renny;3953057 a dit :
quand je vois qu'ils pensent à faire uriner les mecs assis, j'ai envie de dire "pourquoi"?
des habits neutres, dans quel but?
tend-on vers une société uniforme la bas? c'est parfois ce que je me demande et ce qui me fait peur.
depuis quand nier les sexes est une solution?
Prenons le cas de quelqu'un malade du cancer, faire comme s'il ne l'était pas le soignera-t-il contre le cancer? j'en doute, et il en va de meme, selon moi, pour les problemes de sexisme.
Pour le coup de faire pipi assis, honnêtement, je ne suis pas assez calée sur la question pour savoir si effectivement, il y a un effet sur le cancer de la prostate : si quelqu'un trouve le lien vers une étude, c'est intéressant. Mais personnellement, je suis un peu dubitative sur ce truc (qui de toute façon, ne concerne que le règlement intérieur du Conseil Général d'une région, donc c'est pas vraiment toute la Suède non plus, et sera difficile à faire appliquer).
Sinon, pour le reste, pour ce qui est du pourquoi "nier les sexes", je dirais d'abord que je ne vois pas en quoi s'habiller de façon non genrée, proposer des jouets non genrés et autres initiatives revient à "nier les sexes".
Notre culture, bien qu'elle évolue, continue à traiter les personnes de façon différente en fonction de leur sexe, et par extension en fonction de leur genre, puisque le genre est le plus souvent considéré comme égal au sexe. L'idée est qu'en réduisant l'expression du genre, certains espèrent réduire
la différence de traitement réservé aux personnes en fonction de leur genre, et pas
la différence entre les genres. Ça me semble très différent.
Prenons un exemple : imaginons que j'aille à un entretien d'embauche habillée de façon androgyne et que je m'appelle Camille. Imaginons que la personne en face, ne sachant pas trop si je suis une fille ou un garçon, me demande en me serrant la main : "Euh, excusez-moi, c'est Monsieur ou Madame ?" et que je réponde "Appelez-moi Camille." (Je sais, c'est chaud de dire ça en entretien, mais c'est un exemple abstrait.) La personne en face va être déstabilisée, mais au final, va être obligée de ne me traiter ni en homme, ni en femme. Cela ne veut pas dire que je
nie être une femme, mais simplement que je
refuse de divulguer l'information, ce qui est très différent. Et en faisant cela, j'empêche la personne en face d'adapter son comportement à mon genre.
Alors, oui, c'est un exemple extrême et complètement abstrait, mais c'est simplement pour expliquer que je ne considère pas les initiatives dont tu parles comme une négation, mais comme une ouverture. Dans l'idée des jouets non genrés, par exemple, ça ouvre des perspectives dans l'éducation des enfants. On ne nie pas qu'un petit garçon est un petit garçon en lui offrant une poupée ou une dinette. On lui offre simplement d'autres perspectives. En faisant ça, on casse l'idée qu'un garçon ne peut pas être attiré naturellement par la cuisine, ou le soin des enfants. On ouvre les genres.
Sur un autre topic, @unefilleetoilee décrivait "le genre comme une grande boite a outils, de codes sociaux, dans lequel on peut choisir ceux qu'on veut ou non adopter". Pour moi, ce genre d'initiative permet d'ouvrir la boîte à tout le monde, et permet que tout le monde prenne ce qui lui fait envie dedans, sans que cela soit déterminé par son sexe. Je trouve l'intention plutôt louable.
Chacun est libre de faire ce qu'il veut en matière d'éducation, de s'habiller et de vivre comme il l'entend tant qu'il ne fait de mal à personne : comme rien n'indique que ce genre d'idées soit préjudiciable à qui que ce soit, mais semble plutôt favoriser la tolérance et l'ouverture d'esprit, j'y suis plutôt favorable. Et j'ai hâte que des recherches soient faites pour étudier leur impact sur les mentalités. En attendant, j'évite de juger.