@elisabellissima
Déjà, méga
Vivre avec quelqu'un qui va mal, ça n'est vraiment pas évident. Tu as bien fait de le pousser à parler. Le laisser s'enfermer dans le silence ne résoudra rien, je pense.
Bon déjà, tu entends que même s'il va mal, il ne vous remet pas en question. Je comprends malgré tout, tu aies peur, mais c'est déjà un bon point en sois.
Pratiquement parlant : les horaires de cette boite sont horribles, c'est bien ça ? A-t-il quand même du temps les we, les soirs ? Si ça n'est pas le cas, est-ce que c'est vraiment la volonté de la boite ou est-ce que ton compagnon se fout la pression tout seul ? Si c'est la volonté de la boite, y a-t-il moyen de résister à la pression de la boite et de faire les horaires prévus ?
Si c'est ton compagnon qui se fout la pression et même si ça n'est pas facile, une bonne discussion s'impose : est-ce que sa réussite professionnelle mérite de se mettre dans cet état ?
De toutes façons, il faudrait lui parler clairement burn out. De ce que tu dis, il y a des signaux d'alarme clairs. J'ai une copine qui craquait aussi à un moment, je lui disais de lever le pied et elle me répondait que c'était impossible, qu'elle ne pouvait pas laisser tomber ses patients, qu'elle était indépendante et que je ne pouvais pas comprendre... je répondais systématiquement que le jour où elle ferait un burnout du type "impossible de franchir le seuil de son bureau, du jour au lendemain, et ce pendant 6 mois", ses patients et elle ne seraient pas plus avancé.
Si tu en as l'occasion, je te conseille de lui en parler mais aussi de lui montrer des paroles de professionnels sur la question, et aussi de gens qui ont fait un burnout.
Pour le fait qu'il ne soit pas dans son pays, avec ses amis, il n'y a pas de solutions miracles mais des petits améliorations possibles. Ceci dit, ces améliorations dépendent du fait qu'il arrive d'abord à avoir du temps en dehors du travail. Une fois que c'est fait : a-t-il une passion auquel il pourrait se consacrer un soir ou deux semaines (club de sport pour rencontrer des gens par exemple, dessiner à l'appart s'il n'a pas envie de sortir, aller voir une expo ou un nouveau bar ou un concert, etc...) ? Tout ce qui est club pourrait lui permettre de rencontrer des gens (ça n'est pas évident de se faire de nouveaux amis quand on a quitté l'école). Et à son boulot, il n'y a pas des gens qu'ils apprécient ? Et s'il est du genre casanier, pourriez-vous faire des sorties culturelles, ou nature ou autre tous les deux ? Ou avec ton groupe d'amis ? S'il est réticent, peut-être faudrait-il lui imposer une activité de temps en temps. Je n'aime pas forcer la main mais quand quelqu'un s'enfonce dans un mal-être, parfois il a besoin qu'on l'oblige à mettre le nez dehors.
Et il y aurait-il moyen de retourner 2-3 fois l'an dans son pays voir ses amis ?
N'oublie pas non plus que hélas, tu ne peux pas tout régler toi-même. Sois présente, écoute-le, sors-le, propose-lui des activités, change-lui les idées mais ne perds pas de vue que tu ne peux pas tout porter sur toi. Il faut qu'il trouve aussi des ressources en lui, ou en extérieur (s'il craque pour de bon, une aide pro sera certainement nécessaire).
Il y a une dernière chose qui m'a frappé dans ce que tu racontes : je comprends que tu aies peur mais ne laisse pas non plus cette peur prendre le pas. Parce que j'entends dans ce qu'il dit, c'est qu'il ne t'en parle pas parce qu'alors, tu as peur et tu veux rentrer à la maison, schématiquement. Perso, je pleure pour la moindre chose. Mais vraiment. Mais j'ai bien conscience aussi que du coup, M. Kettricken hésite parfois à aborder certains sujets de peur que je ne pleure. Je n'arrive pour autant pas à me contrôler, mais je lui dis clairement que ok je pleure, mais que ça n'est pas pour ça qu'on ne peut pas parler, que de toutes façons je pleure pour la moindre connerie.
Il te parle d'un mal-être général, pas d'un mal-être dans le couple. Et si je comprends très bien que ça te stresse, essaye peut-être de restée focalisée sur ce qu'il te dit
Et encore
(presque !)
