Je ne supporte pas d'être infantilisée en permanence par le monde médical, et renvoyée en permanence a des psychologues lors de "vrais" maux physiques (je sais que le mental peut provoquer des vrais maux physiques, je l’a déjà vécu - mais vous voyez ce que je veux dire). Ce n'est pas parce que je n'ai pas de jambe cassée ou de diabète mesurable en une prise de sang que j'affabule.
Je suis actuellement dans une situation difficile : depuis 3 semaines, j'ai des symptômes étranges (malaises, fatigue, vertiges, problèmes de mémoire et de vue). J'ai fait une batterie de tests de base, qui n'ont rien donné. Donc selon ma généraliste, la seule option qui reste est un rendez-vous chez le neurologue. J'ai pris le rendez-vous. En attendant ce rdv chez le neurologue en avril, j'essaie d'insister pour faire des tests complémentaires. Refus catégorique de ma généraliste, "on attend jusqu'en avril, en plus vous ne souffrez pas donc non je ne vous propose pas de rendez-vous dans le privé pour aller plus vite". Je comprends… Mais c’est très dur comme attente, surtout que je suis incapable de travailler en attendant.
Et d'un autre cote, tout mon entourage est persuadé à 100% que je fais un burn out. Etant donné que l'an dernier j'ai eu des moments un peu difficiles au boulot, tout le monde est convaincu que c'est ce que j'ai. C'est épuisant. Même ma chef nie le test que m'a fait faire la RH (elle m'a testée pour burn out et mes symptômes ne correspondent pas). J’ai l’impression que parce que le burn out est un mal qui commence à être bien médiatisé (et tant mieux), on nous colle l’étiquette burn out quelle que soit la situation.
Je suis terrifiée d'être a nouveau renvoyée vers un psy, parce que le monde médical n'arrive pas / n'a pas le temps pour faire une investigation correcte de mon cas. C'est au moins la 4e fois que ça m'arrive :
- Cet été, intoxication alimentaire. Dans mon pays les médecins sont très réticents à fournir des médicaments, résultat je suis restée 15 jours avec des nausées et une impossibilité de manger. C'est seulement en suppliant pour faire reconnaitre mon mal que j'ai pu avoir un basique médicament anti-nausée. Au boulot et chez le médecin, on me diagnostiquait un épuisement émotionnel. Or, après seulement une pilule, mon mal est parti.
- Il y a quelques années, grosse allergie a la pilule contraceptive (plaques de boutons, malaises pendant des mois). On m'a dit que "non madame, une pilule ne rend pas allergique, c'est impossible". Sauf que c'est seulement en arrêtant la pilule que mes plaques et mes malaises ont pris fin.
- Autre test de pilule pendant quelques mois : m'a rendue confuse et dépressive. Il a fallu que je découvre le problème moi-même, et du jour au lendemain en arrêtant la pilule, la folie a arrêté.
J'ai un immense sentiment de gaslighting - même si je sais que tous les professionnels font de leur mieux. Mais toujours, toujours, je me bats pour être prise au sérieux. Combien de fois ai-je entendu "prenez un bon bain chaud et un verre de vin", "vous dites que vous n'avez pas de problème personnel. Je vous encourage a quand même y regarder de plus près" puis la personne me dire merci au revoir, bon courage pour la suite. Et des semaines voire mois après, après avoir souffert physiquement sans aide, je finis par trouver moi-même la cause de mon mal.
Merci à celles qui auront lu mon long pavé – je ne sais pas ce que je recherche en le postant. Peut-être du réconfort, entendre que je ne suis pas la seule dans ce cas.