Z
zinzoline
Guest
antigone_;4626608 a dit :Je ne comprends pas la différence de valeur que l'on accorde à une action selon qu'elle soit une activité ou un travail encadré (par un contrat, par exemple).
C'est un thème que l'on a accordé lors d'un de mes cours relatifs au travail, et le sujet continue de m'intriguer.
Par exemple : lorsqu'une femme de ménage se déplace chez une personne et récure des sols aux plafonds, contre de l'argent, elle travaille. Lorsque cette même personne effectue la même action chez elle, sans être payée - et sans recourir à une personne qu'elle paierait pour cela - il ne s'agit plus alors de travail, mais d'activité.
Pareil : si je jardine chez moi, j'ai une activité délassante. Si je fais appel à un jardinier, il travaille.
En soi, ces différences de termes m'importe peu. Mais ce qui est derrière me fait m'interroger.
Si un homme fait ses courses le soir, il effectue une tâche chiante au possible et sans intérêt. Si une aide familiale fait la même chose, elle travaille.
Par quel miracle sommes-nous conditionnés à ce point ? Est-ce que l'activité humaine n'a de sens, de poids, de valeur que lorsqu'elle porte le nom travail et offre une rémunération ? Pourquoi les activités ne sont-elles pas reconnues de la même manière ? Moins valorisées, à défaut d'être moins.. Valorisantes ?
Est-ce que la société a réussi à nous conditionner à ce point, afin de réussir à fonctionner, encore et toujours, sur le mode du travail ?
Ca m'interpelle beaucoup, ces derniers temps.
J'ai du mal à saisir ton interrogation... Pour moi la différence entre toutes ces tâches n'est pas tant une question de contenu (le dedans) que de cadre (le dehors). Ces personnes qui travaillent le font pour d'autres - une demande extérieure, un besoin extérieur - et sont en conséquence rémunérées par d'autres. De même que tu ne te rétribues pas toi-même lorsque tu prends un rendez-vous pour toi / ton cadre, fais des démarches pour toi / ton cadre, tu viens à rétribuer un/une secrétaire ou assistant(e) qui, parce qu'il/elle le ferait pour toi, viendrait à répondre à ton besoin, à ta nécessité, voire à ton désir. Non aux leurs. Ce sont des notions de services, d'offres ou de demandes. Et puis présenter les choses ainsi me semble un peu étrange, comme si ces personnes - la femme de ménage ou le jardinier si je reprends tes exemples - cessaient tout une fois rentrés chez eux... Alors qu'après le travail, ils doivent également faire face à leurs propres activités, leurs propres responsabilités. C'est certes un conditionnement, mais surtout un ajout d'efforts qui fait le plus souvent passer leur 'chez eux' après le 'chez les autres'... Tout simplement parce que la rémunération n'est pas tant une valeur indiquée sur un bout de papier que le moyen nous permettant à tous de vivre (parce que jardiner chez soi, prendre ses coups de fils et récurer son plafond ne permet hélas que rarement de s'acheter à manger / payer un loyer / fonder un projet). Et puis c'est également omettre tout un tas d'à-côtés importants : les notions de plaisir, de contrainte... Tu dis toi-même te délasser en jardinant, mais c'est parce qu'il s'agit avant tout d'un temps que tu prends pour toi, selon tes envies, besoins, ou disponibilités du moment... Tu es libre de faire ou de ne pas faire, d'agir de la façon qui te convient. Je doute qu'un jardinier puisse toujours se délasser dans son travail - et ce même s'il le fait avant tout par passion - tout simplement parce qu'il obéit à un cahier des charges, à une demande, à un effort qu'il n'est pas amené à diriger pour son plaisir, ou à interrompre pour son confort.
(Mais il est également très probable que je n'aie pas saisi l'intégralité de ton propos...)
Dernière édition :