@Arkham Oh ben tu sais, le mien m'a accusé de ne pas savoir ce que c'était d'être accroc

(ce qui est vrai, mais mec, c'est toi qui a signé ton destin en t'habituant à une consommation excessive... Assume un peu !

) Et puis il me pourrissait de promesses bien bancales, aussi : "T'inquiète, le jour où on aura des enfants, j'aurai arrêté !" Ouais mais, 1) Le temps que ça se fasse tu peux attendre au moins 10 ans, c'est tranquille pépouze pour toi, ça va, et 2) Si tu crois que je veux tomber enceinte d'un drogué et que mon enfant en pâtisse tu te fourres le doigt dans l'oeil !
Ce que je dis peut paraître très violent (l'appeler un drogué, refuser de rentrer dans son jeu du "je souffre sans ma weed, c'est comme les gens qui fument du tabac au final, sauf qu'y en a un qui est légal !") mais il faut savoir que pendant plus d'un an et demi, j'ai essayé de le comprendre, de cerner ses motivations, de l'épauler comme je pouvais. J'ai toujours refusé de l'aider à en trouver ou à en acheter (parce que je veux bien être une poire mais pas une belle Hélène non plus, oh !) mais c'est vrai qu'en lui payant tout le reste, j'entretenais par voie de fait sa dépendance et sa non-remise en question.
Ce qu'il disait n'était parfois pas complètement faux : oui, le tabac est aussi une addiction et dans notre société, on juge mieux les accrocs à la nicotine qu'au THC. Oui, certaines personnes se shootent à l'héro ou prennent des pilules tous les jours pour tenir le coup, et à terme deviennent plus marginaux et détruits que ceux qui fument de la weed. Oui, on peut pas "tous être des saints" et vu son passé, il se disait que ça lui permettait de vivre une vie à peu près normale. Et que tous ses potes sont à fond là-dedans, c'est encore plus dur de s'en extraire... (je peux pas trop en parler non plus mais certains de ses amis d'enfance dealaient des grosses quantités et se faisaient des ponts d'or...).
MAIS.
Ouais, y'a un mais. Chacun a le choix, tout le temps, pour tout (immense partie de la théorie). T'as eu un début de vie merdique ? Moi aussi, et je ne consomme rien. Les autres scotchés à leur cigarette sont plus considérés que les fumeurs de marijuana ? Et alors, est-ce que tu fais la différence entre un cancer du côlon et un cancer du cerveau ? Les deux sont nocifs et sont des addictions. La weed est "inoffensive et rend tout peace, pas comme l'alcool ou la coke" ? Oh ben, ouais, mais c'est comme de dire à un gars qui vient de perdre un parent qu'il aurait pu être orphelin, je vois pas en quoi ça aide de comparer des choses pas comparables puisqu'au quotidien, les affections sont les mêmes. Et puis tes potes, ils sont gentils, mais ils vont pas te mettre un couteau sous la gorge si tu arrêtes de consommer, hein. Les vrais amis, ça se limite pas à ceux qui veulent te voir défoncé en même temps qu'eux. Du reste, l'un de ses amis, petit requin du milieu, a continué à vendre mais a complètement arrêté sa propre consommation. On parle d'un gars qui a passé 12 ans sous THC presque non-stop.
Je considère que l'addiction appartient à la personne qui la subit, jusqu'au moment où ça rejaillit directement sur ses proches. Et là, ça devient leur problème aussi.
Bon sang, je veux pas enfoncer le clou ou te faire peur, mais pour mes 19 ans, j'ai du acheter mon propre cadeau d'anniversaire parce que monsieur n'avait même pas 10 balles devant lui !

J'étais conne et amoureuse, c'est passé sur le moment mais parfois je me disais... "Le mec. Il a 25 balais. Il a bossé pendant presque deux ans et demi à McDo en vivant chez son père, nourri logé blanchi, et IL A PAS MIS UN SEUL EURO DE CÔTÉ !!"

C'est pour te dire à quel point tenir un budget, ça lui passait bieeeeeeeen au-dessus de la tête... Ce qui est quand même pas rien quand on voit à quelle hauteur il était perché avec son joint à la bouche !
J'ai l'air de m'énerver toute seule pour rien là

Mais en vrai, je suis même plus énervée, juste un peu déçue. J'aurai peut-être dû être plus insistante. Je l'ai été, pourtant... A lui redire à quel point ça me pesait, à quel point c'était injuste, à quel point il nous faisait du mal en refusant de voir que son comportement créait des conflits et du stress. Il me disait "oui, promis, cette semaine j'achète que 20 et si je veux acheter plus tu me retiens !", "t'as vu, aujourd'hui j'en ai fumé que deux !", "bon je sais que j'avais dit stop mais aujourd'hui le boulot/mon père/whatever excuse m'a pourri la journée... J'ai juste besoin de décompresser un peu".
Et puis, spoiler alert. Rien. N'a changé.
Avec mon ex, je finissais tous les mois entre -100 et -200. Lorsque j'ai arrêté de vivre avec lui ? Les deux premiers mois, j'ai mis de côté pour partir en Angleterre, j'avais plus de 450 euros à mettre dans ce voyage. 450 euros. En ne me privant de rien, juste en vivant normalement. Est-ce si dur à croire ? Je pense que j'aurai du mettre le holà bien avant. Je ne suis pas un tiroir-caisse même si j'aiderai toujours les gens que j'aime au maximum de mes capacités. Mais mon ex avait besoin d'une maman, qui remplisse le frigo et passe 15 fois par jour l'éponge sur la table pour essayer de se débarrasser des cendres.
Dis non. Dis que tu n'es pas sa mère, mais sa copine. Que vous êtes une équipe, et qui dit équipe dit 50/50 (ça ne s'applique bien évidemment pas qu'à l'argent, et c'est un principe d'égalité, hein, pas de sacrement qui vous oblige à mettre la même somme tous les mois sur la table au détriment de la situation de chacun). Il faudra qu'il en prenne conscience un jour...
J'arrête mon post fleuve ici

Je pense qu'on a compris l'idée. N'hésite pas à m'écrire si tu as besoin d'en parler

Je compatis beaucoup à ta situation !