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@Trémazane je ne connaissais pas du tout la discipline, mais essaye de voir si il n'existe pas un groupe fb et le forum néoprofs peu peut être aussi te dépanner. Bon courage à toi et je suis sûre que petit à petit tu vas faire tes marques
Mais quand j'ai le temps de le faire sans être épuisée par tout ce qui précède, j'aime plutôt bien préparer mes cours et faire cours. Pas toujours. Mais ça va. Je trouve que c'est un beau métier, et quand ça se passe bien avec les élèves parfois ça me fait hyper chaud au coeur et je me dis que c'est pas tous les jobs qui sont aussi gratifiants.
Quand ça se passe mal, parfois je ressors avec mal partout (et envie de pleurer, ça m'est arrivé même si de moins en moins). Bref, pour moi vous l'aurez compris c'est un métier à sensations fortes .
...Et dans ces moments-là, je réfléchis au fait qu'il existe d'autres métiers, dont aucun ne me paraît folichon certes, mais où tu laisses ton travail au travail, où tes WE ne sont pas pourris par une prep / un paquet de copies, et surtout où tu ne prends pas les choses autant à coeur. Parce qu'en fait le problème est là pour moi : je pourrais sans doute y passer moins de temps si je prenais les métier plus à la légère. Mais j'en suis incapable. Je dis pas que mes cours sont bien, hein (au contraire même, je suis rarement satisfaite de moi), mais je suis incapable d'arriver en classe en n'ayant pas au moins ESSAYÉ de faire quelque chose de vraiment bien (en suivant parfois 500 injonctions contradictoires...). Ce qui est parfois complètement contreproductif car je change parfois 6 fois mon chapitre / ma séance, je termine la veille au soir, et quand mon réveil sonne je suis épuisée. Cercle vicieux.
Après je ne sais pas pour vous, mais dans ces moments de doute je ne pense jamais à un métier en particulier, je manque totalement d'imagination, j'ai juste une vague image de moi derrière un ordinateur. Je crois que je me suis jamais vraiment imaginé faire autre chose, donc ça n'aide pas. Mais je me dis que je pourrais être tellement plus tranquille... (ce qui n'est sans doute pas exactement vrai, mais je persiste à penser que j'ai quand même pas choisi la facilité).
@Lilou la licorne Je te rejoins pour ce qui est de ne pas pouvoir disposer de sa propre salle : quand je vois ces salles toutes tristes avec les mur nus, les bureaux et les chaises, je rêverais de pouvoir en faire un véritable espace avec une déco créative et stimulante, je suis sûre que ça changerait déjà pas mal de choses ! Plus avoir une armoire avec copies supplémentaires, manuels, dicos, etc. C'est quand même un espace qu'on "habite" avec les élèves pendant plusieurs mois, c'est bizarre qu'on ne se l'approprie pas davantage.
Je rêve aussi de mon placard. Je demanderais alors aux élèves de ramener au début de l'année une dizaine de copies doubles déjà remplies, avec le nom et le prénom, l'encart, et le jour du contrôle, il n'y aurait qu'à distribuer ces feuilles au lieu de perdre du temps à entendre les élèves hurler "HEYYYY J'AI PAS DE FEUILLE JE PEUX ARRACHER UNE PAGE DE MON CAHIER, C'EST GRAVE S'IL Y A MON COURS DE SVT DERRIERE ?"
Je vous rejoins sur vos réflexions concernant le métier. J’ai eu ma première journée aujourd’hui avec mes élèves UPE2A et ça ne s’est pas fondamentalement mal passé. Les élèves ont l’air gentils et plus ou moins motivés pour apprendre. Mais juste... Je me suis fait chier toute la journée. Ils ne comprennent pas un mot de français, j’en suis à apprendre l’alphabet à certains (qui viennent du Sri Lanka) et je m’ennuie. J’ai passé le concours en lettres modernes pour enseigner les lettres modernes, et là même titularisée je m’EPUISE pour faire des cours que je ne sais pas comment organiser, à monologuer face à des élèves qui ne me comprennent pas. Coordinateur UPE2A est un beau rôle à tenir, mais je suis juste pas formée et je suis fatiguée... Le rectorat n’a même pas eu la décence de me répondre quand j’ai envoyé un mail demandant si mon affectation était « normale ». Et chaque année je me dis « allez encore une année à tenir » mais l’année suivante ça fonctionne toujours pas. J’ai 26 ans et là je suis en train de me niquer le moral pour une institution qui me mute loin de ma famille pour ne pas me filer de poste fixe, et m’affecter dans une discipline sans aucun rapport. Et si ça se trouve ça va être ça encore cinq ans été je vais juste pas tenir, donc je songe à la démission.
Je n'ai rien d'intelligent à dire mais je vous envoie à toutes beaucoup de courage que vous finissiez par partir ou rester
Pour l'avoir vécu aussi, les conditions de travail peuvent faire changer les choses et paradoxalement j'ai l'impression d'être plus épanouie au collège parce que je me sens plus libre qu'au lycée. Si je suis honnête, c'est aussi mon burn out qui m'a obligé (avec l'aide d'une psy) à savoir arrêter de travailler et me faire de vraies pauses déconnexions du boulot.