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Membre supprimé 44459
Guest
et les politiques qui laissent "pourrir" les quartiers aussi!lady-l;4417161 a dit :
kandx;4417319 a dit :et les politiques qui laissent "pourrir" les quartiers aussi!lady-l;4417161 a dit :
Excuse-moi, je ne suis pas sure d'avoir compris le sens de ta remarque... Tu voulais dire quoi par "pourrir" ?
Si tu voulais dire faire enfler le racisme en stigmatisant les minorités, on est bien d'accord !
lady-l;4417560 a dit :
OK, merci ! Je ne savais vraiment pas quel sens avait la remarque, c'est pour ça que j'ai préféré poser la question pour qu'il n'y ait pas de confusion possible.
Un truc m'est arrivé ce matin, je ne sais pas trop où le poster, c'était un mix de racisme et classisme assez écœurant. (T'as raison, @destynova, ce serait peut-être une idée, un sujet classisme...)
Une femme d'origine maghrébine, accompagnée de son fils qui devait avoir un dizaine d'années, passait dans le RER en mendiant. A un moment, elle arrive devant une dame blanche qui, après lui avoir donné une petite pièce, lui dit : "Vous devriez vous faire aider, vous savez."
Puis en regardant son fils : "T'as quel âge, toi ? Tu parles français ?"
Puis à elle : "Vous risquez gros en faisant ça, vous savez."
La femme souriait poliment, hochait la tête d'un air désolé. Et pendant qu'elle continuait son chemin, la dame répète : "Faut vous faire aider, hein."
Ce petit épisode m'a fait bouillir. A première vue, la dame avait l'air gonflée de bonnes intentions (effectivement, la mendicité est interdite, les personnes qui mendient risque une amende, etc).
Cependant :
1. La remarque au fils semblait sous-entendre : tu devrais être à l'école, tu ne devrais pas être ici, ta mère est une mauvaise mère de t'emmener mendier. Avec un soupçon de racisme en bonus (le "tu parles français ?")
2. Le "faut vous faire aider"... Sérieusement, madame, vous pensez accomplir quoi en lui disant ça ? Vous pensez qu'elle n'a pas remarqué qu'elle est en situation précaire ? Vous pensez qu'elle ne sait pas que la mendicité est interdite ? Vous pensez qu'elle n'attendait que votre parole pour se rendre compte qu'elle avait besoin d'aide ? Vous vous rendez compte qu'elle en a peut-être déjà cherché ? Et qu'elle n'en a probablement pas trouvé, ou pas assez ?
3. La réaction de la femme qui écoutait poliment en hochant la tête a achevé de me crever le cœur. Ça se sentait qu'on lui disait souvent des choses pareilles. Mais elle n'a pas d'autre choix que d'acquiescer poliment, parce que - comment aurait réagi l'autre si elle lui avait dit qu'elle n'avait pas besoin de ses conseils, si elle lui avait dit qu'elle savait bien que mendier dans un RER bondé n'était pas la meilleure enfance possible pour son fils, mais qu'elle n'avait pas le choix ? Elle se serait fait traiter d'ingrate, elle se serait vu rétorquer qu'on a toujours le choix, qu'il y a des associations, etc... Et elle le savait. Alors elle hoche la tête, elle encaisse, et elle continue, jusqu'à la prochaine humiliation.
Et la dame assise dans le RER avait l'air de se sentir bien fière. Fière d'avoir eu le courage de lui dire ce qu'elle avait à dire. Fière d'avoir rappelé la loi. Fière d'avoir rajouté une couche d'humiliation et de culpabilisation sur le quotidien de cette femme.
Une femme d'origine maghrébine, accompagnée de son fils qui devait avoir un dizaine d'années, passait dans le RER en mendiant. A un moment, elle arrive devant une dame blanche qui, après lui avoir donné une petite pièce, lui dit : "Vous devriez vous faire aider, vous savez."
Puis en regardant son fils : "T'as quel âge, toi ? Tu parles français ?"
Puis à elle : "Vous risquez gros en faisant ça, vous savez."
La femme souriait poliment, hochait la tête d'un air désolé. Et pendant qu'elle continuait son chemin, la dame répète : "Faut vous faire aider, hein."
Ce petit épisode m'a fait bouillir. A première vue, la dame avait l'air gonflée de bonnes intentions (effectivement, la mendicité est interdite, les personnes qui mendient risque une amende, etc).
Cependant :
1. La remarque au fils semblait sous-entendre : tu devrais être à l'école, tu ne devrais pas être ici, ta mère est une mauvaise mère de t'emmener mendier. Avec un soupçon de racisme en bonus (le "tu parles français ?")
2. Le "faut vous faire aider"... Sérieusement, madame, vous pensez accomplir quoi en lui disant ça ? Vous pensez qu'elle n'a pas remarqué qu'elle est en situation précaire ? Vous pensez qu'elle ne sait pas que la mendicité est interdite ? Vous pensez qu'elle n'attendait que votre parole pour se rendre compte qu'elle avait besoin d'aide ? Vous vous rendez compte qu'elle en a peut-être déjà cherché ? Et qu'elle n'en a probablement pas trouvé, ou pas assez ?
3. La réaction de la femme qui écoutait poliment en hochant la tête a achevé de me crever le cœur. Ça se sentait qu'on lui disait souvent des choses pareilles. Mais elle n'a pas d'autre choix que d'acquiescer poliment, parce que - comment aurait réagi l'autre si elle lui avait dit qu'elle n'avait pas besoin de ses conseils, si elle lui avait dit qu'elle savait bien que mendier dans un RER bondé n'était pas la meilleure enfance possible pour son fils, mais qu'elle n'avait pas le choix ? Elle se serait fait traiter d'ingrate, elle se serait vu rétorquer qu'on a toujours le choix, qu'il y a des associations, etc... Et elle le savait. Alors elle hoche la tête, elle encaisse, et elle continue, jusqu'à la prochaine humiliation.
Et la dame assise dans le RER avait l'air de se sentir bien fière. Fière d'avoir eu le courage de lui dire ce qu'elle avait à dire. Fière d'avoir rappelé la loi. Fière d'avoir rajouté une couche d'humiliation et de culpabilisation sur le quotidien de cette femme.
@mamiecaro Le "Vous risquez gros vous savez?" (oui, elle le sait) c'est une façon bienveillante de dire "vous n'avez rien à faire là et moi je sais que tu pourrais aller en prison pour ça, mais bon , je suis cool moi, JE T'AI VU mais je dirais rien je te dénoncerai pas" j'imagine que c'est une façon très polie de faire voir à l'autre que tu l'as grillé dans une situation illégale (dans lequel il est coincé cependant) et donc de lui faire ressentir le fait qu'il est illégitime et en situation de faiblesse (mais bon, face à une personne cool quand même, c'est presque une sainte).
Pour la veille, moi je serais intéressée et je pense qu'il y a de quoi la faire tourner. Mais je ne saurais pas trop définir le périmètre en fait. Je ne sais pas si ça concerne la précarité uniquement, ça concerne les préjugés sur le travail en général et la façon dont on abuse parfois des employés, les chômeurs, les personnes qui "profitent" des aides sociales, et puis aussi l'idée que dans les banlieues, ya que des pauvres qui foutent la merde (et puis ceux qui foutent la merde c'est forcément des étrangers, ça n'existe pas un bon français chiant dans une banlieue).
Pour la veille, moi je serais intéressée et je pense qu'il y a de quoi la faire tourner. Mais je ne saurais pas trop définir le périmètre en fait. Je ne sais pas si ça concerne la précarité uniquement, ça concerne les préjugés sur le travail en général et la façon dont on abuse parfois des employés, les chômeurs, les personnes qui "profitent" des aides sociales, et puis aussi l'idée que dans les banlieues, ya que des pauvres qui foutent la merde (et puis ceux qui foutent la merde c'est forcément des étrangers, ça n'existe pas un bon français chiant dans une banlieue).
destynova;4420117 a dit :
J'en appelle aux hautes autorités !
@hawley, es-tu là ? Une veille permanente classisme, ça le ferait ?
Et appel à toutes les madz (on vous a vues avec vos slips de sous-marineuses !!) : que pensez-vous de l'idée, et quel pourrait être le périmètre d'une telle veille ? Perso, je suis d'accord avec toutes les propositions de @destynova !
Mais ... faut vraiment que vous validiez l'idée aussi parce que j'ai l'impression que pour l'emploi par exemple, je ne suis pas objective, je suis trop à gauche (et ça dépend beaucoup des politiques économiques sur ce sujet là). Alors je ne suis pas très sure de moi.
PS : ah et aussi je voulais rajouter la précarité sur le logement.
PS : ah et aussi je voulais rajouter la précarité sur le logement.
hawley;4420194 a dit :Classisme ?Qu'est ce que c'est ? Pour la danse classique ? (pardon, je suis perdue)
D'après le Wiktionnaire : "Discrimination basée sur la classe sociale".
Comme le disait @destynova, ce serait pour parler des préjugés sociaux (les pauvres, les chômeurs, les mendiants, etc)
Alors, oui, hein, clairement, ce serait un sujet assez politique, il va sans dire... Donc y a moyen que ça parte en débats sans fin !
Mais la question est : est-ce que ça nous fait peur, les débats sans fin ? Je crois qu'on connaît la réponse.
mamiecaro;4421089 a dit :hawley;4420194 a dit :Classisme ?
D'après le Wiktionnaire : "Discrimination basée sur la classe sociale".
Comme le disait @destynova, ce serait pour parler des préjugés sociaux (les pauvres, les chômeurs, les mendiants, etc)
Alors, oui, hein, clairement, ce serait un sujet assez politique, il va sans dire... Donc y a moyen que ça parte en débats sans fin !
Héhé, bien joué
Mais ouais, je pense que c'est une bonne idée, allez-y !Bon ben c'est cool : ) même si j'appréhende un peu je me dis que je vais en apprendre plus sur l'économie "sociale" on va dire (c'est pas ce qu'on appelle un oxymore?)
