@Lyt'chiie a compris ce que je voulais dire, l'idée derrière "je n'aime pas les enfants" ce n'est pas "je ressens de la haine et je leur veux du mal" (il y en a vraiment qui y croient ?
Oh là là. Encore une fois les violences sur les enfants ne sont pas du fait des childfree, hein !). C'est juste "ne pas apprécier leur compagnie, et ne pas avoir envie de passer du temps avec eux". Et c'est politique dans le sens où, en tant que femme, on attend de toi que tu veuilles des enfants (la base), mais aussi que tu t'intéresses à la maternité, que ça devienne une composante de ton identité, et que tu fasses preuve de douceur, de patience, de soin aux autres. Des qualités qui en soi sont positives mais qui peuvent vite participer à ton oppression. Comme quand on attend de toi que tu maternes ton conjoint, par exemple (doux euphémisme pour dire : "que tu prennes tout en charge et finisses en burn-out").
C'est politique de refuser cette vision-là, de dire que les femmes ne se réduisent pas à ça, ou ne correspondent pas nécessairement à ces clichés. De dire que les femmes n'ont pas forcément envie de passer du temps avec des enfants, alors qu'on a tendance à leur refourguer ceux des autres sans même réfléchir, au détriment parfois de leurs désirs profonds (les belles-mères, les grands-mères, etc). Ce temps qu'on leur impose, c'est du temps qu'elles n'ont pas pour elles, pour leur carrière, pour leurs loisirs.
La vidéo postée plus haut mentionne un livre qui a été publié en français sous le titre "Ils vécurent heureux et n'eurent pas d'enfants". C'est un recueil d'essais écrits par des auteurs et autrices CF. Mais (ce que pointe la vidéo, et ce que j'avais noté moi aussi pendant ma lecture), c'est que TOUTES les autrices du livre commencent leur essai par "je ne veux pas d'enfant, MAIS attention je les apprécie, etc". Comme si elles sentaient qu'elles devaient se justifier, que leur chilfreeisme serait moins bien accepté (ou considéré comme moralement inférieur) si elles avouaient d'emblée ne pas apprécier les enfants. Etonnamment (non), les auteurs masculins n'ont pas du tout ce réflexe. Ca dit bien quelque chose.
Perso je ne suis ni fière ni pas fière de ne pas aimer les enfants, je m'en fous, c'est juste un fait que je n'ai pas choisi
Mais c'est là, ça existe et je ne laisserais personne nier mon expérience. Et l'affirmer haut et fort, je considère encore une fois que c'est politique, dans un monde où les gens voudraient nous voir avant tout comme des mères, des bienfaitrices et des soigneuses en puissance. Non en fait. Je ne suis pas là pour ça.