Pour répondre à la question de
@jujujujuju , perso je distingue jalousie et exclusivité. Ma relation est exclusive dans le sens où je souffrirais si mon copain avait d'autres histoires et inversement. Les choses sont bien définies entre nous à ce niveau-là, on sait tous les deux que si l'un de nous enfreignait ce principe, ce serait trahir le «pacte de base» et ce serait une marque d'irrespect. Pour autant, (sur le papier en tout cas
) je ne suis pas sur le dos de mon copain à surveiller ses fréquentations ni à lui demander des comptes ou lui faire des scènes, parce qu'il est libre dans le cadre qu'on s'est fixé à tous les deux et que je lui fais confiance pour respecter ce cadre. En fait, je pense qu'on peut être exclusif sans être jaloux, parce que l'exclusivité c'est juste une configuration de relation et qu'à partir du moment où la fidélité sentimentale et sexuelle est une valeur partagée (au même titre que l'honnêteté par exemple), on est libre d'aimer l'autre pour ce qu'il est, en lui faisant confiance et en respectant la confiance qu'il ou elle place en nous. Finalement ce respect de soi et de l'autre c'est la base de toute relation amoureuse, indépendamment du fait qu'elle soit fondée sur l'exclusivité ou non (d'ailleurs on peut très bien être «infidèle» dans une relation ouverte, en trahissant le socle de valeurs communes).
À côté de ça, la jalousie n'est qu'une manifestation de l'ego sans rapport avec l'amour lui-même. En étant jaloux on se figure qu'on place l'autre au coeur de nos préoccupations alors qu'il ne s'agit en fait que de nous, nous, nous et encore nous. On a besoin de posséder l'autre pour être comblé, donc il ne s'agit ni d'amour de l'autre, ni même d'amour de soi, mais juste de peur, de vide affectif et d'angoisse.
La jalousie est très valorisée dans la société puisqu'elle est considérée comme un signe d'amour (et inversement si une personne n'est pas jalouse, elle sera suspectée de ne pas être amoureuse), donc quand on l'éprouve on se sent légitime, on attend de l'autre qu'il soit jaloux aussi et on cultive ça sans se poser trop de questions. C'est un peu la posture «par défaut», surtout quand on a peu de sécurité affective.
Perso, je vais pas mentir, ça m'arrive d'être jalouse, parfois par jeu, parfois parce que je suis formatée à l'être dans certaines circonstances (indépendamment de ce que je perçois en mon for intérieur) et parfois parce que je suis vraiment flippée. Cela dit, je ne m'autoflagelle pas pour autant parce que même si je sais que ça n'est pas le sentiment le plus noble que je puisse éprouver envers mon copain, je peux pas nier que ça fait partie de moi aussi. Donc je cherche à vivre avec sans pour autant lui laisser libre cours (sauf quand je fais du drama exprès, mais du coup c'est plus une forme d'auto-dérision). C'est pas toujours facile, il y a déjà eu des petits clash avec mon copain, mais le fait d'avoir déconstruit tout ça et d'avoir travaillé sur moi-même fait que je suis quand même bien moins flippée qu'avant.