu en vrac.?
Sur le fait que ton mec pourrait regretter un jour : oui c'est vrai. Et toi aussi. Quelque soit votre choix en fait. Que vous décidiez d'avoir un enfant ou non, vous pourriez le regretter.
Le soucis, c'est pas tellement le regret en soi, c'est comment vous le géreriez à deux. Si l'amour est toujours là, vous essayeriez de passer outre ce regret à deux.
Et tu ne peux pas changer toi d'avis de crainte que lui le fasse.
Une de mes proche est en couple de longue durée avec son mec, ils approchent la quarantaine, ne veulent pas d'enfants, et parfois elle se tracasse aussi de savoir si lui le regrettera un jour, ou si elle le regrettera. Mais là, ils ont vraiment pas envie donc bon.

Au début de ma relation, mes arguments CF avaient eu aussi un certain écho chez mon mec qui finalement s'était peu interrogé jusque là sur la parentalité qu'il voyait comme une étape un peu obligatoire. Donc les premières années de notre relation, je faisais un trajet de CF vers fencesitter puis vers voulant des enfants, et lui faisait un peu l'inverse (sans aller jusqu'à CF) C'était un peu perturbant parce que chacun disait à l'autre "mais c'est toi qui disait que"

Je te comprends très fort pour "le clan des mères". Parce que j'avais été si longtemps dans le rejet de la parentalité, dans l'idée que c'était un truc hyper conventionnel et pas intéressant, que j'avais pas DU TOUT envie de m'associer à ça alors même que je voulais un enfant.
Mais ce qui m'a pas mal aidée, c'est de lire le topic des parents du forum (extrêmement actif à l'époque). Et de voir que ben oui, les femmes avaient des enfants, mais qu'elles se réduisaient pas à ça, qu'elles étaient multiples, souvent super cool, qu'elles avaient leur vie en dehors de leurs enfants
Malgré tout, je ne me considère toujours pas comme "une mère". Je suis la maman de mon fils, mais je ne suis pas "une mère". Limite je me vois plus comme un parent.
Mais j'ai la chance de ne pas vivre cette séparation genrée entre les hommes et les femmes dont tu parlais.
Quand des potes viennent à la maison, ben si je suis + amie avec la femme du couple, c'est le mec qui va souvent gérer leurs enfants. Et souvent on est tous ensemble à aprler et à jeter un oeil vague aux enfants. Maintenant qu'il y a plusieurs enfants dans la plupart de mes groupes d'amis, et tous +/- du même age, les enfants jouent entre eux, et nous on continue +/- comme avant

 

[Kettricken]

Dp pour la mention mais @Holy_Raccoon en relisant ton message, je réalise que le mien ne te rassure qu'à moitié, sorry
Après, je vais te dire : tant mieux si l'envie n'est pas là quand les circonstances ne le permettent pas. Y a des gens qui ont vraiment intrinsinquèment très envie d'enfant alors même qu'ils ne sont pas dans des conditions qui le permettent et c'est douloureux. Une amie avait envisagé de faire une PMA solo avant de rencontrer sa future épouse à 34 ans.

Le fait que tu ne ressentes pas cet envie viscéral, même si c'est parce que tu n'es pas dans les bonnes circonstances, ça montre quand même que tu as moins cette envie de base profondément au fond de toi que d'autres.
Et peut-être que tu aurais changé d'avis dans d'autres circonstances, mais là l'envie n'est pas là, donc il n'y a pas de regret à avoir ?

Après, je ne sais pas quel âge tu as mais quand tu dis que tu as 0 chance de rencontrer un jour qlq de compatible avec toi...
ben mon avis est que la vie est longue, bien plus qu'on ne le croit, et elle est surprenante
J'écoutais récemment le témoignage d'une dame de 102 ans qui avait un amant marié de 80 ans avec qui elle vivait apparemment une aventure très charnelle.
Comme quoi, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve

 

[Dragonya]

@Holy_Raccoon J'avais toujours dis que si a 30 ans passées j'étais toujours célibataire je me débrouillerai pour faire un enfant. Finalement j'ai rencontré mon conjoint a 31 ans et notre premier enfant a 34.

@Anechka cette séparation homme/femme je la vis également dans ma belle famille sans forcément que ce soit lié à la maternité car avant même qu'il y ait des petits enfants c'était déjà comme ça. C'était très "culturelle" je dirais (culture familiale j'entends). Parmi nos amis maintenant qu'il y a plusieurs enfants c'est quelques chose qu'on trouve assez peu, sauf avec un couple d'ami peut être mais encore une fois c'est très culturel.

 

[Kettricken]

@Dragonya non mais tu n'as jamais été CF ou fencesitter, si ?

La question de @Holy_Raccoon c'était de savoir si des CF avaient déjà eu cette envie irrationnelle tout en étant célibataire. Ou si en gros tous les CF qui ont changé d'avis l'ont fait parce qu'elles ont été dans un couple qui leur donnait envie d'avoir un enfant (si j'ai bien compris)

 

[Dragonya]

@Kettricken j'avais compris la question comme étant "est ce qu'on peut ressentir cette envie viserale même célibataire ou est ce lié au couple ?" Je n'avais pas capté la partie sur CF ou fencesitter. Désolé du coup si mon message tombe a côté de la plaque

Édit : c'est sans doute aussi car je ne me suis jamais interrogée sur mon envie ou non envie d'enfant. Avant mes 25 ans je ne m'étais jamais posé la question de savoir si j'aurais des enfants ou non et ce n'étais pas "j'en aurais" c'était juste un non sujet. C'est devenu un sujet quand l'envie venu. Mais avant on ne m'avait pas trop posé la question donc je ne sais pas si j'aurais dit oui ou non du coup tant ce n'était pas un sujet pour moi.

 

[uefuef]

Je lis votre conversation avec attention parce que je trouve vos récits hyper intéressants et très touchant aussi, et y'a un point que j'ai vu revenir plusieurs fois et que je peux comprendre, même en tant que CF, c'est le fait de pouvoir imaginer mon mec dans un rôle de père, ça c'est quelque chose que je pourrai désirer et envier. Quand je le vois interagir avec ses neveux ou les miens je trouve ça très mignon, il est attentionné et aimant, c'est un aspect de sa personnalité que j'adore. Par contre, le revers de ça, de ce que j'ai pu voir dans des couples de mon entourage qui ont des enfants, c'est de perdre le côté "amoureux" pour ne devenir qu'exclusivement des co-parents, et ça c'est clairement un aspect qui me rebute énormément (en plus de tout le reste quoi). Et c'est en même temps très compréhensible puisqu'il y a soudainement un (ou plusieurs) autre être humains dans l'équation, dont il faut s'occuper, avec parfois des désaccord sur l'éducation... Bref déjà la vie en couple c'est pas toujours évident, j'ose pas imaginer avec un ou des enfants, ça vient tout compliquer ! Donc je trouve que ce côté hyper émouvant d'un homme qui devient père, c'est un peu à double tranchant

 

[Kettricken]

@uefuef C'est clairement le truc le plus difficile et le plus paradoxal pour moi : je voulais un enfant car j'aimais tellement mon compagnon... et la résultante est d'avoir moins de temps en amoureux

Bon après y a plein de situation différentes. Nous les premières années, on n'avait personne pour garder notre fils en dehors des heures de crèche. Mais plein de parents peuvent rapidement confier leur bébé à leurs propres parents le temps d'une soirée.
Nous a partir de ses 3 ans, on a eu ma soeur qui vient le garder en gros une soirée par mois.
Mais avant ça, ben comme on s'aimait toujours même si on n'avait plus le temps d'être amoureux, on a essayé de mettre en place des petites choses pour pas se perdre de vue, comme par exemple des dates à domicile. Et communiquer beaucoup sur tout ça, sur le fait que parfois on se manquait tout en vivant ensemble, se complimenter beaucoup.

Mais je trouve aussi que devenir parent nous a fait changer notre rapport au temps. Je n'aurais pas dit ça la première année de vie de mon fils, mais maintenant je trouve que le temps va a toute allure.
Et je me dis que ok, pendant encore 7-8 ans, on va plus pouvoir sortir aussi facilement qu'avant mais qu'après, on aura encore plein de temps pour être amoureux, et sortir. Et ça ne me parait pas si lointain (au contraire, ça arrivera trop vite )
Et puis aussi progressivement, on va pouvoir entrainer notre fils dans certaines de nos sorties : cinéma progressivement pour plus grand, concerts, expo etc

Après, c'est peut-être un mécanisme de surcompensation que de penser ça
Mais je me rappele que 3 jours après avoir découvert ma grossesse, on était à un concert et on avait croisé une ancienne collègue et son mec. Elle avait deux enfants (qu'elle avait eue quand on bossait ensemble) qui étaient maintenant presque ados, et étaient gardé à la maison par une baby sitter. Et elle était là avec son mec à ce concert, à boire des bières.
Ca m'a super fort marquée, je me suis dit : ne perds jamais de vue qu'il y a encore une vie après la petite enfance, et une vie à deux qui continuera.

Et tout ce que je dis là, c'est mon expérience à moi, qui est celle de quelqu'un super contente d'être parent. Mais ça veut pas dire que ça conviendrait à tout le monde, je n'essaie de convaincre personne.
Y a des gens pour qui non, ça ne vaut pas le coup de perdre tout ce temps en amoureux (ou autre raison), et c'est totalement compréhensible aussi

 

[just_in_case]

Hello (poke @Anechka ) c'est une question très intéressante de se demander d'où vient notre désir (ou non-désir) d'enfant et comment on se positionne là-dessus Du coup j'ai mis du temps à me motiver mais j'ai fini par rédiger cet immense pavé, que j'ai découpé en parties pour un peu plus de clarté.
Après je réagirai peut-être aussi sur d'autres interrogations / conversations en cours si j'ai la foi mais là il fallait que « j'accouche » de ça, ça me trottait dans la tête depuis des jours et j'ai lu avec beaucoup d'intérêt les autres messages sur le sujet.

Spoiler: Sur le désir d'enfant

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[uefuef]

@Kettricken Je pense que c'est là qu'on touche du doigt des vrais incompatibilités de mode de vie : pour moi, un concert ou un resto une ou deux fois dans l'année pour se retrouver en amoureux, après des années sans pouvoir le faire, ça ne me conviendrait pas du tout ! Le frère de mon copain et sa femme vont justement faire un week-end en amoureux là, et c'est le premier depuis la naissance de leur petit dernier, qui a bientôt 2 ans. Rien que cette perspective ça me dévaste quoi Et aussi tu parle de faire des sorties avec les enfants etc, évidemment très cool, mais c'est pas du temps "en amoureux" du coup. Enfin après je suppose que quand on fait des enfants on accepte tous ces changements parce qu'on voit surtout le positif dans la parentalité, alors que forcément moi qui n'en veut pas, tout ce que je vois c'est qu'avec un enfant on a plus vraiment de temps pour son couple et pour ses passions personnelles.

Par contre oui, il y a une vie après la petite enfance et même une fois que les enfants sont grands ! Mes parents (qui m'ont eu à 40 ans) ont "redécouvert" leur couple quand j'ai quitté la maison et aujourd'hui je pense qu'ils sont trop bien, ils ont plein de projet, ils voyagent, vont à des concerts et tout, à bientôt 70 ans ils s'éclatent et ça me fait trop plaisir ! Quand j'étais enfant (et même ado) je les ai toujours vu dans le rush, à courir partout, à jamais prendre de temps pour eux, très peu de sorties, ils étaient très souvent fatigués et énervés l'un contre l'autre, et je pense que c'est aussi parce que j'ai eu ce modèle là que j'arrive pas à concilier "être super amoureux" et "être parent" Parce qu'en vrai quand j'étais enfant, mes parents n'avaient que peu de gestes tendres l'un envers l'autre, c'était surtout des engueulades (pas violentes ou quoi mais des désaccords constants quoi) ou des discussions pratiques sur la vie quotidienne. Aujourd'hui ils sont beaucoup plus apaisés, se prennent nettement moins la tête et font plein d'activités ensemble, ce qu'ils ne faisaient jamais ! La retraite et le départ des enfants, ça change la vie

 

[Dragonya]

@uefuef tout dépend aussi de ton rythme avant d'avoir des enfants aussi et du relais que tu as autour de toi. Avec mon conjoint on fait plus de weekend a deux maintenant que avant par contre on fait moins de sorties car on peut le faire garder une nuit de temps à autre mais plus difficilement une soirée simple et qui a avoir une nuit autant se faire un weekend. Mais de base on sort très peu (on a vécu notre meilleure vie confiné pendant le COVID).
Par contre oui avec un enfant tu as moins de temps pour tes loisirs... Enfin encore une fois ça dépend de tes loisirs. Dans mon cas je lis toujours autant, je joue autant aux jeux vidéos mais je regarde moins de série. Mais on sort avec lui, on peut même jouer à des jeux de sociétés avec lui a côté et on a hâte de pouvoir jouer a des jeux de société avec lui. Mais on n'a jamais été du genre road trip, excursion dans la nature... Donc je ne sais pas comment on se serait adapté avec ce genre de loisir.

 

[Kettricken]

@uefuef ah mais de base, c'était pas notre rythme non plus On allait tout le temps au ciné et au resto. On avait diminué les city trips pour des raisons écolos mais on faisait des petits we
Par contre c'est vrai qu'avec les amis, on avait déjà adopté la mode des diners les uns chez les autres. On allait moins souvent au resto. Mais on allait encore au ciné avec eux, ou à une expo ou autre.

Maintenant, on a donc une soirée en amoureux l'extérieur par mois. . Et , on a fait notre premier we à 2 quand notre fils a eu 3 ans ()
C'est effectivement pas du tout le même rythme. Et parfois ça me manque (beaucoup). Et la question, c'est : est-ce que ça en vaut le coup ?
Pour moi oui, mille fois. Parce que notamment, j'ai déjà connu le mode de vie sans enfant avec mon compagnon, et on a bien profité. Là je profite d'autres choses.
Et pour d'autres ça sera non car ce qu'ils vont trouver dans la parentalité ne va pas assez les intéresser pour compenser ce qu'ils y perdent.

Par contre, je suis pas super d'accord de dire qu'on n'a plus de temps pour les passions perso. On en a moins, c'est sur, mais il en reste encore pas mal.
Quand j'étais fencesitter, j'avais été terrorisée par une amie sexagénaire qui m'avait dit que quand elle avait eu ses deux enfants, étant donné qu'elle bossait temps plein, elle avait réalisé que désormais, elle avait le temps pour le tricot ou la lecture, pas les deux.

Moi j'ai du abandonner un de mes loisirs (l'apprentissage du japonais. J'aurais le temps, mais j'avais pas l'énergie les premières années) mais je cours toujours comme avant, je lis, je joue à ma switch, j'ai pris des cours de tir à l'arc...
Le tout, c'est d'avoir un compagnon qui fait sa part (et peut-être de n'avoir qu'un seul enfant).
Et y a des périodes aussi : quand mon fils avait 18 mois, on pouvait le mettre en porte-bébé et continuer à faire des randos comme avant. Maintenant qu'il marche, c'est plus compliqué de faire 10-20km.

Tu as moins de temps, mais tu en as encore plein. La majorité des gens ont des enfants et des loisirs.
Après, je parle de loisirs, et toi de passion donc on ne parle peut-être pas du même niveau d'implication.

EDIT : ah et aussi, pour certains dont moi, ton enfant DEVIENT un loisir
Avant, je voyais le côté "ohlala dire que les gens qui ont des enfants ils rentre chez eux fatigués du boulot et ils DOIVENT encore s'en occuper"
Alors que la plupart du temps, je KIFFE m'en occuper. Jouer à des jeux de société, faire des bricolages ou lui lire des livres, c'est un loisir pour moi
L'aspect relou de ce loisir par contre, c'est que c'est pas toujours toi qui décide quand tu t'y consacres, et combien de temps