Bonjour,
moi aussi je suis une hypersensible...et mon histoire est plutôt vache car j'ai vécu ( études et travail) quinze ans dans un pays ( l'Allemagne) dont la culture est plus hostile à l'hypersensibilité que la nôtre en France. Donc mes difficultés ont été accrues. Je connaissais deux-trois Françaises dans une même situation de vie estudiantine avec petit boulots à côté puis de demandeuses d'emploi et stagiaire, et aussi premières expériences professionnelles. Bon, et je puis assurer qu'elles disaient toutes la même chose, c'était les mêmes choses de cette culture étrangère qui les gênait. Surtout le fait que les gens soient moins galants, moins délicats qu'en France et plus "durs", dans l'efficacité, dans le plus direct et le moins sensible, peu d'égards pour l'autre, etc. le côté froid, introverti, compétitif...
Ils passent pour froids, les Allemands, ce n'est pas qu'un cliché, il y a du vrai. Cela ne se fait pas en Allemagne de montrer ses émotions, de se fâcher, de se réjouir ouvertement; l'idéal c'est de ne rien laisser paraitre, d'être "rationnel" comme ils disent.
Moi j'étais complètement en décalage avec cela !
Ici en France je suis maintenant dans mon élément ( mais mariée avec un Allemand), l'hypersensibilité est quand même un trait de mon caractère. Qui trouve de ce côté du Rhin plus de compréhension que de l'autre.
J'ai aussi une hypersensibilité physique : je sens plus fort la douleur que les autres, j'ai tendance à l'asthme, aux douleurs lombaires, aux allergies ( mais, pollen...). Je déteste le bruit et le stress et les variations de température.
Ca, je ne sais pas si on peut le modifier médicalement.
Le hic avec cella est de me sentir coupable car je ne suis pas rentable, cela m'a freinée dans ma vie relationnelle, professionnelle. Je vis volontiers recluse, travaillant chez moi, afin de me protéger.
Les remarques, les désaccords, me blessent plus profond que les autres et je mets beaucoup plus de temps à "cicatriser".
Paradoxalement je suis contente que le fait d'être hypersensible ait été identifié, reconnu : voilà, on peut donner un nom à cela! On ne se sent plus si seule. Cela peut expliquer aussi que je me sente souvent incomprise, "loin" des autres, pas "inclue".
Merci d'avoir eu l'idée d'ouvrir ce topic !