L
La femme de Frank
Guest
(@jeanne-des-brumes) (je t'ai tagué mais c'est tellement long que si ça t'ennuie t'es pas obligée de lire)
Je vais juste évoquer un seul point dans tout ce dont tu as parlé, parce que je m'y reconnais particulièrement et qu'il a une résonance précise dans ma tête.
Je ne supporte pas non plus d'être mise sous pression par autrui pour donner un avis à la sortie d'un film ou d'un spectacle.
Je m'explique avec un exemple :
Je suis dans une option théâtre au lycée qui fait que nous nous rendons voir une quinzaine de spectacles par an. A chaque fin de spectacle, les gens de ma classe se demandent mutuellement si ils ont aimé ou non, et je n'aime vraiment pas être obligée de répondre à leurs interrogations. Déjà je ne supporte pas d'être interrompue dans ce genre de "flottement" qu'on a à la sortie d'un film ou d'un spectacle - de même je ne supporte pas quand les gens discutent et mangent, ou font toute autre activité sans rapport avec le film/spectacle pendant la projection/représentation, parce que ça me paraît incompatible avec le concept même de l'art, avec une réelle immersion dans l'oeuvre mais aussi parce que ça peut parasiter celle des autres, je n'aime pas non plus quand les gens partent avant que la lumière se rallume que ce soit dans un cinéma ou un théâtre (sans parler de ceux qui partent en plein milieu), pour des raisons évidentes de respect et de politesse envers les comédiens au théâtre, mais aussi envers les autres spectateurs dans les deux cas, par exemple quand je vais au cinéma avec des amis et qu'ils se lèvent automatiquement dès le début du générique je suis totalement frustrée parce que je me sens obligée de les suivre mais je déteste partir à ce moment-là, où je suis encore complètement immergée dans ce à quoi je viens d'assister, dans ce que je viens de vivre aussi, et je chéri ce moment privilégié du générique, où plongés dans le noir, nous nous remettons de nos émotions, souvent au son d'une musique faisant partie intégrante de l'oeuvre, parfois j'aime bien lire les noms qui défilent et parfois non, j'aime juste rester là dans le fauteuil en communion avec ce que je viens de voir mais les gens ne comprennent pas quand je leur explique ça OK C’ÉTAIT UNE ÉNORME DIGRESSION - c'est vraiment cet état à mi-chemin entre la fiction à laquelle on vient d'assister et le brusque retour à la réalité qui est à la fois délicieux et étrange, et que je n'aime pas qu'on détruise avec ses gros sabots en me sautant littéralement dessus, c'est presque de l'ordre de ces gens qui n'aiment pas qu'on leur parle alors qu'ils viennent à peine de se réveiller. Ensuite il s'avère que j'ai vraiment du mal à savoir clairement si j'ai aimé ou non ce que je viens de voir dans la majorité des cas ; ce n'est d'ailleurs pas la première question que je me pose en sortant. Cela rejoint le premier point, j'ai ce besoin de "digérer" ce à quoi je viens d'assister, ou plutôt de "laisser décanter". Evidemment j'ai un début d'idée de ce que j'ai pensé de ce que je viens de voir, mais je ne sais pas encore ce qu'il en est exactement, et je ne préfère pas émettre un avis radical qui n'émanerait pas clairement de ce que je ressens. Et je n'en éprouve même peut-être pas l'envie, une envie de me mettre sous pression, de me forcer pour arriver à sortir un avis clair, je préfère rester dans l'instant présent, et laisser faire les choses. Cette phase qui suivra, durant laquelle j'arriverai à définir mon ressenti et ma pensée sur ce que j'ai vu, sera aussi propice à pousser ma réflexion, et à ce moment-là seulement à me poser moi-même de nouvelles questions, car cela viendra naturellement. C'est mon mode de fonctionnement, je ne veux pas l'imposer aux autres pour qu'ils fassent comme moi, mais qu'ils essaient au moins de le respecter, voire de le comprendre. Certaines personnes pensent que je n'ose pas émettre un avis "bête" et que je veux vite rentrer chez moi pour réfléchir et pouvoir émettre un avis "intelligent". Bref, que j'ai une démarche trop intellectuelle, ou parce que j'ai honte, ou parce que je veux me la péter. Il est vrai, et cela ne tient qu'à moi, que j'estime qu'un avis réellement intéressant est un avis qui relève à la fois de la sensation et de la réflexion, les deux se complètent, tandis qu'une opinion fondée seulement sur l'un des deux ne m'apparaît pas aussi pertinente. Finalement ce qui intéresse les gens de ma classe est réellement juste de savoir si j'ai aimé, rien de plus, sûrement parce qu'on pourra ainsi me classer, me faire rentrer dans une case ; parce que lorsque j'ai expliqué de mon propre chef que je n'arrivais pas à exprimer un avis directement à la sortie de la salle, certains m'ont dit "N'essaie pas d'avoir un avis construit, répond juste oui ou non", ce qui pour moi n'a aucun intérêt ! Je ne comprend vraiment pas ce que ça peut leur apporter. Le problème c'est que pour cette raison, et aussi le fait que j'ai un avis critique sur les spectacles et que je ne les apprécie pas tous, je suis cataloguée depuis la Seconde comme la "chieuse" de la classe. A chaque fin de spectacle, on vient me demander "Alors t'en as pensé quoi ? T'as pas aimé hein ? Ou tu sais toujours pas ?" en rigolant, c'est pas foncièrement méchant hein je tiens à le préciser, c'est plus de l'ordre de la taquinerie, mais c'est particulièrement chiant d'être l'objet de ces blagues récurrentes, et redondantes, sans qu'il n'y ait une seule personne pour essayer de me comprendre. Si cela les satisfait, je pourrai très bien leur répondre au pif d'ailleurs, mais cela dénoterait pour moins un certain désintérêt à leur égard, et j'essaie vraiment depuis quelques temps de m'assumer, de rester intègre, d'être honnête (excusez-moi pour cette phrase bateau mais je ne sais pas comment l'exprimer autrement) dans le sens où je ne préfère pas satisfaire la personne en répondant à ses attentes si c'est pour dire ou faire quelque chose qui ne me correspond pas. Depuis quelques mois, je suis même passée à un stade où j'en ai vraiment marre de ce petit jeu, un soir notamment, j'ai comme eu une prise de conscience et j'avais l'impression de me retrouver face à des débiles, sans vouloir être méprisante ou quoi que ce soit, c'était vraiment trop étrange comme sentiment, mais je trouvais ça tellement lourd, j'avais un profond sentiment de fatigue et d'impuissance, j'étais là à me dire "Mais quels cons, mais quels cons" et j'avais une brusque envie de les secouer comme des pruniers, mes chers petits camarades. Dernièrement, j'essaye d'éviter les questions, et je m'enfuie vite fait bien fait à la fin des spectacles ! Ce qui m'a encore plus agacé c'est que cette même soirée où j'ai pété un câble intérieurement, j'en ai parlé à ma mère, de manière un peu confuse parce que je n'en avais pas spécialement envie à la base, et qu'elle était d'accord avec eux, qu'elle ne comprenait pas ma façon de fonctionner, dont elle s'était déjà rendue compte lorsqu'il lui arrivait de me demander ce que j'avais pensé de tel film ou tel spectacle. C'est peut-être un peu trop extrapoler mais j'ai le sentiment que ce genre de réactions démontre encore une fois que les gens n'acceptent pas la différence, et je trouve ça exaspérant.
(C'est vraiment monumental ce que j'ai écris, surtout à propos d'un problème aussi ridicule, j'en reviens pas d'y avoir passé tellement de temps, faut que je me trouve un nouveau psy )
(Je t'ai battue @jeanne-des-brumes, hein hein ? )
Je vais juste évoquer un seul point dans tout ce dont tu as parlé, parce que je m'y reconnais particulièrement et qu'il a une résonance précise dans ma tête.
Je ne supporte pas non plus d'être mise sous pression par autrui pour donner un avis à la sortie d'un film ou d'un spectacle.
Je m'explique avec un exemple :
Je suis dans une option théâtre au lycée qui fait que nous nous rendons voir une quinzaine de spectacles par an. A chaque fin de spectacle, les gens de ma classe se demandent mutuellement si ils ont aimé ou non, et je n'aime vraiment pas être obligée de répondre à leurs interrogations. Déjà je ne supporte pas d'être interrompue dans ce genre de "flottement" qu'on a à la sortie d'un film ou d'un spectacle - de même je ne supporte pas quand les gens discutent et mangent, ou font toute autre activité sans rapport avec le film/spectacle pendant la projection/représentation, parce que ça me paraît incompatible avec le concept même de l'art, avec une réelle immersion dans l'oeuvre mais aussi parce que ça peut parasiter celle des autres, je n'aime pas non plus quand les gens partent avant que la lumière se rallume que ce soit dans un cinéma ou un théâtre (sans parler de ceux qui partent en plein milieu), pour des raisons évidentes de respect et de politesse envers les comédiens au théâtre, mais aussi envers les autres spectateurs dans les deux cas, par exemple quand je vais au cinéma avec des amis et qu'ils se lèvent automatiquement dès le début du générique je suis totalement frustrée parce que je me sens obligée de les suivre mais je déteste partir à ce moment-là, où je suis encore complètement immergée dans ce à quoi je viens d'assister, dans ce que je viens de vivre aussi, et je chéri ce moment privilégié du générique, où plongés dans le noir, nous nous remettons de nos émotions, souvent au son d'une musique faisant partie intégrante de l'oeuvre, parfois j'aime bien lire les noms qui défilent et parfois non, j'aime juste rester là dans le fauteuil en communion avec ce que je viens de voir mais les gens ne comprennent pas quand je leur explique ça OK C’ÉTAIT UNE ÉNORME DIGRESSION - c'est vraiment cet état à mi-chemin entre la fiction à laquelle on vient d'assister et le brusque retour à la réalité qui est à la fois délicieux et étrange, et que je n'aime pas qu'on détruise avec ses gros sabots en me sautant littéralement dessus, c'est presque de l'ordre de ces gens qui n'aiment pas qu'on leur parle alors qu'ils viennent à peine de se réveiller. Ensuite il s'avère que j'ai vraiment du mal à savoir clairement si j'ai aimé ou non ce que je viens de voir dans la majorité des cas ; ce n'est d'ailleurs pas la première question que je me pose en sortant. Cela rejoint le premier point, j'ai ce besoin de "digérer" ce à quoi je viens d'assister, ou plutôt de "laisser décanter". Evidemment j'ai un début d'idée de ce que j'ai pensé de ce que je viens de voir, mais je ne sais pas encore ce qu'il en est exactement, et je ne préfère pas émettre un avis radical qui n'émanerait pas clairement de ce que je ressens. Et je n'en éprouve même peut-être pas l'envie, une envie de me mettre sous pression, de me forcer pour arriver à sortir un avis clair, je préfère rester dans l'instant présent, et laisser faire les choses. Cette phase qui suivra, durant laquelle j'arriverai à définir mon ressenti et ma pensée sur ce que j'ai vu, sera aussi propice à pousser ma réflexion, et à ce moment-là seulement à me poser moi-même de nouvelles questions, car cela viendra naturellement. C'est mon mode de fonctionnement, je ne veux pas l'imposer aux autres pour qu'ils fassent comme moi, mais qu'ils essaient au moins de le respecter, voire de le comprendre. Certaines personnes pensent que je n'ose pas émettre un avis "bête" et que je veux vite rentrer chez moi pour réfléchir et pouvoir émettre un avis "intelligent". Bref, que j'ai une démarche trop intellectuelle, ou parce que j'ai honte, ou parce que je veux me la péter. Il est vrai, et cela ne tient qu'à moi, que j'estime qu'un avis réellement intéressant est un avis qui relève à la fois de la sensation et de la réflexion, les deux se complètent, tandis qu'une opinion fondée seulement sur l'un des deux ne m'apparaît pas aussi pertinente. Finalement ce qui intéresse les gens de ma classe est réellement juste de savoir si j'ai aimé, rien de plus, sûrement parce qu'on pourra ainsi me classer, me faire rentrer dans une case ; parce que lorsque j'ai expliqué de mon propre chef que je n'arrivais pas à exprimer un avis directement à la sortie de la salle, certains m'ont dit "N'essaie pas d'avoir un avis construit, répond juste oui ou non", ce qui pour moi n'a aucun intérêt ! Je ne comprend vraiment pas ce que ça peut leur apporter. Le problème c'est que pour cette raison, et aussi le fait que j'ai un avis critique sur les spectacles et que je ne les apprécie pas tous, je suis cataloguée depuis la Seconde comme la "chieuse" de la classe. A chaque fin de spectacle, on vient me demander "Alors t'en as pensé quoi ? T'as pas aimé hein ? Ou tu sais toujours pas ?" en rigolant, c'est pas foncièrement méchant hein je tiens à le préciser, c'est plus de l'ordre de la taquinerie, mais c'est particulièrement chiant d'être l'objet de ces blagues récurrentes, et redondantes, sans qu'il n'y ait une seule personne pour essayer de me comprendre. Si cela les satisfait, je pourrai très bien leur répondre au pif d'ailleurs, mais cela dénoterait pour moins un certain désintérêt à leur égard, et j'essaie vraiment depuis quelques temps de m'assumer, de rester intègre, d'être honnête (excusez-moi pour cette phrase bateau mais je ne sais pas comment l'exprimer autrement) dans le sens où je ne préfère pas satisfaire la personne en répondant à ses attentes si c'est pour dire ou faire quelque chose qui ne me correspond pas. Depuis quelques mois, je suis même passée à un stade où j'en ai vraiment marre de ce petit jeu, un soir notamment, j'ai comme eu une prise de conscience et j'avais l'impression de me retrouver face à des débiles, sans vouloir être méprisante ou quoi que ce soit, c'était vraiment trop étrange comme sentiment, mais je trouvais ça tellement lourd, j'avais un profond sentiment de fatigue et d'impuissance, j'étais là à me dire "Mais quels cons, mais quels cons" et j'avais une brusque envie de les secouer comme des pruniers, mes chers petits camarades. Dernièrement, j'essaye d'éviter les questions, et je m'enfuie vite fait bien fait à la fin des spectacles ! Ce qui m'a encore plus agacé c'est que cette même soirée où j'ai pété un câble intérieurement, j'en ai parlé à ma mère, de manière un peu confuse parce que je n'en avais pas spécialement envie à la base, et qu'elle était d'accord avec eux, qu'elle ne comprenait pas ma façon de fonctionner, dont elle s'était déjà rendue compte lorsqu'il lui arrivait de me demander ce que j'avais pensé de tel film ou tel spectacle. C'est peut-être un peu trop extrapoler mais j'ai le sentiment que ce genre de réactions démontre encore une fois que les gens n'acceptent pas la différence, et je trouve ça exaspérant.
(C'est vraiment monumental ce que j'ai écris, surtout à propos d'un problème aussi ridicule, j'en reviens pas d'y avoir passé tellement de temps, faut que je me trouve un nouveau psy )
(Je t'ai battue @jeanne-des-brumes, hein hein ? )
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