Veille permanente contre l'homophobie

[Rosenrot_]

Je crois que la chaleur fait pas du bien à certains, parce que Hollande vient de nommer Jacques Toubon au poste de Défenseur des Droits. Sachant que ce poste a vocation à lutter contre les discriminations et que le type a cumulé un certain nombre de positions très discutables (pro-peine de mort, opposé au délit de révisionnisme, à la dépénalisation de l'homosexualité, anti-IVG).  J'ai du mal à comprendre quels pouvoirs il aurait concrètement, mais même en admettant que son rôle soit symbolique (et je ne crois pas que ce soit le cas), c'est quoi cette décision de merde ???
C'est pas suffisant que les agressions homophobes ne cessent d'augmenter depuis les débats sur le mariage pour tous, que la parole raciste et notamment antisémite se soit considérablement libérée, il faut nominer un type ouvertement homophobe et antisémite à un poste où il est censé protéger de ces discriminations ? Non mais c'est cool, mec, t'es plus à un foutage de gueule près. 
Bref, cette nomination n'est pas définitive (les députés peuvent s'y opposer, et j'espère que la chaleur aura fait moins de dégâts sur leurs cerveaux), en tout cas voici une pétition pour montrer son opposition.

 

[katnissvsw]

Tu m'as devancé @Rosenrot_  : je voudrais aussi rajouter dans ces méfaits ces propos sur le harcèlement sexuel
à savoir "le harcèlement sexuel doit rester hors du champ pénal" et "les femmes doivent aussi éviter de provoquer" en 1992.
Je autant que toi.

 

[Rhaasalete]

Je voulais dire quelque chose
Parce que je suis toute seule et pas très à l'aise.

Je suis dans un petit lycée de campagne, et subissant les nombreuses avances vulgaires et lourdes de plusieurs types, je lâche que non, je n'ai aucune envie et aucun intérêt pour ce genre de relation. Je suis amoureuse d'une fille, et j'aimerais qu'on me foute la paix.

Et un de ces mâââles, un sinistre débile, appelle chez moi, DANS MA MAISON.  Il a donc mon numéro et mon adresse. Il veut parler à MA famille.
Ma maison, c'est mon espace d'intimité. C'est un endroit sécure. Et ce type, il salit ça.

Je n'ai pas fait mon coming-out à ma famille. Je ne suis pas prête et j'ai peur de leur réaction. J'ai une soeur jumelle qui tient des propos homophobes et même si je l'aime fort, son comportement me donne mal au ventre.

Une amie est au courant. Le lycée entier ne va pas tarder à le savoir. Et je suis un peu perdue. Je suis furieuse contre ce type, et en même temps j'ai un peu l'impression que c'est ma faute. Parce que j'aurais dû me taire. Pourtant je ne veux plus subir et me cacher.

Cette culpabilité, je sais qu'elle n'a pas lieu d'être. Mais c'est un peu difficile de tenir tête face à une situation que je ne contrôle pas.

Voilà.

 

[AngelTen Richard II]

@Rhaasalete : arf courage j'ai été plus ou moins dans le même cas que toi (sauf que moi, c'était même encore avant que je me découvre moi-même à moitié lesbienne. LOLILOL apprend-moi ma sexualité comme disait je ne sais plus qui plus haut dans le topic).

Il faut que tu essaies de rester blindée face aux remarques homophobes que tu vas peut-être te prendre dans la figure. Je sais que c'est pas facile, mais essaie au maximum de laisser glisser les remarques qu'on va pouvoir te faire.

Si tu as quelqu'un envers qui tu peux faire confiance (je pense notamment à ton amie qui est déjà au courant), je pense qu'il faut pouvoir te confier à elle.

Je ne sais pas si l'annoncer à tes parents avant qu'ils ne l'apprennent par eux-mêmes changerait forcément quelque chose ; s'ils doivent avoir une mauvaise réaction, ils l'auront de toute façon, je suis désolée pour toi si c'est le cas cependant, leur annoncer te permettra un léger contrôle : tu auras l'initiative de quand, et donc une préparation mentale (contrairement à s'ils le découvrent tout seuls et qu'ils amènent le sujet comme ça au dîner, où la surprise risque de te faire perdre tes moyens). Je sais qu'après, tu n'as pas forcément envie de leur dire parce que tu as sans doute l'espoir qu'ils ne le découvrent pas.

Sinon, je plussoie tout ce qui a été dit plus haut. En effet, ces associations sont aussi une bonne idée pour avoir un peu de soutien si tu te sens vraiment seule.

Quand à cet indiscret et sinistre individu, avec tout mon respect, il mériterait qu'on lui découpe le pantalon, qu'on le pende par le slip en haut d'un crochet, qu'on le bombarde de crotte de pigeon vert, et qu'on le laisse là jusqu'à ce que les corbeaux et les fourmis viennent lui dévorer les yeux. Et cela, en tout bien tout honneur.

Courage.

 

[Lafastod]

Hey, les filles, j'ai une question d'ordre technique.

Quand un garçon vous drague lourdement, vous répondez quoi après les 27 "je suis pas intéressée" de rigueur ?
Vous dites "je suis lesbienne alors non, tu m'intéresses pas" ?
Ou même quand il vous dit "mais qu'est-ce qui ne te plait pas chez moi", vous répondez des trucs du genre "t'es pas une fille" ?
Ou même quand vous sympathisez avec un garçon, avec qui vous vous entendez super bien et qui ne comprend pas la non réciprocité du crush mais que vous ne voulez pas blesser ?

Parce qu'au final,j'ai toujours l'impression que de dire "Je préfère les filles", ça mène INVARIABLEMENT à une rafale de questions. Toujours les mêmes en plus. TOUJOURS les mêmes réactions, et dès qu'on sort cette phrase là, on en a pour 20mn d'explications pédagogiques.

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Alors c'est un piège, c'est quoi ? Faut répondre quoi, comment, faire quoi, est-ce qu'il faut envoyer chier en mettant de côté toute forme de pédagogie ou gâcher 20mn de sa soirée pour faire de l'éducation ?

Sans compter qu'en boite, ça m'est déjà arrivé des tas de fois que les mecs en question rejoigne ses potes en gueulant "HEY YA UNE LESBICHE/GOUINE/BROUTEUSE *insérer surnom sympa, parce qu'à partir du moment ou tu es reconnue comme lesbienne, tu n'as plus de prénom*". et que ça débouche sur un interrogatoire de groupe.

Ou que le mec, qui semblait pourtant sympa te présente à ses ami.e.s en disant "J'vous présente Lafastod, elle est lesbienne". (Sinon, elle est juste à côté de toi, et elle aimerait bien que tu fermes ta gueule, aussi )

(Ok, c'était un peu un pavé coup de gueule, mais aussi un appel. Faut répondre quoi, à ça ?)

(La meilleure réflexion vient de mon ancien boulot, ou j'avais mis la pédagogie sur "ON" pendant mon heure de repas pendant qu'un collègue me bombardait de questions, et l'autre de terminer la conversation par "Bah, t'aimes les meufs ok. Mais bon, tant que t'es pas gouine". EPIC.FACEPALM)

 

[Lafastod]

@Doubleinfinity-
Ça m'arrive aussi super souvent de répondre "mais, toi, t'as pas envie d'essayer avec un mec ?". Des fois, ils sont dégoûtés, et des fois ils font la gueule et je trouve ça plutôt marrant. Mais ça mène toujours sur l'histoire de "chemin" comme tu dis où "bah, moi j'ai pas envie de coucher avec des garçons parce que c'est pas normal"
Bien, sortez vos stylos, qu'est-ce que la normalité, vous avez 4h.

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(Si je peux me permettre, je trouve quand même que le mot "lesbienne" est plutôt laid niveau sonorité, c'est vrai. Ca sonne un peu comme un médicament. Je vois bien la pub "Au cas ou j'ai des maux de tête, j'ai toujours un comprimé de lesbienne dans mon sac". Bref. Je l'utilise quand même parce que les gens tournent trop autour du pot, c'est chiant. J'ai déjà eu aussi le cas des gens qui n'osent pas prononcer le mot. Voir des gens qui disent sans soucis "brouteuse de minou", mais qui se refusent à prononcer le L word. OÙ EST LA LOGIQUE ?!)

 

[katnissvsw]

Gros débat depuis hier où il y avait la Marche des fiertés chez nous et je voudrais savoir ce que vous en pensez.
En gros, on trouvait ça problématique que des couples cis "hétéros" se faisaient des mamours de façon ultra outrancières jusqu'à ce qu'une personne envisage le fait qu'il puisse s'agir de personnes biEs en couple avec une personne du sexe opposé.
Donc du coup, il y a 2 écoles : d'un côté, il y a celleux qui disent (dont moi) que ça peut contribuer à la visibilité des biEs et qu'il n'y a pas de raisons que les biEs en couple avec personne de sexe différent ne peuvent faire aussi des mamours à leurs partenaires même si les gens les prennent pour hétéro.
De l'autre côté, il y a celleux qui disent  les gens qui ne les connaissent pas ne peuvent pas savoir si biE ou hétéro (même si pareil pour homo ou biE mais dans les 2 cas, ce n'est pas HS par rapport à la marche)
Donc je voulais savoir ce que vous en pensez.

 

[_Sappho]

@Lafastod

Je n'ai pas subi énormément de dragues lourdes depuis que je connais mes attirances pour les filles (ça ne date que d'il y a 2 ans donc c'est assez "récent") mais dans la mesure du possible, j'essaye de ne pas dire que je suis avec une fille/que j'aime les filles parce que j'essaye de toutes mes forces de stopper l'autre simplement avec l'argument "je ne veux pas, casse toi", et je pense que je ferai la même chose si j'étais avec un mec parce que ça m'embête de devoir sortir une excuse ( "j'ai déjà un copain", "je suis lesbienne") pour que le mec te foute la paix. Malheureusement, parfois on peut pas faire autrement Il y a un an et demi/ deux ans, un (ancien) ami à moi était très amoureux de moi (obsessionnel serait le mot juste...) et m'a harcelée très longtemps pour savoir si je voulais sortir avec lui. J'ai fini par craquer et dire que je sortais d'une rupture avec une fille (moyen habile de lui montrer mes attirances ). Et bien cela a été limite pire : déjà le mec m'a engueulée parce que je ne le lui avais pas dit plus tot ( heu WHAT mec, c'est ma vie, je fais ce que je veux) et quand il a appris que j'étais un peu perdue au niveau de mes attirances pour les mecs, que je ne savais pas si j'étais homo ou bi/pan, il a été très lourd, me demandant si je pouvais bien le tenir au courant de mes "avancées concernant mes attirances" Autant te dire que je l'ai largement engueulé à maintes reprises et depuis, on se parle très rarement (heureusement il n'est pas à fond sur moi, ouf)

Et sinon...

"Au cas ou j'ai des maux de tête, j'ai toujours un comprimé de lesbienne dans mon sac"

Merci pour le fou rire

@Zalinda

Personnellement, je suis d'accord avec toi. On pense rarement aux bisexuel(le)s et cela vaut aussi bien pour la marche des fiertés que lorsqu'on voit un couple hétéro (dans le sens un homme + une femme) dans la rue. Je ne trouve donc pas ça problématique de voir des couples hétéro s'embrasser à la marche des fiertés (et même s'ils sont hétéro tous les deux, je ne trouve pas vraiment ça problématique dans le sens où en participant à cette marche, tu montres que tu es pro-LGBT et c'est important aussi )

 

[Lafastod]

En gros, on trouvait ça problématique que des couples cis "hétéros" se faisaient des mamours de façon ultra outrancières jusqu'à ce qu'une personne envisage le fait qu'il puisse s'agir de personnes biEs en couple avec une personne du sexe opposé.

Bah. Personnellement, je trouve ça problématique qu'on puisse trouver ça problématique.

La marche des fiertés, même si c'est LGBTQA, c'est ouvert à TOUS. Même ceux qui sont hétéros et solidaires !
Même si je suis d'accord avec toi sur le fait que les bi.e.s en couple avec une personne du sexe opposé sont bien trop souvent raillé.e.s ou voient leur bisexualité niée, je trouve ça hyper décevant de devoir partir du principe qu'ils sont bi.e.s pour juger ça acceptable.

Enfin, le nombre de fois ou les homos se font railler parce qu'ils s'embrassent, j'aime à penser qu'à la marche des fiertés c'est plus ouvert d'esprit et que, même si c'est des hétéros qui s'embrassent, hé bah c'est cool, parce qu'ils sont là et qu'ils marchent aussi.

 

[katnissvsw]

@Lafastod et @_Sappho le problème n'est pas en soi que ces couples s'embrassent (de toute façon, on ne pourrait pas les en empêcher) mais la proportion (à la louche): 2 couples non hétéros pour 10 couples "hétéros" ( donc incluant les biEs) cis alors que la Marche des fiertés devraient permettre justement de montrer une plus grande diversité.
Surtout que bon, en général: un couple "hétéro" qui s'embrasse dans la rue dans la vie de tout les jours, ils ne risquent rien. Un couple LGBT lui , c'est rarement le cas.
Le fait que des hétéros pro LGBT manifestent n'est pas un problème en soi mais si ils prennent pratiquement tout l'espace comme les mecs qu'on interview dans une manif féministe  pour prendre un  exemple avec une autre oppression.
Le "problématique" ici était dans un sens plutôt politique de visibilité.

 

[Lafastod]

@Lafastod   et @_Sappho   le problème n'est pas en soi que ces couples s'embrassent (de toute façon, on ne pourrait pas les en empêcher) mais la proportion (à la louche): 2 couples non hétéros pour 10 couples "hétéros" ( donc incluant les biEs) cis alors que la Marche des fiertés devraient permettre justement de montrer une plus grande diversité.
Surtout que bon, en général: un couple "hétéro" qui s'embrasse dans la rue dans la vie de tout les jours, ils ne risquent rien. Un couple LGBT lui , c'est rarement le cas.
Le fait que des hétéros pro LGBT manifestent n'est pas un problème en soi mais si ils prennent pratiquement tout l'espace comme les mecs qu'on interview dans une manif féministe  pour prendre un  exemple avec une autre oppression.
Le "problématique" ici était dans un sens plutôt politique de visibilité.

C'est très personnel, mais je pense qu'à partir du moment où les gens se trimballent avec des drapeaux gays pendant la marche des fiertés, peut importe qui tient ces drapeaux, on sait pourquoi ils sont là et on connait le message de la marche des fiertés.
Je veux dire que, peu importe QUI marche, le seul fait que cela existe, c'est déjà une énorme visibilité.

Oui, il y a beaucoup de supposés hétéro/cis, mais, je trouve ça mieux qu'il y ait 8 fois plus de monde dont des hétéros que juste 100 personnes gays, qui s'enferment dans leur communautarisme. On ne peut pas faire de quotas ou forcer des gays/trans à venir, sous prétexte qu'ils sont moins.

Quand je fais la marche, je marche en mon nom, au nom des lesbiennes, mais aussi au nom des trans, des gays, des bi.es, de tous les queers, et pansexuels, des assexuelles etc... Les hétéros aussi marchent au nom des autres.C'est d'autant plus sympa de leur part parce  qu'ils ne sont pas concernés directement.

Je crois comprendre que tu penses que les hétéros "s'accaparent" la marche, mais je trouve que ça donne au contraire une superbe image d'ouverture. Ca montre que les droits des gays, ça n'est pas juste un truc "des gays entre eux".
Idem pour les manifs féministes, d'y voir des hommes, ça prouve que ça n'est pas "qu'un truc de femmes hystériques".

 

[Rosenrot_]

@Lafastod : ça me gêne beaucoup ce que tu dis, parce que les mouvements féministes et LGBTQ+ revendiquent parfois leurs droits à des espaces safe (dans le cas des féministes des espaces non-mixtes) et je trouve dommage de trouver que c'est du "communautarisme". Alors certes, la marche des fiertés est une marche ouverte, on est d'accord, et ce n'est pas du tout un problème que des hétéros la rejoigne pour afficher leur soutien. D'ailleurs, les L, les G, les B, les T, etc, n'ont pas les mêmes expériences et revendications, donc le mouvement est en lui-même ouvert à des groupes différents (et n'échappe pas aux discriminations en son sein....). Contrairement à @Zalinda, je n'ai pas eu l'impression en y allant que les couples de genres opposés soient majoritaires, et effectivement, ça ne permet pas de juger de leur orientation sexuelle. Mais si la marche des fiertés était majoritairement composée d'hétérocis, je pense qu'on pourrait s'inquiéter de ce qu'elle ait perdu de son sens.

Et je me permets de revenir sur ta dernière phrase en particulier : les féministes (et LGBTQ+) n'ont rien à prouver. Si les gens ne sont pas capables d'accepter qu'un espace féminin qui défend les intérêts des femmes n'est pas une manifestation de "femmes hystériques", la solution n'est pas d'apaiser les gens avec des "mais regardez, on accepte les hommes, on les aime, on s'occupe bien d'eux et on les mets en avant". Non. Les gens qui ne veulent pas accepter qu'un mouvement par les femmes et pour les femmes ne signifie PAS contre les hommes ne sont pas mes alliés et je n'ai pas de temps à perdre à les convaincre. ça vaut aussi pour les LGBTQ+. On ne peut pas passer son temps à rassurer les hétérocis en les incluant partout. C'est une perte de temps et ça ne mène à rien. Les minorités opprimées ont droit à des espaces safe et ce n'est pas du communautarisme de vouloir se rassembler occasionnellement avec des gens qui te comprennent, ont vécu des expériences similaires, et ne te jugent pas. C'est juste nécessaire pour survivre, en fait.