@greenapple Je savais pas trop quoi faire, du coup j'ai pondu une énorme réponse à l'article
Mais à mon avis, on doit avoir des avis assez similaires sur la question, ici... Quoique, on peut être surpris
Donc! Okay, les goûts et orientations peuvent changer au cours du temps. Mais le côté "Avant, elle aimait les hommes et maintenant elle aime les femmes", sans une fois mentionner le fait qu'elle pourrait être bi, c'est un peu... voilà
Et on ne devient pas lesbienne (ou n'importe quelle autre orientation) par provocation Oo L'orientation sexuelle, c'est pas un choix... Maintenant, qu'elle ait
choisi de ne sortir/coucher qu'avec des femmes: oui, okay! Mais c'est pas son orientation pour autant! L'orientation, c'est les ressentis profonds, les choses qu'on ne contrôlent pas.
"[T]outes les femmes pourraient et devraient devenir lesbiennes" Ahahahahahahah! Tellement nope!
La porte-parole des FièrEs: "La vision normalisatrice du 'born this way' est dépolitisante. L’homosexualité est présentée comme une maladie qu’on n’a pas choisie et dont on serait victime."
Euh... Non? J'ai pas non plus choisi d'avoir des cheveux bruns ou des pieds grecs, mais est-ce que ce sont des maladies pour autant?
Et non, si je sors avec une fille, c'est pas un choix politique, merci de me laisser en dehors de ça
Je trouve que cette idée de "on devient lesbienne parce qu'on déteste les hommes" particulièrement dangereuse... C'est pas l'hétérosexualité qui est dangereuse pour les femmes (hétéros ou bis), c'est les discriminations...
Et le côté "je sors/couche qu'avec des femmes parce qu'au moins, c'est safe": non, pas nécessairement... Les femmes ont vécu dans la même société que les hommes (quel scoop
) et on a aussi interiorisé des comportements sexistes... Et puis, il n'y a pas que le sexisme dans la vie non plus: c'est pas parce qu'on est féministe qu'on ne va pas relayer (même sans le vouloir) des jugements sur d'autres groupes sociaux...
Sarah qui dit: "Les hommes ont un corps lisse et ferme. Les femmes ont un corps en courbes, en plis et je détestais ça chez moi." Parce que tous les hommes ont le même corps!
"L’idée derrière, qui rejoint la théorie de Klein et sa grille d’orientation sexuelle, est que les gens sont tous bisexuels, à quelques exceptions près, et encore. Et qu’on serait tous hétéros par défaut et par conditionnement."
La plupart d'entre nous sont
considéré.e.s (par les autres ou par soi-même) comme hétéros par défaut, mais c'est pas pour ça qu'on l'
est Oo
"Parfois, le déclic ne vient jamais. On continue à désirer les hommes, pas les femmes. Mais s’il n’y avait pas besoin d’avoir de relations sexuelles avec des femmes pour être lesbienne ? Ou de désirer pour aimer ?"
Tiens donc, comment cela peut-il se produire que le désir ne vient jamais? Serait-ce ... parce que ce n'est pas un choix?
Ca aurait été un bon moment pour séparer l'attraction sexuelle et romantique, pour expliquer qu'on peut être attiré romantiquement par les femmes, sans l'être sexuellement. Mais l'attirance romantique n'est pas non plus un choix...
"Preuve qu’on peut être bisexuelle et se revendiquer lesbienne politique : Caroline, qui adhère au discours, est aujourd’hui avec un homme – "après lui, je ne veux plus de couple hétéro", avance-t-elle. Elle s’équilibre en étant polyamoureuse : une relation avec un homme, une autre avec une femme."
Donc... elle est bi, mais lesbienne politique, et quand même en relation avec un homme. ... Mais dans ce cas-là, on change les définitions... Etre une "lesbienne politique", c'est différent d'être une "lesbienne tout court". Le premier est un choix politique, le deuxième pas. Le problème, c'est que si on utilise le même mot, on a tendance à faire une seule catégorie avec deux choses radicalement différentes. [Et que cette mise en commun de deux catégories participent au renforcement de stéréotypes déjà présents - du style "Les lesbiennes détestent les hoooooommes"].
Bref, je ne suis pas d'accord avec les visions décrites dans l'article