La question de l'eugénisme n'est pas vraiment liée à la question de si oui ou non la PMA ouverte pour les lesbiennes est une bonne chose. Plus exactement, c'est deux questions différentes, et parler d'eugénisme n'implique pas le besoin de condamner la PMA comme c'est fait là tout de suite. Que la PMA soit réservée aux hétéros ou qu'elle soit aussi accessible aux couples lgbt ne change rien à cette question-là.
Et j'ai un peu l'impression qu'il y a un glissement de la réflexion : de la question du père et de son rôle ou de sa place dans la famille, on est arrivé-es à parler d'eugénisme. Je pense que le chaînon manquant, c'est que pour certain-es l'idée de sortir de la famille traditionnelle (un papa une maman cis et des enfants par voie naturelle) c'est déjà une expérimentation faite pour répondre à des désirs des adultes qui ne prend pas en compte les besoins des enfants.
A cela je voudrais déjà dire que les familles qui sortent de ce moule traditionnel ne sont pas nouvelles: les mères célibataires (et les pères célibataires) les couples gay, les familles recomposées, les familles où on ne sait pas trop qui a été le géniteur / où le géniteur n'est pas le père, c'est loin d'être nouveau, on en retrouve des exemples partout dans l'histoire (et aussi dans la littérature et la culture) - ce qui est nouveau chez nous, c'est qu'on est en train de les reconnaître, et de remettre en question le modèle de la famille tradi papa-maman comme unique norme et comme unique situation familiale digne de respect. Concrètement, ce qui se passe, ce n'est pas qu'on est en train de créer de nouvelles formes de familles, c'est qu'on est en train de reconnaître socialement d'autres formes de familles, et que par cette reconnaissance on permet à ces familles de moins vivre dans la précarité.
Du reste, pour l'eugénisme: c'est une question intéressante, oui, mais elle se pose déjà avant l'ouverture de la PMA à tous-tes. L'avortement des personnes trisomiques, la possibilité de choisir médicalement si on veut une fille ou un garçon (qui est interdit en France) etc, c'est déjà des choses qui existent.
Une chose que je voudrais rajouter (je ne sais plus qui l'a dit, mais voilà): la valeur des personnes trisomiques ne se résume pas à leur capacité (réelle ou potentielle) d'apporter des choses que le reste de l'humanité ne peut pas apporter. On peut avoir une existence digne de valeur sans apporter de capacité à résister à une maladie, et même sans rien apporter du tout, on peut avoir de la valeur et mener une vie digne et digne d'être vécue en ayant des capacités intellectuelles et physiques moindres que le reste de la population, et on peut amener des choses à la société en étant plus faible physiquement et mentalement, en étant handicapé-e. La valeur d'une personne ne se mesure pas à une norme physique et mentale.
Le véritable effort à faire si l'on veut lutter contre l'eugénisme, et pour l'inclusion des personnes handicapées dans la société, c'est d'axer les efforts sur le soutien à ces personnes et à leur présence continue dans la société (parce que bien souvent, elles sont un peu balayées hors de la vision des gens, on ne les voit ni dans les médias ni dans la rue, on ne se les imagine pas dans une famille). Il faut, politiquement, demander plus de moyens pour aider ces personnes, et personnellement et socialement, se demander comment on pourrait les accueillir dans nos familles si elles y arrivent, dans notre communauté si elles y sont. Qui parmi vous, gay ou straight, s'est imaginé-e avoir un enfant handicapé? Comment faire pour lea rendre heureuxse si jamais on a un enfant handicapé? Est-ce que l'état et la sécurité sociale va vous aider, ou au contraire faire pression à avorter / vouloir vous les prendre et les parquer dans des structures spécialisées plutôt que faire des efforts pour qu'iels puissent vivre dans leur famille? Que faire, comment faire pour changer cet état des choses? Etc. Ce sont ces questions-là (et pas "est-ce qu'ouvrir la PMA aux homosexuel-les c'est la porte ouverte à l'eugénisme?") qu'il faut se poser si on veut lutter contre l'eugénisme.
Et j'ai un peu l'impression qu'il y a un glissement de la réflexion : de la question du père et de son rôle ou de sa place dans la famille, on est arrivé-es à parler d'eugénisme. Je pense que le chaînon manquant, c'est que pour certain-es l'idée de sortir de la famille traditionnelle (un papa une maman cis et des enfants par voie naturelle) c'est déjà une expérimentation faite pour répondre à des désirs des adultes qui ne prend pas en compte les besoins des enfants.
A cela je voudrais déjà dire que les familles qui sortent de ce moule traditionnel ne sont pas nouvelles: les mères célibataires (et les pères célibataires) les couples gay, les familles recomposées, les familles où on ne sait pas trop qui a été le géniteur / où le géniteur n'est pas le père, c'est loin d'être nouveau, on en retrouve des exemples partout dans l'histoire (et aussi dans la littérature et la culture) - ce qui est nouveau chez nous, c'est qu'on est en train de les reconnaître, et de remettre en question le modèle de la famille tradi papa-maman comme unique norme et comme unique situation familiale digne de respect. Concrètement, ce qui se passe, ce n'est pas qu'on est en train de créer de nouvelles formes de familles, c'est qu'on est en train de reconnaître socialement d'autres formes de familles, et que par cette reconnaissance on permet à ces familles de moins vivre dans la précarité.
Du reste, pour l'eugénisme: c'est une question intéressante, oui, mais elle se pose déjà avant l'ouverture de la PMA à tous-tes. L'avortement des personnes trisomiques, la possibilité de choisir médicalement si on veut une fille ou un garçon (qui est interdit en France) etc, c'est déjà des choses qui existent.
Une chose que je voudrais rajouter (je ne sais plus qui l'a dit, mais voilà): la valeur des personnes trisomiques ne se résume pas à leur capacité (réelle ou potentielle) d'apporter des choses que le reste de l'humanité ne peut pas apporter. On peut avoir une existence digne de valeur sans apporter de capacité à résister à une maladie, et même sans rien apporter du tout, on peut avoir de la valeur et mener une vie digne et digne d'être vécue en ayant des capacités intellectuelles et physiques moindres que le reste de la population, et on peut amener des choses à la société en étant plus faible physiquement et mentalement, en étant handicapé-e. La valeur d'une personne ne se mesure pas à une norme physique et mentale.
Le véritable effort à faire si l'on veut lutter contre l'eugénisme, et pour l'inclusion des personnes handicapées dans la société, c'est d'axer les efforts sur le soutien à ces personnes et à leur présence continue dans la société (parce que bien souvent, elles sont un peu balayées hors de la vision des gens, on ne les voit ni dans les médias ni dans la rue, on ne se les imagine pas dans une famille). Il faut, politiquement, demander plus de moyens pour aider ces personnes, et personnellement et socialement, se demander comment on pourrait les accueillir dans nos familles si elles y arrivent, dans notre communauté si elles y sont. Qui parmi vous, gay ou straight, s'est imaginé-e avoir un enfant handicapé? Comment faire pour lea rendre heureuxse si jamais on a un enfant handicapé? Est-ce que l'état et la sécurité sociale va vous aider, ou au contraire faire pression à avorter / vouloir vous les prendre et les parquer dans des structures spécialisées plutôt que faire des efforts pour qu'iels puissent vivre dans leur famille? Que faire, comment faire pour changer cet état des choses? Etc. Ce sont ces questions-là (et pas "est-ce qu'ouvrir la PMA aux homosexuel-les c'est la porte ouverte à l'eugénisme?") qu'il faut se poser si on veut lutter contre l'eugénisme.