Le don d'organes

[Arc-en-Ciel]

J'ai aussi une carte, et comme toutes les filles qui ont répondu avant moi, je trouve juste ça normal de pouvoir rendre ce service-là à d'autres. Surtout que bon, voilà, si je suis morte, tout le barda qui me constitue ne me servira personnellement plus à grand'chose... Par contre, je me rends compte que mes parents ne sont pas au courant, mon copain oui, mais je crois n'en avoir jamais discuté avec ma famille, il faudrait que je remédie à cela.

Dans le même esprit, j'ai commencé à donner mon sang très récemment, je ne sais pas pourquoi je ne l'avais pas fait avant, je trouve ça hyper important. C'est le genre de trucs qu'on devrait tous faire dès qu'on en a la possibilité.

Par contre, comme MissMM, je suis plus "réticente" par rapport au don de moelle osseuse, pas pour une question d'éthique ou de principe, mais juste parce que l'idée d'avoir à subir une anesthésie générale m'effraie assez.

 

[AnonymousUser]

Ton post n'est absolument pas ridicule car en effet aucune démarche n'est nécessaire ! En France, on fonctionne avec la loi Caillavet : « la règle posée est une présomption de consentement au prélèvement après le décès ». Autrement dit, tout le monde sans exception est considéré comme consentant au don d'organes après sa mort, sauf si la personne s'est inscrite sur le registre national des refus.
Cependant, malgré cette loi, les équipes médicales ne prélèvent pas systématiquement les organes d'une personne décédée : elles consultent d'abord le registre des refus, puis, même si non nom ne s'y trouve pas, demandent à la famille si la personne leur avait fait part de sa décision. Si c'est le cas, la famille est censée le dire (oui elle était d?accord, non elle ne l'était pas) ; si ce n'est pas le cas, c'est à la famille que la décision finale revient.
Durant le débat sur la révision des lois de bioéthique qui a eu lieu cette année, des parlementaires se sont justement demandés s'il ne fallait pas passer de la règle du consentement présumé à celle du consentement "explicite", comme c'est le cas au Royaume-Uni (de mémoire), mais leurs collègues n'étaient pas enthousiastes car (parait-il, je n'ai pas vérifié) cela aurait de bonne chance d'aboutir à une baisse des dons.

La carte permet "d'afficher" ta décision, mais dire à tes proches quel est ton choix est amplement suffisant et beaucoup plus utile.

Merci beaucoup pour toutes ces précisions ! J'avais précisé déjà auprès de ma famille que dans le cas où il m'arrivait quelque chose je souhaitais faire don de mes organes, mais je pense quand même faire la démarche pour obtenir la carte de donneur, comme ça ce sera sûr et inscrit quelque part

 

[AnonymousUser]

J'ai ma carte de donneur, et j'en ai parlé à mes parents. Ils n'adorent pas que j'évoque la possible mort de leur fille, mais ils n'y sont pas opposés et ma maman a une carte aussi.

Mais je trouve ça dommage qu'il n'y est pas en plus de la loi Cavaillet un registre officiel sur lequel on pourrait s'inscrire et spécifier légalement que l'on accepte d'être donneur.

 

[Cléante]

Mais je trouve ça dommage qu'il n'y est pas en plus de la loi Cavaillet un registre officiel sur lequel on pourrait s'inscrire et spécifier légalement que l'on accepte d'être donneur.

Je me répète (mamie Cléante ) mais les députés en ont discuté lors de la révision des lois de bioéthique et à mon avis il y a des arguments des deux côtés (personnellement, le système actuel me convient) :

M. Noël Mamère. Alors que la France a choisi le régime du consentement présumé, cet amendement créerait, à l’instar de ce qui existe en Allemagne, au Danemark ou au Royaume-Uni, un registre positif où s’inscriraient les personnes ayant de leur vivant explicitement donné leur accord à un prélèvement de leurs organes et tissus après leur mort.[...]. Cela permettrait d’accroître le nombre de greffes dans notre pays, où le taux de refus des familles s’élève tout de même à quelque 30 %.
M. le rapporteur. Je suis très défavorable à ce qu’on substitue un régime de consentement explicite à notre régime actuel de consentement présumé, auquel nos concitoyens adhèrent largement. [...]. Un régime de consentement explicite ne permettrait pas de prélever davantage, bien au contraire. Ainsi en 2008, on n’a réalisé en Allemagne que 4 600 transplantations pour 12 000 malades en attente de prélèvement, et au Royaume-Uni, 3 500 pour 7 800. Les listes d’attente sont très longues dans les pays qui ont fait le choix d’un registre positif.
Mme la secrétaire d’État. Avis défavorable : la coexistence de deux registres, négatif et positif, rendrait le dispositif plus complexe et fragiliserait le régime du consentement présumé, sans bénéfice d’efficacité.
M. Philippe Nauche. L’existence d’un registre positif ne devrait bien sûr pas conduire à la disparition de celui des refus. Mais ce pourrait être un moyen de recenser les personnes qui ont expressément donné de leur vivant leur accord. [...]
M. Noël Mamère. Dans mon esprit, le registre positif coexisterait avec celui des refus.
M. Philippe Gosselin. [Il] faut bien voir qu’à côté des personnes qui se seraient inscrites dans l’un des deux registres, il restera toujours une majorité qui n’aura pas fait connaître ses intentions. L’existence d’un registre positif créerait une difficulté supplémentaire car, possibilité étant offerte de s’y inscrire, les familles pourraient en déduire que, si leurs proches ne l’ont pas fait, c’est qu’ils sont opposés au don.

Source : Assemble nationale ~ Compte rendu de runion de la Commission spciale charge d'examiner le projet de loi relatif la biothique

 

[AnonymousUser]

Merci Cléante

Le débat sur le sujet est en effet intéressant, et il soulève des questions importantes. (Peut-être qu'une campagne d'information permettrait de remédier en partie au problème et encouragerait des gens à s'inscrire sur une liste "positive")

J'avoue qu'à un niveau plus personnel, l'idée qu'un proche puisse décider de ça à ma place me déplait.

 

[AnonymousUser]

Dans mon entourage, tout le monde le sait. Jadis, j'avais une carte, et puis en fait, ça ne sert pas à grand chose puisqu'on posera la question à mon entourage. Donc je ne sais plus trop ce que j'en ai fait. Par contre, j'avais fait les démarches pour être donneuse de moëlle osseuse, mais c'est un peu plus compliqué et pour le moment je n'ai toujours pas finaliser le truc. Mais un jour je le ferais

Il y a beaucoup de papiers pour faire un don de moelle osseuse ? J'y pense souvent mais je ne me suis jamais vraiment renseignée

 

[Gavanza]

Le don d'organes est un sujet qui me fait beaucoup réfléchir.
Ça va peut-être en choquer certaines d'entre vous et je vais peut-être passer pour une folle, mais ça fait plusieurs années maintenant que je ne veux pas qu'on prenne mes organes.
En fait, je pense au fond de moi, qu'on a une autre vie après la mort. Je ne suis pas croyante, ou adepte d'une quelconque doctrine, et personne ne m'a jamais parlé de ça. Je ne sais pas du tout d'où me vient cette idée, mais j'y crois assez. Ou plutôt, peut-être que je n'y crois pas vraiment, mais que j'ai peur que ça puisse s'avérer être possible. Et du coup, j'ai la sensation que j'aurais besoin de mes organes après, pour vivre "normalement" dans cette autre vie.
J'aimerais vraiment accepter de donner mes organes, car je sais que c'est quelque chose d'important, que ça peut sauver des vies. Et j'aimerais pouvoir faire ça. Tout comme je serais bien contente que quelqu'un me donne les siens si un jour j'en avais besoin.
Le fait que je ne veuille pas les donner est quelque chose que j'ai du mal à assumer parceque je crois je n'accepte pas vraiment mon choix.
Quand j'en ai parlé à mes parents, j'ai bien senti que ça décevait ma mère. Elle n'approuve pas mon choix, mais je sais qu'elle le respecterait si il m'arrivait quelque chose.
En fait je crois que tant que dans ma tête, je croirais à une "autre chose" après la mort, je ne pourrais pas faire le choix de donner mes organes.

 

[AnonymousUser]

LeEn fait je crois que tant que dans ma tête, je croirais à une "autre chose" après la mort, je ne pourrais pas faire le choix de donner mes organes.

Bizarrement je trouve que c'est une des meilleures raisons que j'ai entendues! (Ca me fait un peu penser à l'égypte ancienne où les pharaons étaient enterrés avec leurs objets, animaux, et organes dans des recipents à côté.)

Je te comprends même si mon chemin de pensée est plutôt inverse au tiens. Si il y a une vie après la mort, je crois qu'elle ne sera pas du tout corporelle, mais plutôt "spirituelle" et que du coup, peut importe les organes qui restent. Le problème c'est qu'on ne sait pas de quoi "la vie après la mort" est faîte, si il en existe une.

Les raisons qui font que nous sommes d'accord, ou non, pour donner nos organes sont très subjectives et personnelles. Je ne crois pas qu"on puisse vraiment "se raisonner" là-dessus.

 

[Pin-up Colada]

J'ai ma carte de donneuse d'organes et j'en ai informé mes parents. Pas de débat, juste une réponse de ma mère "oui alors puisque t'en parles nous aussi hein, s'il arrive qque chose tu donnes tout".

Je n'avais jamais entendu cette raison de "peur" d'en avoir besoin après la mort. Je ne trouve pas ça idiot, les croyances sont importantes et je trouve important de les assumer, même si dans ce cas précis ça doit être difficile.

Concernant le don de la moelle osseuse j'en suis toujours au stade du "je ne sais pas". J'ai ce site en favoris depuis plus d'un an maintenant, il est très rassurant, explique bien les choses mais je n'arrive toujours pas à sauter le pas sans trop savoir pourquoi.

 

[Elégance.]

Simple question, où est-ce que l'on se procure la carte de donneur d'organes ?
Parce-que mon entourage est au courant que je souhaite donner mes organes s'il m'arrivait quelque chose.

 

[azertg]

Ce topic m'a ouvert les yeux sur le fait que les dons de moelle osseuse existent (bonjour, j'habite sur Mars ). Du coup j'irai m'y inscrire quand je serai majeure, donc dans cinq mois. Ca me laisse le temps d'y réfléchir, même si c'est tout réfléchi, n'ayant pas vraiment peur des opérations médicales, qu'elles soient chirurgicales ou non.

 

[Cléante]

Simple question, où est-ce que l'on se procure la carte de donneur d'organes ?

Tu as plusieurs choix, puisqu'elle n'a de toute façon aucune valeur légale :
- La carte de France ADOT
- La carte de l'Agence de la biomédecine
- Etc.

Je pense même qu'il est possible de la faire soi-même, mais passer par une association ou une agence officielle fait peut-être plus "sérieux".