penny-lane-2;3943421 a dit :
En gros j'en suis à ma 23eme heure, et aujourd'hui mon moniteur m'a dit que j'étais une incapable, et que si je ne me motivais pas j'y arriverais jamais et qu'autant laisser tomber.
Déjà ton moniteur n'aurait pas dû te traiter "d'incapable". La pédagogie ça ne doit pas être son fort
. Si ça peut te rassurer, un de mes (nombreux) moniteurs a convoqué ma mère un jour parce qu'il n'avait jamais vu un "cas comme le [mien] en 10 ans de carrière"
Quelques mois plus tard j'ai changé d'auto-école et j'ai eu le permis du deuxième coup.
En fait, ce qu'on me reprochait constamment, c'était le manque d'anticipation et d'attention à l'environnement. En clair, ce genre de problème c'est rédhibitoire si on veut conduire sans être un danger public. Et malgré la conduite accompagnée + les dizaines d'heures prises à l'auto-école, à ce niveau-là je ne progressais pas d'un iota. On m'a reproché de ne pas faire d'effort, de gaspiller l'argent de mes parents, (comme si ça me faisait plaisir de passer mes loisirs à l'auto-école
) on m'a demandé si j'avais des problèmes de vue et limite si j'étais pas un peu débile. Un connard est même allé jusqu'à me dire qu'on était sur la route comme dans la vie... Phrase lourde de sous-entendus quand on voit ma façon de conduire
Bref, tout ça pour dire que le permis c'était l'enfer pour moi. J'essayais de pallier mes déficiences en me forçant à faire attention à tout ce que je voyais sur la route et autour, mais ça ne servait à rien. Déjà parce que quand on regarde tout, finalement on ne
voit rien, et ensuite parce que l'effort me coutait trop d'énergie pour réussir à le maintenir sur toute une séance.
Et puis un jour, à une semaine de passer le permis, j'ai eu comme un déclic miraculeux. A ce moment j'étais un peu au pied du mur, parce que mon code se périmait 3 ou 4 mois plus tard. Donc soit j'avais ce putain de permis, soit c'était retour case-départ. A la dernière séance j'ai conduit sur un parcours que je connaissais bien. Des réflexes me sont venus, je n'ai pas eu besoin de forcer mon attention, je me suis détendue, j'arrivais à faire face sereinement aux obstacles inattendus, et j'ai été gagnée par un vrai
sentiment de confiance en moi. A la fin, la monitrice m'a dit que si je faisais la même chose le jour J, c'était gagné. Cette petite phrase m'a portée jusqu'au jour du permis, et je l'ai obtenu! Parce que si j'étais capable de le faire une fois, j'étais capable de le faire
tout court.
Donc mon conseil, c'est de ne pas forcer pour répondre aux exigences du mono. Il faut que ça vienne spontanément et que les réflexes soient aussi naturels que de respirer ou marcher par exemple. Quand on marche, si on commence à décomposer la façon dont on fait le moindre pas, on finit par se casser la figure! Il faut se fier à son instinct et dans l'urgence ne pas se pourrir la tête de questions en mode "est-ce-que je devrais faire ci ou ça?". Parce que ça n'est pas une question d'intelligence. C'est juste une question de réflexes et d'aisance dans l'interaction avec l'environnement et les objets. Acquérir ces réflexes et cette aisance peut prendre du temps, mais on en a tous la capacité. Et aussi, même si c'est pas facile, essayer de faire abstraction des critiques, et se concentrer sur ce qu'on fait bien. Parce que ce qu'on fait bien une fois, on est capable de le refaire.
Et au besoin, changer de moniteur jusqu'à en trouver un qui soit un minimum patient et pédagogue. Ceux qui sont agressifs, stressés et aigris ne vous feront pas avancer.
Voilà, je voulais juste appporter mon témoignage de "cas désespéré" qui a finalement obtenu son permis!
(mais ça serait déjà hyper cool de me lire)
!
