En ce qui me concerne je me suis intéréssée au racisme (et à ce qui en découle : néocolonialisme, ethnocentrisme) sur le tard. J'ai vécu entourée de blancs et j'ai été élevée par eux, donc bien sur à partir de la maternelle je me suis pris des insultes racistes, mais je me disait "bon, c'est comme ça, après tout c'est normal parce que je suis différente"
Le déclic, je l'ai eu à 15 ans, lorsque je suis allée voir ma famille paternelle au bled. Deja, je me retrouvais entourée de gens qui avaient ma couleur de peau, qui me ressemblaient (oui parce que dans ma campagne bretonne les seuls racisés c'était moi et mon frère) et je me suis demandé pourquoi ici on me traitait normalement et avec respect alors qu'en France j'avais (et jai toujours) droit à des remarques condescendantes et vexantes sur ma couleur de peau. C'est aussi à partir de cet âge la que j'ai pris conscience que j'avais une double culture même si je me suis toujours vu appartenir à la culture française. Et c'est à partir de ce moment que j'ai commencé à m'y intéresser, à lire des auteurs africains, à me documenter sur mon histoire et à essayer de me déconstruire (et clairement au début c'était pas gagné). C'est aussi à cet âge la que j'ai compris que c'était la société/les institutions de ce pays qui étaient fondamentalement racistes et pas juste 2 ou 3 personnes isolées.
Je suis revenue de ce séjour assez changée et ma mère (blanche) à été la première à le remarquer. Elle comprend mon énervement face au racisme mais me trouve parfois trop virulente et essaye de m'expliquer que je dois être indulgente avec ces pauvres blancs qui n'ont jamais vu beaucoup de racisés et sont racistes-mais-c'est-pas-de-leur-faute (à commencer par les membres de ma famille maternelle). J'essaie quand même de sensibiliser les membres de ma famille au racisme (en vain) et mes autres proches (qui sont un peu plus réceptifs).
J'étais très pédagogue au début, j'ai passé beaucoup de temps à expliquer à mon entourage blancs les tenants et les aboutissants du racisme ordinaire, mais la plupart du temps j'ai clairement l'impression qu'ils s'en tapent. Ils compatissent pour moi, mais au fond ça les concerne pas donc ça les touche pas. Donc j'avoue, en dehors de mes proches j'ai un peu lâché l'affaire.
Et sinon @Diophantienne c'est vrai que Booba omet toujours les femmes quand il parle de la cause noire et ça me gène. Ce n'est pas le seul malheureusement (et ça me rappelle Angela Davis qui disait dans son autobiographie qu'elle avait eu beaucoup de différents avec certains membres masculins des Black Panthers parce qu'ils ne voulaient pas inclure les femmes noires dans la lutte). Mais sinon je n'ai lu aucun propos sexiste/mysogynoir dans le magazine.
Le déclic, je l'ai eu à 15 ans, lorsque je suis allée voir ma famille paternelle au bled. Deja, je me retrouvais entourée de gens qui avaient ma couleur de peau, qui me ressemblaient (oui parce que dans ma campagne bretonne les seuls racisés c'était moi et mon frère) et je me suis demandé pourquoi ici on me traitait normalement et avec respect alors qu'en France j'avais (et jai toujours) droit à des remarques condescendantes et vexantes sur ma couleur de peau. C'est aussi à partir de cet âge la que j'ai pris conscience que j'avais une double culture même si je me suis toujours vu appartenir à la culture française. Et c'est à partir de ce moment que j'ai commencé à m'y intéresser, à lire des auteurs africains, à me documenter sur mon histoire et à essayer de me déconstruire (et clairement au début c'était pas gagné). C'est aussi à cet âge la que j'ai compris que c'était la société/les institutions de ce pays qui étaient fondamentalement racistes et pas juste 2 ou 3 personnes isolées.
Je suis revenue de ce séjour assez changée et ma mère (blanche) à été la première à le remarquer. Elle comprend mon énervement face au racisme mais me trouve parfois trop virulente et essaye de m'expliquer que je dois être indulgente avec ces pauvres blancs qui n'ont jamais vu beaucoup de racisés et sont racistes-mais-c'est-pas-de-leur-faute (à commencer par les membres de ma famille maternelle). J'essaie quand même de sensibiliser les membres de ma famille au racisme (en vain) et mes autres proches (qui sont un peu plus réceptifs).
J'étais très pédagogue au début, j'ai passé beaucoup de temps à expliquer à mon entourage blancs les tenants et les aboutissants du racisme ordinaire, mais la plupart du temps j'ai clairement l'impression qu'ils s'en tapent. Ils compatissent pour moi, mais au fond ça les concerne pas donc ça les touche pas. Donc j'avoue, en dehors de mes proches j'ai un peu lâché l'affaire.
Et sinon @Diophantienne c'est vrai que Booba omet toujours les femmes quand il parle de la cause noire et ça me gène. Ce n'est pas le seul malheureusement (et ça me rappelle Angela Davis qui disait dans son autobiographie qu'elle avait eu beaucoup de différents avec certains membres masculins des Black Panthers parce qu'ils ne voulaient pas inclure les femmes noires dans la lutte). Mais sinon je n'ai lu aucun propos sexiste/mysogynoir dans le magazine.
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