J'ai encore rien foutu du week-end
Je suis complètement démotivée et à plat.
Mais depuis je fais l'autruche. Je n'ai rien corrigé de la semaine et rien préparé pour la semaine prochaine. Je fais un déni total sur cette reprise. Je ne veux pas y retourner, ça me rend malade.
Dès que j'en parle je m'emporte et je sens que ça me pèse.
On a évoqué les conditions de reprise, et clairement plus ça va pire c'est. Je pensais que de rendre ça un peu concret me soulagerait, de voir qu'on avait des solutions.... Mais en fait les solutions sont toutes pétées, elles sont prises faute de mieux, c'est le "moins pire" à chaque fois parce qu'on sait qu'on va droit au désastre de toutes manières...
Je pense à moi. Je ne sais pas où je vais dans les programmes, je nage en flou artistique, je n'arrive pas à faire de progression, à anticiper ce que je vais faire... J'ai déjà du mal en temps normal alors là... Et je ne me vois pas faire à la fois des trucs pour gérer le présentiel ET le distanciel un jour sur deux...
Je ne sais pas quoi faire, je suis mal et je suis perdue. Je me sens coupable de ne pas pouvoir faire mon travail correctement, de ne pas être rigoureuse. J'ai l'impression que cette semaine va être du gros freestyle, et les semaines suivantes encore plus.
Je pense aussi aux gamins. Je trouve horrible ce qu'on va leur imposer à l'école. On fabrique de la phobie scolaire, des angoisses. Pour moi qui essaye au maximum de travailler sur moi et sur mes pratiques pour rendre la classe la plus agréable possible, la plus accueillante, instaurer ça me semble juste hallucinant.
Dans mon équipe toutes se disent que c'est pas normal mais aucune ne pense à se lever contre ce qui se passe. Moi ça m'insupporte. Tout le monde râle, syndicats les premiers, et pourtant personne ne fait rien. On reste à râler, à dire que c'est pas normal. A ce jour j'ai juste vu passer des infos de SUD concernant grève/droit de retrait. C'est tout.
J'aimerais me mobiliser mais je suis seule dans mon équipe j'ai l'impression.
Je ne sais pas quoi faire, je me sens démunie. Je ne veux pas reprendre, ça me pèse énormément, mais je ne suis pas mal au point de me faire arrêter. Genre ce week-end j'ai essayé de faire abstraction et je vis ma meilleure vie comme ça...
Je ne sais pas où ça va me mener cette histoire...