Mouais je trouve que la question posée ne recouvre absolument pas de manière pertinente toutes les formes de racisme qui peuvent exister."Il faut arrêter de dire que la France est un pays raciste" "Le racisme c'est les autres pays, comme aux USA par exemple"
Ah bon ?
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https://www.good.is/articles/america-isnt-as-racist-as-you-think
Pour donner un exemple précis je vis dans un quartier d'une petite agglomération (moins de 10 000 habitants). Dans le quartier, à vue de pays en croisant mes voisin-e-s et en allant aux assemblées de quartier, je dirais qu'il y a 95% de blancs. C'est un quartier pavillonnaire, majoritairement de propriétaires, mais par les contraintes géographiques, accessible financièrement à la classe moyenne-haute (je précise parce que je pense que le problème de mixité "raciale" dans un territoire recoupe des problèmes de mixité sociale).
Si vous voulez, je suis sûr que si on demandait à mes voisins "quels sont les types de personnes dont vous ne voudriez pas comme voisins", je pense que presque personne ne dirait "des arabes/des noirs/des asiatiques". Tout simplement soit parce que ça ne leur viendrait pas à l'esprit (étant donné que le cas n'existe pas à l'heure actuelle, ça ne leur vient pas forcément à l'idée que ça puisse être possible, donc ils ne peuvent pas souhaiter que ça ne se fasse pas.) soit parce qu'inconsciemment, on envisage pas les racisés qui viennent habiter dans un quartier pavillonnaire demi-bourgeois comme des gens qui peuvent ne pas être des méchants délinquants. Disons que je pense que dans l'esprit des gens, à partir du moment où en tant que racisé-e, tu as atteint un certain milieu social, tu deviens un genre de "bon arabe" ou "bon noir". (Je pense que c'est encore plus fort dans le cas des asiatiques, parce qu'il y a ce cliché au sein des blancs comme quoi les asiatiques font plus d'efforts pour s'assimiler que les autres - cliché vrai ou pas, j'en ai aucune idée)
Or, je pense que la séparation spatiale en terme de milieu social est beaucoup plus présente aux Etats-Unis où elle recoupe aussi beaucoup plus la séparation raciale, ce qui fait que les blancs des quartiers pavillonnaires vont avoir le même schéma de pensée que les gens de mon quartier : des racisés dans ma rue ? C'est soit impossible, et si c'est possible, alors ils se seront forcément adaptés et donc aucune raison d'avoir peur d'eux. Et je pense que c'est valable aussi pour les états-uniens de classes moyennes ou modestes, qui vivent dans des conditions où ils sont beaucoup plus séparés entre quartiers noirs, blancs, asiatiques, hispanos... et donc ont beaucoup moins en tête l'idée même qu'ils puissent avoir un voisin d'une autre race.
Et pour moi, les gens qui ont ce raisonnement là (conscient ou inconscient) ne vont jamais répondre "des personnes d'une race différente", mais ça ne les empêche pas de vivre dans une société raciste ou d'avoir des opinions racistes.