@Azurhibis Régulièrement c'est quelque chose qui me pèse beaucoup. Je peux passer des mois voire années à ne pas y penser puis d'un coup, ça me tombe dessus comme une chape de plomb : notre invisibilisation systématique et politique (j'entends politique au sens le plus large, de l'ordre de l'organisation de la vie en société), partout, tout le temps, dans les films, au travail, dans la rue, dans les livres... Et d'être souvent, à part dans les lieux choisis ou dans un entourage amical qu'on a pu ou non se créer, seul.e ou presque, le seul couple homo de la fête, Machine et toi, les seuls lesbiennes du boulot ("elle est comme toi"), "ma copine mais si tu sais celle qui est lesbienne"...
Je parlais récemment avec une amie, qui a une belle-fille qui a treize/quatorze ans et qui serait homosexuelle, elle disait qu'elle avait vu qu'elle cherchait à voir La vie d'Adèle mais qu'elle (mon amie) ne voulait pas trop car c'est quand même un film très sexualisé et pas forcément adapté à son âge. Je lui ai dit que j'étais d'accord, qu'elle était un peu jeune pour ce film mais que c'était putain de chiant (le mot est faible) quand à treize ans tu cherches une identification n'importe où, quelque chose qui parle de ce que tu ressens (ou qui le montre, simplement) et que tu ne trouves rien dans ce que les gens de ton âge regardent... (Du coup, je lui ai conseillé quelques autres trucs dont surtout la BD Le bleu... que je n'ai pas lue d'ailleurs.) Je l'ai vécu et (beaucoup) plus de dix ans après je le ressens encore parfois et ça me fait de la peine que les avancées soient si minuscules que des enfants ressentent encore la même chose...
Une question qu'aiment bien les hétéros, c'est "comment s'est passé ton coming out ?", mais je me fais fort de répéter inlassablement à chaque fois : mais quel coming out ? Nous passons notre vie à le faire, à chaque nouvelle personne que nous rencontrons et qui a 9 chances sur 10 de nous présumer hétéro, à chaque fois que nous sommes dans une soirée avec des gens qu'on ne connait pas, à chaque fois que nous commençons un nouveau travail et c'est juste fatigant.
(Edit : Je ne parle qu'au titre de lesbienne, car je ne veux pas parler à la place des concerné.e.s par d'autres oppressions, mais je pense que je ne prends pas de risque en disant que ça fonctionne pour toutes les minorités...)
Je parlais récemment avec une amie, qui a une belle-fille qui a treize/quatorze ans et qui serait homosexuelle, elle disait qu'elle avait vu qu'elle cherchait à voir La vie d'Adèle mais qu'elle (mon amie) ne voulait pas trop car c'est quand même un film très sexualisé et pas forcément adapté à son âge. Je lui ai dit que j'étais d'accord, qu'elle était un peu jeune pour ce film mais que c'était putain de chiant (le mot est faible) quand à treize ans tu cherches une identification n'importe où, quelque chose qui parle de ce que tu ressens (ou qui le montre, simplement) et que tu ne trouves rien dans ce que les gens de ton âge regardent... (Du coup, je lui ai conseillé quelques autres trucs dont surtout la BD Le bleu... que je n'ai pas lue d'ailleurs.) Je l'ai vécu et (beaucoup) plus de dix ans après je le ressens encore parfois et ça me fait de la peine que les avancées soient si minuscules que des enfants ressentent encore la même chose...
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Une question qu'aiment bien les hétéros, c'est "comment s'est passé ton coming out ?", mais je me fais fort de répéter inlassablement à chaque fois : mais quel coming out ? Nous passons notre vie à le faire, à chaque nouvelle personne que nous rencontrons et qui a 9 chances sur 10 de nous présumer hétéro, à chaque fois que nous sommes dans une soirée avec des gens qu'on ne connait pas, à chaque fois que nous commençons un nouveau travail et c'est juste fatigant.
(Edit : Je ne parle qu'au titre de lesbienne, car je ne veux pas parler à la place des concerné.e.s par d'autres oppressions, mais je pense que je ne prends pas de risque en disant que ça fonctionne pour toutes les minorités...)
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