Je ne comprends pas la plupart des interdits alimentaires des religions, surtout ceux de la religion juive. Que l'on puisse faire le carême ou le ramadan, une fois dans l'année, pour se rapporcher du prophète et de sa pauvreté, pour se purifier, que l'on puisse avoir des aliments rituels ou proscrits comme le porc, parce que c'est écrit dans le Coran, je comprends. Mais pourquoi dans la religion juive y a-t-il encore toute ces nuances d'animaux purs ou impurs, de délai pour manger un laitage après de la viande, pas d'aliments fermentés à certaines périodes... Les chrétiens ont supprimé ces interdits, pourquoi les juifs pratiquants les gardent-ils? En quoi bénir ses couverts, avoir plusieurs vaisselles, ne pas manger au quotidien ceci ou cela ou uniquement suivant un calendrier fait du croyant un bon croyant ? Le soin, le temps et l'énergie investis dans ces pratiques ne détournent-elles pas justement du rapport direct à Dieu et à la spiritualité ? Ces notions de pur et impur ne sont-elles pas trop radicales, tendant à excuser d'autres comportements ? Ne sont-elles pas fondées sur des bases excluantes ? "Vous serez pour moi des hommes saints. Vous ne mangerez pas la viande d'une bête déchiquetée par un fauve dans la campagne, vous la jetterez aux chiens (Ex 22:30).
Vous ne pourrez manger aucune bête crevée. Tu la donneras à l'étranger qui réside chez toi pour qu'il la mange, ou bien vends-la à un étranger du dehors. Tu es en effet un peuple consacré à Yahvé ton Dieu (Dt 14:21)." (extraits des livres d'esdra, premier testament). Ne serait-ce pas aussi un moyen de se revendiquer différent de la religion chrétienne (ou inversement une volonté des chrétiens de se différencier des juifs en se basant sur les récits des apôtres ?)
Je crois qu'en fait d'une manière générale je comprends la croyance mais je ne comprendrai jamais en quoi cela peut avoir quelque chose à voir avec la nourriture, la sexualité... Je me demande si ces prescriptions ne sont pas là avant tout pour rassembler la communauté et mettre en place une notion de "bon croyant", et non pour une réelle purification/approche spirituelle.
L'interdit alimentaire que tu cites se retrouve aussi dans la religion musulmane, du coup je ne comprends pas trop en quoi ce serait exclusif aux juifs
Idem pour la notion de "communauté" et de "bon croyants", franchement vu les interdictions pour les chrétiens et les musulmans, n'est-ce pas la même chose?
Bien sûr certains interdits sont plus lourds que d'autres, mais je ne comprends pas trop en quoi certains interdits alimentaires de telle religion seraient "seulement" à des fins de spiritualité quand d'autres de telle autre religion seraient à fin de rassemblement autour d'une communauté
Pour le coup faudrait demander aux principaux concernés leur rapport à la spiritualité, mais je ne pense pas que ce soit exclusifs aux juifs, de ma part mon expérience personnels, connaissant plusieurs musulmans qui mangent exclusivement halal, le revendiquent, en font le marqueur de leur islamité, mais ne sont pas pratiquants du tout (pas de prières, etc) ni franchement portés sur la spiritualite et le respect d'autres principes islamiques, ainsi que plusieurs chrétiens orthodoxes qui suivent scrupuleusement toutes les règles compliquées des Carèmes (jeûnes, exclusions de certains aliments selon certains jours), voire même pour certaines font les carèmes optionnels (aka 2 jours par semaine), et ne sont pas non plus franchement pratiquantes ni super portés sur la spiritualité ni le respect de pas mal de principes chrétiens.
Bref les juifs ne me semblent pas avoir le monopole du piochage dans la religion, en se focalisant sur des interdits tangibles comme les interdits alimentaires
Et surtout je me demande en fait en quoi c'est pertinent de parler d'une communauté de croyants en général alors qu'on parle d'une somme d'individus différents, qui n'ont pas tous le même rapport à la religion, à la spiritualiteé, ne pratiquent pas tous pareils, etc, là je parle d'un peu tous les croyants de toutes les religions.
Pour les chrétiens, vu la complexité du jeûne des carèmes, notamment chez les orthodoxes, avec tels aliments interdits tels jours, tels jours où tu ne manges pas avant le coucher du soleil, etc, je ne suis pas sur qu'on puisse dire que niveau alimentation le christianisme soit si simple que ça... (et surtout qu'on puisse tirer la encore de règles générales sur "le christianisme" et "les chrétiens" vu la diversité du monde chrétien, des pratiques, des visions des croyants sur leur religion, etc).
Pour en revenir aux interdits alimentaires, je vois à cet exemple que tu cites de ne pas manger un animal mort de mort naturelle ou tué par un autre (présent aussi dans l'islam) une raison évidente en fait, celle de la sécurité alimentaire.
Globalement les interdits alimentaires ne sortent pas tous de nulle part, il est possible de les rationaliser: le porc est interdit car à l'époque vecteur de maladies car mauvaise conservation dans régions chaudes.
L'abbatage rituel, qu'il soit juif ou musulman, permet aussi une tracabilité de la viande.