Je n'ai pas parlé de ça (et je suis d'accord, l'exemple "se faire baiser est bien choisi) car c'était pas le genre d'exemples donnés dans la conversation : on parle de "ça va" et "vivre une deuxième vie"... et quand bien même il n'y a pas de véritable rupture entre "les deux vies", personne n'a le droit d'exagéré pour faire comprendre son idée?Je trouve que tu as tendance à faire comme si, quand un mot a plusieurs sens, ces différents sens n'avaient aucun lien entre eux. Par exemple, je n'aime pas l'expression "se faire baiser" pour dire "se faire avoir". Je sais bien que quelqu'un qui dit "Je me suis fait baiser" dans ce sens-là ne pense pas au sens sexuel, mais pour moi, c'est évident que "se faire baiser" a pris le sens de "se faire avoir" parce que dans notre société, on considère que "se faire baiser" (càd se faire pénétrer), c'est être en position de soumission, c'est laisser quelqu'un profiter de nous. Comme je n'approuve pas cette vision des choses et que je pense que cette idée reste présente dans l'expression "se faire baiser" malgré son sens imagé, ben j'aime pas l'expression, et je peux expliquer pourquoi.
Ce que je dis ce n'est pas que les différents sens n'ont pas de lien entre eux c'est juste que pour un certain nombre d'expression ne voir tout QUE sous le prisme du sens littéral c'est ne pas comprendre le sens de ce qui est dit.
Si je dis, "je viens de faire des pancakes dans ma cuisine c'est le bordel dans ma cuisine" ça ne veut pas dire qu'il y a un lien quelconque entre l'état de ma cuisine et la prostitution.
Bien sûr l'étymologie peut être questionnée et par exemple le fait qu'on ait beaucoup de mots étymologiquement tirés du monde de la prostitution peut être considéré comme problématique car ça dit beaucoup de choses des représentations (négatives) des prostitué.e.s dans notre société.
Mais ça ne change rien au fait que le sens de "c'est le bordel dans ma cuisine" l'état actuel de ma cuisine n'a aucun lien avec la prostitution.
Idem si je dis "je viens de faire des pancakes dans ma cuisine c'est l'apocalypse dans ma cuisine", l'état de ma cuisine n'annonce pas la fin des temps, et on ne peut pas non plus en déduire que la personne qui dit ça est chrétienne ou musulmane, le sens reste "ma cuisine est en désordre y'a de la pâte à pancakes partout".
Et quand bien même c'est une énorme exagération (en 10 minutes je nettoie ça sans souci) le sens est facilement compréhensible. Et je ne vois pas bien pourquoi exagéré par le langage est un souci, par exemple quand on dit "j'ai attendu 40000 ans à la caisse d'Auchan" ça donne l'idée que j'ai attendu longtemps + ça m'a saoulé du coup d'attendre aussi longtemps. Alors que c'était 5 minutes, mais je les ai trouvées longues.
Bref tout ça pour dire que ce que tu dis est très vrai pour certains termes (et il y en a beaucoup de péjoratifs par rapport aux femmes par exemple) mais c'est pas non plus le cas de tous les termes, dont au final le sens n'est pas lié dans ce qui peut être dit là maintenant: En gros le sens de l'expression n'a pas forcément de rapport mais l'étymologie du mot en en elle-même (ma cuisine n'est pas une maison close) mais cette étymologie peut indiquer des choses sur notre rapport au monde (cf "c'est le bordel!", ici sur les représentations qu'a (eu) la société sur la prostitution), je ne sais pas si je suis claire

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