@Lunafey
Bonjour! Je ne suis pas racisée mais je suis transgenre et américaine, et je peux répondre à quelques-unes de tes questions (la façon dont tu les a formulées répond à certaines des miennes d'ailleurs, et je te remercie de l'avoir fait).
Aux US, être noir, arabe, blanc, ou asiatique, c'est une histoire de race (au sens "catégorie de personnes racisées d'une façon spécifique"). On est african american, arab american, asian american ou american tout court pour les personnes blanches (c'est le système raciste qui veut ça : elles sont la norme).
Etre amérindien, c'est à la fois une race et une culture. Plus exactement, les peuples amérindiens (ou tout du moins la plupart) ont leur propre gouvernement sur le sol américain, et des accords avec le gouvernement fédéral. Iels peuvent reconnaître des gen.tes comme faisant partie de leur peuple ou non, et cela se fait généralement sur une histoire d'ancêtres. En somme, dans certains cas, on peut être amérindien et noir, amérindien et blanc, ou amérindien avec un type amérindien, et ces derniers subissent généralement la majeure partie des violences infligées aux amérindiens (les noirs amérindiens en vivent d'autres spécifiques, mais c'est un peu hors-sujet). On ne peut pas choisir soi-même d'être reconnu.e amérindien, même si les peuples amérindiens n'ont souvent aucun problème à ce qu'on s'intéresse à leur culture et leur langue et qu'on la soutienne parce qu'elles sont souvent bien menacées voire en train de disparaître. Etre amérindien, ça a une existence légale. Ce cas est un peu à part dans l'histoire raciale des US.
De manière générale, la race, ce n'est pas la culture.
Une personne transgenre n'aura pas forcément vécu le sexisme (plus exactement, une personne transgenre assignée homme à la naissance ne l'aura pas forcément vécu) mais (et sans aller dans le cas spécifique des personnes transgenres intersexes) elle aura vécu beaucoup d'oppressions transphobes.
Je prends un exemple précis (que je connais bien vu qu'il me concerne) celui des personnes mtf. Le privilège masculin, qu'elles ont reçu, est utilisé comme instrument d'oppression envers elles, et vécu comme ce qu'il est, une façon de nier qui elles sont, et de le leur rappeler constamment. On ne sait pas toujours de quel genre on est, mais on ressent avec plus ou moins de violence quel genre on n'est pas, et dans quelle case on nous enfonce. C'est encore un peu flou pour moi, et j'ai du mal à l'expliquer, je te donne donc un lien qui le décrit mieux :
On male privilege and socialisation
Il est en anglais, malheureusement. Je tenterais d'en traduire les grandes idées plus tard (ou tout l'article) si ça vous intéresse, mais probablement demain ou dimanche, du coup
Ca ne réponds pas exactement à ta question (ça en soulève d'autres, que moi aussi je me pose, et que je tenterais peut-être de formuler, je crois) mais ça peut aider à donner des pistes, j'espère.