La PMA pour toutes en 2018, l'annonce qui réveille les passions

24 Février 2014
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Granadilla de Abona, Tenerife, Spain
Désolée d'interrompre le débat, et doublement désolée d'avoir sauté plusieurs pages parce que ça se trouve qqun-e l'a dit avant moi et j'arrive comme un cheveu sur la soupe.
Je voulais juste signaler que ce couple dont vous parlez qui voulait un bébé sourd, n'a pas eu l'accord des banques du sperme. Elles ont eu recours a un de leurs amis, atteint de surdité congénitale. Je ne vais pas rentrer dans le débat éthique de cet acte, juste remettre les choses dans leur contexte. Ce débat a commencé il me semble à cause d'un post qui disait, en gros, "oui mais rendez vous compte il y a des lesbiennes qui ont eu recours à la pma et elles ont demandé à ce que le donneur soit sourd, pour avoir un bébé sourd!!!" . Oui sauf que non. Les institutions ont refusé et elles se sont débrouillées pour trouver leur propre donneur.
Rappeler aussi que ça s'est passé aux Etats Unis, en 2002.
 

adita

Dans le game en claquette
27 Décembre 2011
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Ce débat sur l'IMG et le handicap me perturbe grandement :hesite:
Le handicap ou plutôt les situations de handicap sont tellement variées et vastes que ça me semble complètement vain d'arriver à un avis "unique" sur le sujet. Entre la surdité et une maladie dégénérative qui ça se terminer par une mort douloureuse dans les 5 premières années de la vie il y a un monde. Entre l'autisme et des malformations cardiaques graves il y a un monde aussi.
Le débat ne peut pas être binaire parce que les pathologies impliquées sont vraiment multiples.
On parle beaucoup de handicap en disant "si la société sadaptait correctement il n'y aurait pas de problème". Autant je suis d'accord sur le fait que on est très e retard sur le sujet et que la société ne fait pas grand chose pour les personnes en situation de handicap, autant ce genre de propos sont je trouve complètement angéliques. Parfois cette situation de handicap c'est aussi des douleurs chroniques abominables, une mort précoce, des pathologies dégénératives assez hardcore à vivre, pour la famille oui, mais surtout pour l'enfant.
Je rejoins @jorda sur ce point, je n'ai absolument pas envie de faire vivre cela à mon enfant. Et je ne pense pas que cela relève de l'égoïsme.
 
1 Avril 2012
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@MissDodo En fait, pour résumer mon propos, je ne pense pas que cet enfant subisse un préjudice parce qu'il n'y avait pas moyen qu'il naisse entendant. Soit il naissait sourd soit il ne naissait pas. Donc ses parents ne l'ont pas privé, lui, d'une capacité sensorielle intacte puisqu'il n'a jamais eu ce potentiel. Pour qu'il subisse un préjudice, il aurait fallu qu'il naisse entendant et que ses parents fassent en sorte qu'il perde l'audition.

Après, il y a sûrement des difficultés à être la seule personne entendante d'une famille sourde. Je trouve pas ça illogique de penser que, puisque l'enfant aura deux mères et une sœur sourdes, alors ce serait plus facile pour lui s'il était sourd également. Donc voir ou non de l'égoïsme dans leur décision est vraiment une question de perspective.

Du coup, dans le doute, j'ai juste pas envie de juger cette situation fort complexe et les personnes impliquées. C'est tout.
 
1 Juillet 2017
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J'arrive dans le débat comme une fleur, j'ai tout lu et je me permet de réagir sans mentionner de Madz en particulier, je ne me rappelle plus de qui a dit quoi... :red: Du coup je précise quand même : je ne vise personne par mes propos, ceci est mon interprétation suite à ce que j'ai lu, pas une volonté de faire dire à qui que ce soit ce qu'iel n'a pas dit :fleur:

Ce que je trouve intéressant, c'est que ce qui a amené le débat sur l'eugénisme et l'avortement thérapeutique, c'est qu'une personne a noté que sa seule résistance à la légalisation de la PMA c'était justement ses dérives eugénistes. Hors, comme quelqu'un d'autre l'a dit, on peut considérer que l'avortement 'thérapeutique' (c'est vraiment le nom de ce type d'avortement ? À me relire je trouve ce nom très bizarre) est une pratique eugéniste, puisqu'il s'agit de décider si l'on veut accoucher d'un enfant avec un handicap ou si l'on préfère interrompre cette grossesse. Donc au final si on dit se questionner sur la PMA et ses (possibles) dérives eugénistes, il serait aussi bon de considérer les autres pratiques médicales légales qui sont déjà synonymes de dérives eugénistes, et j'aurais tendance à dire qu'utiliser cet argument pour questionner la légalisation de la PMA devrait logiquement être suivi d'une remise en cause et un questionnement des autres pratiques médicales en question.

Ensuite, ce qui est génial avec le féminisme c'est que c'est un ensemble de discours qui sont censés s'intéresser et essayer de démanteler tous les systèmes oppressifs sans distinction, c'est le principe même de l'intersectionnalité. Il ne me semble donc pas impossible de revendiquer le droit à l'avortement pour tous.tes ET de questionner l'encadrement et la particularité de l'avortement 'thérapeutique' (j'utilise les guillemets parce que décidément j'ai du mal avec cette appellation dans ce contexte de débat — mais c'est perso). Il est possible de dire que toute personne qui prend la décision d'avorter, pour quelque raison que ce soit, le fait dans son droit et de respecter son choix ET de se questionner sur le fait que la date limite pour l'avortement d'un foetus jugé "valide" est antérieure à celle d'un foetus jugé "avec un handicap" dans notre société, et que cela apparaît donc comme une pratique validiste (en dehors d'une situation où la vie de la mère est en danger évidemment).

Et au final, ce que je trouve vraiment problématique dans ce débat, c'est de dire d'un côté qu'il est normal et compréhensible que quelqu'un décide d'interrompre une grossesse parce que le foetus présente un handicap, donc qu'il est ok pour une personne de préférer accoucher d'un enfant valide, alors que de l'autre il est apparemment inconcevable et criminel que quelqu'un puisse préférer accoucher d'un enfant avec un handicap (ici, être sourd). Faire cette différenciation, c'est je trouve comparer deux expériences de vie de façon complètement hiérarchique, alors qu'il s'agit "juste" d'expériences de vie différentes. Et je ne suis pas concernée (donc n'hésitez pas à me reprendre si je dis des bêtises) mais c'est un peu une des bases de la problématique validiste, de penser que notre expérience/existence de valide est supérieure et préférable à celle d'une personne avec un handicap.
 
Dernière édition :
Bonjour! Je ne sais pas si je vais encore beaucoup poster sur ce sujet; j'ai peur d'avoir blessé des madz et surtout ma vie ne me donne plus trop l'énergie qu'il me faut pour y répondre convenablement. Néanmoins je suis partie en cours de discussion comme ça, et ça me tourne dans la tête quand même depuis plusieurs jours, alors je voudrais quand même faire une dernière réponse :red: voilà voilà.

Je ne suis pas contre l'avortement. Je m'excuse si mon vocabulaire dans les messages précédents a pu blesser des madz; ce n'était pas mon intention. Je fais en fait une différence entre les interruptions de grossesse parce que la grossesse en elle-même n'est pas souhaitée (quelle qu'en soit la raison: cela inclut aussi les cas de viol que tu mentionnes @esky : l'ivg n'est pas dûe à des particularités du foetus, mais aux circonstances de sa conception, où rien n'a été voulu (c'est un euphémisme)), les interruptions de grossesse parce que la grossesse elle-même met en danger la santé de la personne gestante, et les interruptions de grossesse dans les cas où la grossesse a été voulue mais le foetus en train d'évoluer n'est pas comme on le voulait.

C'est ce dernier point qui me gêne, en soi: ça me dérange profondément qu'on puisse choisir si un foetus est ok ou pas ok, surtout quand ce choix est fait en fonction de ce qu'on projette, de quel enfant va naître si on poursuit la grossesse - ces interruptions de grossesse sont motivées parce qu'on veut un enfant, oui, mais on ne veut pas l'enfant qui va naître à la suite du développement de ce foetus-là. Pour moi, c'est quelque part choisir un enfant, ou plutôt le type d'enfant qu'on veut - d'où mes emportements émotionnels: ce n'est pas tant parce que le foetus est en vie ou non, mais parce que ce raisonnement montre un choix de ne plus se projeter comme parent plutôt que de se projeter comme parent avec un enfant qui ne convient pas aux attentes. Certaines de ces interruptions de grossesse sont déjà interdites (par exemple, il est interdit d'avorter à cause du sexe du foetus); je suis tout moralement gênée de voir qu'il n'y a pas de rejet similaire à l'idée d'avorter un foetus qui présente le développement d'un handicap, et que ce soit proposé volontiers.

@just_in_case c'est pour ça que, par exemple, le dernier message que tu m'a fait (et que je cite ci-dessous pour plus de clarté) ne me convainc pas. Le raisonnement que tu tiens envers la justification d'avortement de foetus handicapés, je crois que tu ne le tiendrais pas envers la justification d'avortement de foetus de sexe féminin. Et pour moi, quelque part les deux situations sont suffisamment similaires pour que ce soit comparables sur ce point-là.

Donc ce qui te dérange, ce n'est pas l'avortement (j'espère) mais bel et bien le critère (foetus handicapé) que tu estimes être une raison illégitime pour avorter.
Et bien... les personnes qui décident des critères légitimes pour avorter peuvent aussi me dire que selon eux, je suis hétéro et en couple alors je devrais avoir un enfant même si je n'en veux pas. Que si je ne prenais pas de contraception alors je devrais garder le bébé parce que c'était ma faute. Que si j'ai 16 ans tant pis pour moi, j'ai qu'à assumer.
Ce que je veux dire, c'est qu'on peut toujours critiquer les raisons d'avorter de quelqu'un ou les trouver illégitimes. Mais ce n'est pas à nous d'en décider. C'est à la personne enceinte. Mon corps, mon choix.
Ce serait pas un peu absurde et totalitaire de refuser l'avortement à une femme qui ne souhaite pas un bébé handicapé ? Au nom de quoi on lui dirait "ah non on trouve pas ça cool de ta part de ne pas vouloir d'un bébé handicapé donc on va te forcer à le garder, même s'il n'est pas désiré" (tout en sachant que la situation peut être très difficile et que c'est donc bien hypocrite de ne pas voir pourquoi beaucoup n'en veulent pas)
.... Allo ? On s'est battues pour avoir le choix. Vous trouvez peut-être qu'avoir un foetus handicapé n'est pas une raison valable pour avorter, mais les 96% de couples qui avortent des foetus trisomiques en décident visiblement autrement. Ils ont fait leur choix, et honnêtement je pense que même si on augmentait les aides aux personnes handicapées ça ne changerait pas grand-chose. C'est peut-être triste oui, je comprends très bien que ça puisse choquer. Mais c'est un choix qu'on doit respecter. On ne peut pas forcer les gens à vouloir un bébé handicapé. C'est tout. Et si vous essayez de forcer les choses, vous allez obtenir quoi ? Davantage de malheur, de bébés non désirés voire abandonnés parce qu'ils sont handicapés. Vous trouvez peut-être l'avortement moche, mais ça permet d'éviter ça.

La comparaison avec les foetus qu'on avorte à cause de leur sexe ne convient pas, je trouve, parce que ces foetus donnent naissance à des filles en grande majorité, et que ça ne demande pas d'aménagements particuliers comme pour les handicaps; aussi parce qu'en soi naître avec un vagin n'amène pas de problèmes intrinsèques. Naître handicapé amène des difficultés parfois très grandes (comme le mentionne @adita ) et être parent d'un-e enfant handicapé-e peut être tout aussi difficile à vivre. C'est pourquoi je trouve qu'il n'est pas sain et pas juste de juger le choix des individus qui sont amenés à avorter un foetus handicapé; généralement, c'est tout simplement pas possible à vivre comme situation.

Mais ça m'embête que ça soit inconcevable. Par exemple, pour la trisomie 21, ça m'embête qu'on connaisses tous-tes le fait que si on est en grossesse d'un foetus trisomique, on puisse l'avorter, mais qu'on ne connaisse pas bien ce qu'il faut pour élever un enfant trisomique si le choix de continuer la grossesse est pris; ce que décrit @Maia Chawwah je le trouve terrible, et je trouve terrible qu'au final des enfants souffrent parce qu'il a fallu se battre contre l'état pour s'occuper convenablement de leur handicap, et que ces batailles ont été perdues. J'ai aussi beaucoup l'impression qu'avec la possibilité de l'IMG de certains handicaps, la recherche d'une façon de les guérir s'arrête ou se ralentit grandement (je voulais faire des recherches pour confirmer cette impression, mais je n'en ai pas l'énergie, pardon). Tout ça (le manque de moyens et le parcours du combattant à suivre pour s'occuper de ces personnes handicapées, la recherche qui se tarirait, le fait qu'on est bien informé-es sur l'avortement médical mais pas sur la manière de prendre soin d'un enfant handicapé, ou de comment sera sa vie, ou de quoi ça implique tel ou tel handicap) ça me donne l'impression que la société penche la balance en faveur de l'avortement de ces foetus plutôt que dans la continuation de ces grossesses; et qu'avec l'introduction de ces IMG on en arrive à une situation où l'avortement est l'unique solution convenable, ou vivable. (Attention, je ne dis pas non plus que cette situation a été orchestrée par un groupe d'influents validistes; je pense que c'est une situation qui est née de tout un tas de petit choix sociaux qui ont tous penchés vers le plus facile, en un sens, le plus économique, le plus simple à vivre.)

(Je crois aussi que d'un point de vue personnel l'IMG me fait peur; parce qu'étant probablement autiste ou en tous cas connaissant plusieurs personnes autistes, je constate qu'au-delà des difficultés que cela amène (difficultés qui sont réelles) l'autisme une façon de penser et de concevoir le monde et les relations sociales assez distinctes et participe à qui est la personne, en un sens, à sa personnalité? Et je constate qu'il en est de même pour plusieurs autres handicaps, dont notamment la surdité, handicap qui a créé une culture spécifique à la communauté sourde et qui donc affecte les gens grandissant dedans (ça marche différemment de l'autisme, c'est extrinsèque à la personne ça, mais voilà) et j'ai parfois l'impression que face aux difficultés que rencontrent ces personnes on en vient à balayer ces spécificités et ces caractéristiques propres.)

Je trouve aussi que toute la discussion autour de la naissance de Gauvin soulève des questions intéressantes. Avec cette discussion je ne peux m'empêcher de penser que s'il avait été né dans un couple hétérosexuel sourd normal, si l'homme qui a fourni le sperme avait aussi été marié à sa mère gestante et été son père, sa naissance et son existence auraient été un non-événement total. Le coeur de la polémique tourne autour, non pas tant des circonstances de sa naissance mais du fait que ses parents voulaient un enfant sourd, parce que sourdes elles-mêmes, avec une famille déjà composée de membres exclusivement sourds, et bien intégrées dans la communauté sourde elles se disaient qu'elles étaient le plus à même de rendre heureux un enfant sourd. Du coup, ça me pose beaucoup de questions: est-ce que le handicap influe forcément sur la possibilité à être heureux? Est-ce qu'un enfant valide a plus de chances d'être heureux dans l'absolu? Est-ce que c'est vrai mais seulement de manière conditionnelle ? Est-ce que dans certaines situations précises (dont celle-là) un enfant handicapé n'aurait pas eu plus de chances d'être heureux qu'un enfant valide? (Je ne me prononce pas sur cette question; mais c'est la réflexion qu'ont eues ses mamans.) Est-ce qu'il vaut mieux laisser les parents faire ce qu'iels désirent ou est-ce qu'il vaut mieux avoir un droit de regard sur la conception de ces enfants? (Et si droit de regard, comment le faire, quelles conditions, quelles interdictions, comment est-ce décidé?) Faut-il se prononcer sur l'intérêt d'autrui, et si oui, comment être sûr-es qu'on fait le bon choix? Comment peut-on être sûr-e d'être juste? Enfin voilà, il y a d'autres questions qui me viennent mais je n'arrive pas à bien les formuler. En tous cas je trouve que ce n'est pas facile.
 
22 Mai 2015
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Paris
TW psychophobie bien crade spécifique à l'autisme

Je rebondis au passage sur la question de l'autisme, parce que @just_in_case a insisté plusieurs fois sur "maiiis c'est pas de vous qu'on parle, vous on vous avorte pas", parce que justement, l'autisme est aussi un bon exemple là-dessus : l'association la plus connue qui s'occupe de l'autisme, Autism Speaks (qui est d'ailleurs très validiste elle-même) met la plupart de ses moyens dans la recherche du gène de l'autisme, dans le but de "guérir l'autisme". Mais on parie combien on parie que s'iels y arrivent, on aura un test aussi, pendant la grossesse, du gène autiste? Pouvoir savoir, à l'avance, quels foetus mènera à un enfant autiste, pour pouvoir l'avorter, comme les enfants trisomiques. C'est pas encore fait, et on n'est pas sûr.e, d'ailleurs, qu'il y en ait un, de gène de l'autisme, mais c'est par là qu'on se dirige - et à côté, pareil, on ne développe pas, ou très peu, les structures d'accueil et d'aide pour les personnes autistes et leurs parents. On parie combien que si ce test existe, on aura aussi 96% d'IMG sur les foetus autistes? (j'utilise cet exemple en espérant vous faire comprendre que ça touche des vrais gens et qu'on est pas en train de détourner le débat avec certaines personnes qui disent "et moi je suis autiste j'aurais du être avorté.e ?", parce que c'est littéralement vers ça qu'on se dirige. On choisit pas seulement d'avoir soi-même ou pas un enfant handicappé avec l'avortement des foetus trisomiques : on décide de la société qu'on veut (à terme, une société où les individus sont tous.tes valides et neurotypiques, où on n'a pas à s'adapter parce que les personnes trisomiques/à terme autistes/et sans doutes d'autres aussi n'avaient qu'à pas naître). C'est peut-être pas ce que vous pensez vous en avortant un foetus trisomique, mais faut aussi penser à ce que ça veut dire qu'on en ait simplement le droit. Ce n'est pas anodin.

Et, encore une fois, parce qu'apparemment on se fait accuser d'être anti-avortement si on ne met pas ce disclaimer dans tous ses posts maintenant : je n'ai rien contre l'avortement tant que c'est parce qu'on ne veut pas de bébé (maintenant, de ce père, ce mois-ci on a la flemme, comme vous voulez), je suis contre l'avortement quand c'est parce qu'on ne veut pas de ce foetus-là.
 
22 Mai 2015
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@MissDodo : il y a des personnes autistes qui sont incapables d'être indépendantes, certaines qui sont indépendantes sur certains points et pas sur d'autres, certaines où ça dépend des jours, certaines qui sont totalement indépendantes... On ne peut pas savoir à l'avance. Et encore une fois, si le "gène autiste" est trouvé, vous pensez vraiment qu'on ne donnera pas "le choix" aux parents, selon exactement la même logique que celle de la trisomie? Est-ce que vous trouvez ça normal qu'on choisisse quels foetus on a le droit d'avorter selon leur niveau d'indépendance future, alors que c'est tellement variable, même chez les gens dont on n'a pas trouvé un handicap au stade foetus?

Il y a deux problèmes là-dedans : 1) on part du principe que l'enfant (non trisomique) qu'on a sera forcément indépendant.e à un moment, et du coup, dès le départ, il y a une pression à ce que l'enfant le soit, et une culpabilité immense pour l'enfant (une fois adulte) quand ce n'est pas possible (pour des raisons diverses : neuroatypicité, handicap apparu plus tard dans la vie, ou même chômage, par exemple). 2) on part du principe qu'on ne peut être heureux.se qu'en étant indépendant. Ca se base énormément sur l'individualisme de la société, l'idée qu'avoir besoin d'aide/dépendre de quelqu'un c'est lui sacrifier sa liberté. L'indépendance n'est pas nécessaire pour vivre une belle vie épanouie, et c'est validiste de dire le contraire.
 
22 Mai 2015
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@MissDodo : du coup pour toi c'est la souffrance physique de l'enfant à venir qui justifie la possibilité d'IMG? (c'est une vraie question hein)

Déjà d'après quelques recherches que je viens de faire (je m'y connais pas super bien), ces malformations ne sont pas très développées/très gênantes dans tous les cas : il y a tout à fait la possibilité d'avoir un enfant trisomique qui ne souffre pas, et c'est impossible de le savoir dès le test qui permet de détecter la trisomie. De plus, aucune personne trisomique n'a toutes les malformations possibles. C'est possible de se retrouver uniquement avec des problèmes de vue ou des problèmes orthopédiques, ce qui peut être chiant, mais sans la trisomie 21 avec personne n'avorterait pour ces raisons-là (en tous cas, j'espère).

De plus, les malformations cardiaques et intestinales qui peuvent se retrouver chez les personnes trisomiques sont aussi possible chez des enfants neurotypiques, et dans le cas où il n'y a pas de trisomie 21, d'après ce que j'ai lu, l'IMG n'est pas autorisée. Donc non, vous ne pouvez pas dire que c'est à cause des malformations possibles qu'un foetus trisomique est avorté, puisqu'un foetus avec la même malformation, mais neurotypique, n'est pas avorté.

communication inter-ventriculaire a dit :
CIV et interruption médicale de grossesse : une CIV isolée n'amène pas à discuter d'une interruption médicale de grossesse (IMG), quelle que soit sa taille ou sa localisation, car il s'agit d'une malformation parfaitement curable. Une IMG ne pourrait être envisagée qu'en fonction d'autres anomalies associées, en particulier génétiques.

(lien)

communication interauriculaire a dit :
Gestion de la grossesse

Hormis en cas de CIA type ostium primum, qui conduit à proposer une amniocentèse, la présence d'une CIA ne modifie en rien le déroulement de la grossesse ou les modalités de l'accouchement.

(lien)

canal atrio-ventriculaire a dit :
Gestion de la grossesse

Cette pathologie aboutit rarement à une défaillance cardiaque in utero avec risque de mort fœtal in utero. En raison de l'association forte avec la trisomie 21, la découverte d'un CAV doit faire conseiller au parent la réalisation d'un caryotype par amniocentèse ou ponction de sang fœtal pour la recherche de la trisomie 21.

(on remarque que ça ne mentionne pas d'IMG, juste la possibilité que le foetus soit trisomique)

(lien)
 

Kettricken

Hate is always foolish. Love is always wise
13 Avril 2011
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Pour ce qui est de la PMA, je suis pour qu'elle soit ouverte à toutes. C'est le cas en Belgique, ça n'a pas été la voie ouverte à la GPA (dont on peut débattre) et tout va bien.
La question de l'anonymat du donneur mérite par contre d'être posée. Une amie qui se lance dans une procédure de pma m'a dit s'être penchée sur la question, vu qu'elle a le choix de faire sa pma en Belgique (donneur anonyme) ou aux Pays-Bas (donneur pas anonyme). Les deux pays ont débatut sur la question, et elle a été lire les arguments. Notamment ceux des Pays-Bas qui au début avait choisi l'anonymat pour des raisons éthiques, puis qui ont changé d'avis pour des raisons toutes aussi éthiques (que je ne connais pas en détail, donc je n'ose pas m'avancer). Elle n'a pas encore décidé, mais ça de ce qu'elle voit, c'est qu'il y a des arguments éthiques forts pour les deux options.
Personnellement, je dois avouer que spontanément et sans m'être penchée à fond sur la question, il me semble que pour le bien de l'enfant, mieux vaut que ça ne soit pas anonyme pour une raison toute bête : les antécédents médicaux. Mais c'est peut-être mon histoire familiale qui m'influence.

Par contre, je dois dire que je me sens fort culpabilisée par la discussion sur l'IMG (sans que ça soit la faute des participantes). Et simplement parce que théoriquement, je suis d'accord avec toi @Growing Entish : la trisomie 21 est-elle une telle souffrance au quotidien que ces enfants-là mérite qu'on étende le délai de l'IVG pour eux.
Pourtant, je sais que si je suis confrontée à la question, j'avorterai. Et vu mon âge (35 ans) le risque n'est pas minime. Et je sais que c'est égoïste.
Mais j'ai une mère lourdement handicapée, au point de ne plus pouvoir vivre seule depuis plusieurs années. Et bien sûr que sa vie ne vaut pas moins que celle d'un autre, bien sûr que si ses parents avaient su à l'avance qu'elle allait développer une sclérose, ils auraient eu tort d'avorter. Mais néanmoins, ce handicap lui pèse lourdement. Et pèse aussi à ses proches. C'est sans doute égoïste de le dire, mais c'est un fait : c'est compliqué, c'est stressant, c'est douloureux émotionnellement.
Si je peux m'épargner un autre proche en situation de handicap assez lourd pour empêcher l'autonomie, je le ferai. Bien sûr, je ne romperai pas à avec mon conjoint si un accident lui arriverait, je n'abandonnerai pas mon enfant s'il développe une sclérose. Mais l'IMG ferait partie de ce que je ferai.
Et je me sens monstrueuse car je sais que c'est moche
 
1 Avril 2012
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@Kettricken Je suppose que les antécédents médicaux des donneu.r.se.s sont passés à la loupe avant d'autoriser le don. Pour autant, je comprends l'argument mais je vois pas en quoi communiquer les antécédents médicaux du. de la donneu.r.se supposerait de dévoiler son identité.

Il faut quand même garder à l'esprit que sans anonymat du don....on peut s'attendre à une baisse drastique du nombre de dons de gamètes.
 

Kettricken

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@elea51 C'est pas faux. Comme je disais, je ne me suis pas penchée avec attention sur la question et je n'ai pas d'avis tranché sur la question.
Mais ça m'a interessée de voir que mon amie qui est directement concernée et qui lit les arguments de part et d'autre ne semble pas trouver que la réponse soit évidente.
 
  • Big up !
Réactions : Growing Entish
20 Février 2014
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J'ai un peu lu les pages précédentes et j'ai du mal à percevoir le problème avec la possibilité de pouvoir avorter d'un enfant atteint d'un handicap. Selon moi, idéalement, aucune personne ne devrait être dans la situation de devoir élever une personne alors qu'elle ne s'en sent pas capable ou n'en n'a finalement pas le désir. Or, c'est précisément le cas des personnes se tournant vers l'IMG. Si un trait du fœtus nous déplaît au point de vouloir interrompre une grocesse, j'ai tendance à penser qu'on n'aurait probablement pas été un bon parent pour cet enfant là finalement. Ou alors au prix de sacrifier pas mal notre bien être, ce que je ne souhaite à personne, et finit souvent par être ressenti par l'enfant de toute manière...
 

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