Je ne supporte pas qu'on me raconte quelque chose en me disant « j'en ai jamais parlé à personne » ou « c'est la première fois que j'en parle » et que ça sonne faux, soit parce que je sais que la personne en a déjà parlé à quelqu'un d'autre, soit parce qu'elle m'en a tout simplement déjà parlé à moi.
En fait je trouve ça très barbant ce désir de vouloir mettre de la préciosité à outrance sur un discours ou une confidence, cette espèce de mise en scène de la parole, et c'est encore pire quand c'est pas crédible. Si c'est vraiment quelque chose que la personne n'a jamais osé raconter à personne, ou si c'est pas dans les habitudes de la personne de parler d'elle en ces termes, cette tournure ne me gêne pas, au contraire, ça me flatte et me fait plaisir de voir qu'on me fait confiance.
Mais quand ça vient d'une personne très tournée sur l'introspection, qui parle énormément d'elle de base, je trouve que c'est juste pesant. Ça me rappelle un peu l'histoire du petit garçon qui criait au loup : à force de dire aux gens que tu leur fais un discours unique et de le répéter ensuite, il perd totalement en intensité et en unicité, ça devient juste un discours parmi tous les autres et l'attention qu'on lui accorde finit forcément par décroître.
Je trouve que dire « je n'en parle jamais » à propos d'un sujet, ça peut donner l'image de quelqu'un d'assez introverti, qui garde ses angoisses et ses démons pour lui et qui ne veut pas peser sur les autres avec ses soucis existentiels. Or, quand c'est dit par quelqu'un pour qui parler de ses angoisses est une habitude, ça me donne vite l'impression que la personne essaie d'apporter de la légitimité à son discours en le faisant passer pour rare, en te donnant l'impression que tu es un interlocuteur privilégié.
Finalement ça donne à l'autre l'impression qu'il est le seul à pouvoir te comprendre et t'écouter, ça le responsabilise beaucoup alors que parfois c'est un discours que tu pourrais sortir à quelqu'un d'autre ou même que tu as déjà sorti à quelqu'un d'autre. Il y a des gens qui sont champions dans ce domaine
Combien de fois j'ai rencontré des personnes qui me parlaient comme si elles n'avaient jamais évoqué ce sujet avec personne auparavant alors que deux heures plus tard, je les entendais faire le même speech à quelqu'un d'autre
Une fois que j'ai repéré les gens qui ont tendance à faire ça, c'est triste à dire mais je ne les écoute plus que d'une oreille.
Dans ces cas, c'est comme si l'autre était plutôt une passerelle pour parler de quelque chose dont tu as envie de parler à un moment T. C'est pas grave, c'est la vie mais bon dans ce cas, je trouve plus honnête, moins responsabilisant et tout simplement plus humble de juste dire ce que tu as à dire, sans enrober ton récit de prétéritions lassantes et pas crédibles.
Pas citer svp, j'éditerai.
En fait je trouve ça très barbant ce désir de vouloir mettre de la préciosité à outrance sur un discours ou une confidence, cette espèce de mise en scène de la parole, et c'est encore pire quand c'est pas crédible. Si c'est vraiment quelque chose que la personne n'a jamais osé raconter à personne, ou si c'est pas dans les habitudes de la personne de parler d'elle en ces termes, cette tournure ne me gêne pas, au contraire, ça me flatte et me fait plaisir de voir qu'on me fait confiance.
Mais quand ça vient d'une personne très tournée sur l'introspection, qui parle énormément d'elle de base, je trouve que c'est juste pesant. Ça me rappelle un peu l'histoire du petit garçon qui criait au loup : à force de dire aux gens que tu leur fais un discours unique et de le répéter ensuite, il perd totalement en intensité et en unicité, ça devient juste un discours parmi tous les autres et l'attention qu'on lui accorde finit forcément par décroître.
Je trouve que dire « je n'en parle jamais » à propos d'un sujet, ça peut donner l'image de quelqu'un d'assez introverti, qui garde ses angoisses et ses démons pour lui et qui ne veut pas peser sur les autres avec ses soucis existentiels. Or, quand c'est dit par quelqu'un pour qui parler de ses angoisses est une habitude, ça me donne vite l'impression que la personne essaie d'apporter de la légitimité à son discours en le faisant passer pour rare, en te donnant l'impression que tu es un interlocuteur privilégié.
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Une fois que j'ai repéré les gens qui ont tendance à faire ça, c'est triste à dire mais je ne les écoute plus que d'une oreille.Dans ces cas, c'est comme si l'autre était plutôt une passerelle pour parler de quelque chose dont tu as envie de parler à un moment T. C'est pas grave, c'est la vie mais bon dans ce cas, je trouve plus honnête, moins responsabilisant et tout simplement plus humble de juste dire ce que tu as à dire, sans enrober ton récit de prétéritions lassantes et pas crédibles.
Pas citer svp, j'éditerai.
Dernière édition :

Je n'ai pas envie de me retrouver avec un cancer ou une autre joyeuseté du même acabit dans quelques années parce que des gens m'auront généreusement "craché leur or évaporé" à la figure...

Je sais que moi, quand je fais un flop, je préfère limite que personne ne m'ait entendu plutôt que de voir que quelqu'un a assisté à ça. Alors quand je suis dans le rôle de la spectatrice, parfois j'ai juste envie de fermer les yeux et de faire comme si j'avais rien vu pour ne pas amplifier le malaise
Si c'est quelqu'un d'assez à l'aise en société je ne suis pas vraiment gênée par procuration, je sais que la personne va oser répéter jusqu'à ce qu'elle soit entendue. C'est vraiment quand c'est quelqu'un de timide que ça me fait mal au cœur.
», sauf qu'en attirant brutalement l'attention des autres sur la personne qui a tenté de s'exprimer publiquement, j'aurais l'impression de la materner et j'aurais peur de la vexer. Donc je fais en sorte de rebondir sur ce que la personne a dit, voir de reformuler un peu plus fort histoire que ça attire l'attention des autres et qu'ils se mettent à l'écouter, mais quand ça ne fonctionne pas ça me met vraiment très mal à l'aise, j'ai l'impression de partager, impuissante, le moment de solitude de la personne
En fait, une fois que j'ai vu ce genre de scène, c'est comme une sentence, je me sens un peu responsable du sort qui va être réservé par la suite à l'intervention de l'autre 
), enfin raler quoi ! Mais est-ce que ça servira à grand chose ?