Bonjour, j'ai un "problème" par rapport à une très bonne amie à moi avec qui on se comprend bien au niveau féminisme, défense et revendication des droits des femmes et tout ça mais je n'ai pas l'impression qu'elle se rende compte de ce que les personnes racisées (dont je fais partie) peuvent ressentir: le décalage quotidien avec les personnes qui te renvoient chaque jour à ta couleur de peau, au fait que "non tu n'es pas française" etc...je me doute bien que c'est parce qu'elle se trouve dans la case privilégiée de "blanche" mais je ne peux m'empêcher d'être déçue parce que comme elle subit (tout comme moi) l'oppression patriarcale, cela pourrait lui préparer le terrain pour lutter également contre le racisme...ce qui n'a pas l'air d'être le cas. Du coup, je l'aime ma pote mais est-ce que j'ai le droit "d'exiger" d'elle qu'elle devienne une alliée de la lutte contre le racisme?
Est-ce que vous croyez que je pourrais lui expliquer que non "le racisme anti-blanc" n'existe pas, qu'il faut laisser la parole aux racisés qui sont opprimés et apprendre à écouter les témoignages de personnes concernées sans tomber dans le whitesplainning et les white tears. Déjà, quand on explique que les personnes blanches ont des privilèges, on se fait incendier par les dites personnes à coup de "mais on est tous pareils, arrête de te plaindre, si tu te plaignais moins on aurait plus envie d'aider"...C'est dingues mais ceux qui bénéficient de privilèges... ne les voient tout simplement pas! J'ai l'impression de me sentir comme une donneuse de leçon : "non toi tu écoutes et tu te tais, moi je parle". En plus, il y a la notion d'intersectionnalité dont Naya parlait dans ses articles sur madmoizelle : une sorte de "double peine" (je le ressens comme ça en tout cas) de la condition de naître femme ET racisée (et je ne parle même pas de naître femme, racisée, LBT, handicapée, issue de classe sociale basse, obèse... là c'est peine x 100).
Bref ce long pavé dans lequel je me plains est en fait là pour illustrer la question: qu'est ce que je peux dire à mon amie pour l'aider à se sensibiliser au racisme sans, on va dire...la vexer? Sans l'accuser indirectement de racisme? Je suis du genre à ne pas mâcher mes mots en à rentrer dans le tas, ce qui peut en vexer plus d'un mais avec la question du racisme qui est un problème assez délicat, j'aimerais me la jouer fine quand même.
Est-ce que vous croyez que je pourrais lui expliquer que non "le racisme anti-blanc" n'existe pas, qu'il faut laisser la parole aux racisés qui sont opprimés et apprendre à écouter les témoignages de personnes concernées sans tomber dans le whitesplainning et les white tears. Déjà, quand on explique que les personnes blanches ont des privilèges, on se fait incendier par les dites personnes à coup de "mais on est tous pareils, arrête de te plaindre, si tu te plaignais moins on aurait plus envie d'aider"...C'est dingues mais ceux qui bénéficient de privilèges... ne les voient tout simplement pas! J'ai l'impression de me sentir comme une donneuse de leçon : "non toi tu écoutes et tu te tais, moi je parle". En plus, il y a la notion d'intersectionnalité dont Naya parlait dans ses articles sur madmoizelle : une sorte de "double peine" (je le ressens comme ça en tout cas) de la condition de naître femme ET racisée (et je ne parle même pas de naître femme, racisée, LBT, handicapée, issue de classe sociale basse, obèse... là c'est peine x 100).
Bref ce long pavé dans lequel je me plains est en fait là pour illustrer la question: qu'est ce que je peux dire à mon amie pour l'aider à se sensibiliser au racisme sans, on va dire...la vexer? Sans l'accuser indirectement de racisme? Je suis du genre à ne pas mâcher mes mots en à rentrer dans le tas, ce qui peut en vexer plus d'un mais avec la question du racisme qui est un problème assez délicat, j'aimerais me la jouer fine quand même.
. Je rajouterais que lorsque nous sommes en discussion directe avec quelqu'un, même un-e ami-e, on cherche toujours à "garder la face", à projeter une image positive de soi, et apprendre soudainement que notre vision du monde est biaisée et que notre comportement est oppressif, ça détruit d'un coup toutes les bases sur lesquelles on s'est construit-e (en tant que "gentil-le" ), on se trouve dans une situation humiliante où notre identité est remise en question et on perd ses repères puisque jusqu'ici on se croyait sur la même longueur d'ondes que son partenaire, or celui/celle-ci conteste un rapport de force dont on a, le plus souvent, même pas conscience . Face à ce vide, on va immédiatement tenter de remettre la situation initiale en place et on va s'opposer à tout discours allant dans le sens inverse, alors que dans d'autres circonstances on a plus de chances de laisser une partie de l'information passer, puis d'entamer le processus de déconstruction petit-à-petit. Bien sûr il y aura toujours des con-ne-s pour ne jamais rien laisser passer.
). En fait ce qui me met mal à l'aise avec ce type d'humour c'est que ça se veut être "ouvert" mais au final ça ne fait qu'appuyer les clichés. C'est typiquement à cause de blagues dans ce genre que certaines personnes imaginent ma mère comme une blédarde voilée incapable de parler correctement
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(je suis sûr.e que la justification c'est car elle "parle comme les gens du ghetto")
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