En fait je n'avais même pas compris à la base qu'elle travaillait sur les gangs de filles. Je croyais que c'était juste un film sur une bande de potes noires vivant en banlieue, avec ses histoires, ses codes, et qui donnerait un aperçu de ce que ça peut être, être une (jeune) femme noire dans la société française.i-love-you;4772714 a dit :lizzou;4769672 a dit :Mince, et dire que ça m'enthousiasmait... Enfin je vais quand même aller le voir, mais c'est sûr qu'après ton commentaire je ne vais plus le regarder de la même façon.i-love-you;4769115 a dit :J'ai vu Bande de filles, sélectionnée à la quinzaine des réalisateurs et c'est triste à pleurer.
Une ribambelle de clichées sur les filles noires de banlieue qui donne envie de gueuler un truc du style
ce n'est pas parce que je suis Noire que :
- Je vole.
- Je fume.
- Je n'aime pas l'école.
- Je rackette.
- Je deale.
- Je me prostitue.
- Je me bats.
- Je crache sur le travail.
Le plus triste, c'est que la plupart des journalistes, ne critiqueront pas cet aspect du film. La plupart n'étant pas concernés par ce problème ne verront pas le message dangereux qu'envoie la réalisatrice sur les femmes Noires sous prétexte de raisons pseudo-féministes et pseudo-culturelles qu'elles ne maîtrisent pas, je cite : "filmer une bande filles noires, une image de cinéma dont j'avais envie".
Je rajoute donc en bonus :
ce n'est pas parce que je suis Noire que tu dois te servir de moi comme une bête de foire pour crédibiliser ta réputation de réalisatrice "trop cool", qui traite de sujets "trop polémiques quoi", car ton film est complètement hors-sujet, ma pauvre.
C'est triste qu'en essayant de sortir des sentiers battus on finisse dans le cliché...
Tu penses qu'il y a un problème dû au "regard de blanche" de la réalisatrice, ou que c'est surtout qu'elle ne s'est pas assez renseignée? (ou les deux peut-être?)
Je dirais que Céline Sciamma ne s’est pas beaucoup creusée la tête pour faire son film.
Si dans ses nombreuses interviews, elle révèle s’être principalement inspirée des nanas de ses romans préférés et des skyblogs (au secours!!).
Il s'agit surtout d'un véritable copier-coller du reportage à charge de France 24 sur les gang de filles, réalisée par la journaliste Stéphanie Brillant, que vous pouvez visionner ici (17 minutes) :
http://www.dailymotion.com/video/xku4u0_reporters-gangs-de-filles_news
(il n'est en revanche pas question dans le long-métrage, de haine ou de jalousie du Blanc comme c'est le cas dans le reportage ).
Ne voyez donc pas l'utilisation d'un casting sauvage 100% noir comme un geste politique anti-raciste.
Il ne fait que poursuivre la mise en scène du reportage sur les gang de filles qui viseraient principalement d'après la journaliste, les adolescentes originaire de l'Afrique subsaharienne.
Ainsi, contrairement à toutes ces personnes qui ont peur de ces bandes, Céline Sciamma les admire dans son nouveau long-métrage, sur fond de BO percutante, de rire, de danse, et de romance, mais aussi des pires clichés racistes que l’on retrouve dans la vidéo postée ci-dessus.
Cela donne donc un film maladroit, paternaliste, faussement avant-gardiste et faussement cool, qui viendra s’ajouter à la longue liste des humiliations dont sont victimes les femmes Noires depuis quelques années (Reportage de France 24 et zone interdite, Elle Magazine, Mango).
Révéler le patriarcat dont est victime la femme Africaine est une chose, en faire la principale cause de ses dérives en est une autre. Plus grave, trouver ça cool (cf. interview vidéo de Télérama) : les bobos sont morts, vive les bobos !
Moi j'y vois comme une façon de se foutre de la gueule des personnes en difficultés et de prendre à la légère le racisme et la discrimination que subissent les femmes Noires justement à cause de ces clichés.
Ce film n'aidera donc ni les jeunes femmes qui ne correspondent pas au portrait dépeint dans ce reportage ni même celles appartenant bel et bien à des gangs, pourtant obligés de revenir sur le droit chemin pour s'en sortir tôt ou tard;
Dans un contexte particulièrement favorable au front national, il n’est pas sûre que tous les spectateurs admirent comme Céline Sciamma ces filles.
Au mieux, ils auront pitié d’elles.
Au pire, elles conforteront leur préjugés qui sont qu'une partie de la population, sûrement trop débile, semble être incapable de sortir de la misère sociale sans enfreindre les règles de la République.
Alors c'est assez fou quand même: se dire "tiens, je vais représenter une bande de fille uniquement noires, parce que c'est une image rare mais intéressante pour le cinéma" puis "allez, pour ça, je vais parler de délinquance". Elle ne s'est pas dit deux secondes "punaise, direct rentrer dans ce thème quand on veut parler de femmes noires, c'est quand même du gros cliché!".
J'ai regardé un extrait d'interview des actrices principales à Cannes, et elles disent elles-mêmes que, si pour certaines elles se retrouvent dans ces histoires, c'est carrément exagéré dans le film. Donc ça devait être possible de parler de cette réalité sans s'y enfermer... Je ne comprends pas trop comment la réalisatrice a pu passer à côté de ça...
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