Coucou, voilà un sujet qui me parle.
Mon vécu par rapport à mon hyper sensibilité est assez particulier.
J'ai toujours été dans le contrôle, et en grandissant ça s'est transformé en hyper contrôle très marqué.
L'éducation que j'ai reçue faisait que je ne pouvais pas réellement exprimer mes ressentis, mes chagrins, etc. Il fallait être forte et éviter les vrais sujets. Du coup, étant malgré tout hyper sensible, je déchargeais tout cela à travers mes jeux et mon imagination débordante, et je réagissais assez vivement en dehors du cadre familial, avec mes copines car je ressentais tout très intensément, j'épongeais l'agressivité, les joies, les tristesses. Je revenais chez moi avec mille considérations pour les ressentis des autres qui du coup étaient devenus les miens. Je ne vous explique pas le chantier !
Puis pendant la période d'adolescence, je me suis complètement fermée même hors cadre familial, je ne laissais plus grand chose paraître et je déchargeais cette fois-ci à travers l'écriture.
Mais voilà, n'étant pas heureuse avec ce fonctionnement, car c'était très douloureux à vivre au quotidien, j'ai fini par faire un vrai travail sur moi afin d'accéder à ce fameux "lâcher prise". Ca a été long et difficile tant j'étais dans l'hyper contrôle, mais j'y arrive de plus en plus. Le problème c'est que du coup, ma sensibilité me submerge un peu maintenant que j'ai abaissé certaines barrières, et j'ai du mal à la gérer. Le simple fait de verbaliser à quelqu'un ce que je ressens me fait monter les larmes (mais je ne pleure jamais, contrôle contrôle). Mais la chose dite peut paraître complètement anodine pour l'interlocuteur, pour moi c'est intense parce que ça vient de moi et que ça dévoile à la face du monde ce que je pense/ressens. Parfois, je ne l'assume pas et l'émotion ressentie est trop forte alors j'écourte mon intervention, d'autres fois je l'assume mais je n'arrive jamais vraiment à développer. Il y a toujours ces foutues larmes qui menacent de rouler pour un oui ou pour un non. J'ai vraiment du mal à le gérer car cela arrive pour des sujets parfois très légers.
Bon, ici je n'évoque qu'une part de ma sensibilité qui a ici plus trait à l'émotivité, mais j'ai également des traits d'hypersensibles, tout est imbriqué.
Autrement, je suis hypersensible aux bruits. J'entends tout, ça impressionne souvent mon entourage d'ailleurs. Alors ça peut être sympa comme faculté, mais c'est aussi épuisant, d'autant qu'il y a des bruits que j'aimerais ne pas entendre. D'ailleurs, je peux m'irriter très rapidement d'un bruit, répétitif notamment. Le problème, c'est que parfois mon entourage n'entend pas ces bruits (par exemple de la musique que mon voisin laisse en sourdine régulièrement) même en y prêtant attention ils n'entendent rien, et du coup ils ne comprennent pas que je puisse en souffrir, m'énerver, ne pas dormir, etc. Mais le problème c'est que moi je l'entends trop bien, alors je me sens seule avec cette souffrance, incomprise aussi.
Est-ce que certaines d'entre vous ont aussi cette problématique ?